« Tout africain vivant hors de son pays est-il fait pour retourner sur ses terres d’origine » ou encore « comment accroître l’investissement financier et humain de la diaspora sur le continent » ? Tels sont les sujets au cœur d’un débat organisé par Inpire AfrikaMagazine, le vendredi 23 juin 2017 au siège du patronat français (Medef).
Le premier panel sur « Les initiatives privées et publiques destinées à accompagner le retour de la diaspora en Afrique » a été animé par Mme Marion Scappaticci (directrice adjointe de l’association AfricaFrance), IssiakaKonaté directeur général des ivoiriens de l’extérieur, et par le duo Brice Bredji et Steve Kotey respectivement et co-fondateur de Kodji Agency. Pour ce panel, trois ingrédients sont nécessaires pour garantir un meilleur accompagnement. Ce sont la mise en place des mécanismes de financement, l’instauration d’un dialogue entre la diaspora, le gouvernement et les acteurs économiques et enfin l’accompagnement et le suivi des projets.
« En Côte d’Ivoire, nous sommes très avancés sur la mise en place de ce mécanisme de financement des projets issus de la diaspora. Cela a fait l’objet d’une recommandation lors du 2e forum de la diaspora qui s’est tenu au mois de mai dernier à Abidjan », a dit Issiaka Konaté avant de dévoiler le coût : « En nous appuyant sur les expériences sénégalaise et marocaine, nous pensons qu’il sera raisonnable de financer un projet à hauteur de 25 millions Fcfa en moyenne pour s’assurer que le promoteur remboursera le prêt mais donner la possibilité à un plus grand nombre de projets d’être financés ».
Pour M. Konaté il est de plus en plus urgent vu la qualité des jeunes entrepreneurs issus de la diaspora et les potentialités d’emplois qu’offre le continent, qu’il soit créé une plate forme africaine des entrepreneurs issus de la diaspora.
Le deuxième panel a fait place à plusieurs témoignages de jeunes africains qui, après leurs études, ont décidé de créer leur propre business ou de rentrer en Afrique s’installer. Souleymane Kohl ( Vp marketing and sales Afrique et Moyen Orient du groupe AccorHôtels) , GossyUkanwoke (fondateur de Béni American University) et Paola Audrey Ndengue (fondatricede FlashizBlack) ont parlé de leurs expériences, leurs réussites mais aussi leurs échecs.
Avant eux, M. Léonard Cox, chef de cabinet du président du Medef a exhorté les panelistes à plus d’optimisme : « L’Afrique et l’Europe sont liés et il est nécessaire de mettre en place un partenariat en nous basant sur trois piliers à savoir, une relation gagnant-gagnant, en mettant les entreprises et la jeunesse au cœur de la relation et en s’appuyant sur la diaspora. Dans un proche avenir, il faudra créer environ 20 millions d’entreprises par an en Afrique. Et en France, nous avons besoin de mettre en réseau les jeunes français et les jeunes africains pour bâtir l’Afrique et l’Europe de demain ».
Présent à la cérémonie, le Club des chefs d’entreprises de la diaspora ivoirienne en a profité pour échanger les cartes de visite et présenter ses opportunités. « Le Club existe depuis novembre 2016. Nous comptons une vingtaines de chefs d’entreprises africains et ivoiriens qui souhaitent faire des affaires ici en France mais aussi retourner investir en Afrique », a renseigné, M. César Nahounou, président du Club des chefs d’entreprises de la diaspora ivoirienne ( Ccedi).
À travers ses Talk (rencontres), le magazine Inspire Afrika entend mettre en lumière ceux qui apportent des changements significatifs dans la manière dont l’Afrique est perçue dans le monde. « Nous présentons également ceux qui créent de la valeur ajoutée sur le continent, notamment par la création d’emplois. Ils sont les ambassadeurs du mouvement afro-optimiste et à travers eux, nous espérons à la fois encourager et fournir des modèles pour d’autres jeunes africains » a confié à Afrikipresse, Laure Gnagbé Blédou, experte en communication et modératrice des Inspir’Talk qui ont lieu chaque année à Paris.
Philippe Kouhon