AFRIKIPRESSE-ABIDJAN. Doit-on donner un sursis et une dernière chance à Affi N’Guessan pour qu’il se prépare mieux à affronter les cadres et militants du Front populaire ivoirien qui réclament la majorité et qui sont dans la fronde contre lui ? Qui a dit qu’une rébellion ça se mâte ? Quand on a échoué à mâter une rébellion, c’est elle qui prend le dessus,c’est elle qui mâte.
À Mama on a vu Justin Koua admirable d’audace et de détermination. À Mama on a vu et entendu d’autres cadres du Fpi. Mais où étaient Navigué Konaté? Où était Attéby Williams ? Où étaient les lieutenant de Pascal Affi N’Guessan ci-devant présent légal du Fpi ?
Affi N’Guessan a le droit et la justice avec lui. Le président du Fpi a des moyens financiers avec lui. Si ses adversaires dans le parti n’ont pas de retenue et sont sans limites, il doit pouvoir montrer que lui non plus n’a pas d’état d’âme.
Mama est un village de Côte d’Ivoire accessible à tous. La résidence de Laurent Gbagbo est une propriété privée. On peut tout y faire, sauf parler du Fpi dont la légalité et la propriété est du côté d’Affi N’Guessan.
Quand des ” rebelles ou frondeurs ” se dressent contre cette réalité en prenant prétexte de ce qu’il s’agit d’une propriété privée à Mama, le président du Fpi n’a pas à se laisser distraire.
Si Affi N’Guessan ne compte que sur la justice, si Affi N’Guessan et les cadres “Gbagbo et Nous” ne comptent que sur la police, la gendarmerie et la justice pour faire leurs palabres, qu’ils abandonnent, qu’ils quittent pendant qu’il est encore temps!
On aurait aimé voir les “Gbagbo et Nous” , investir eux aussi Mama. Que cela aurait été beau de les y voir aussi nombreux et déterminé que les ” Gbagbo ou Rien “, pour empêcher la tenue de ce qui est considéré par eux comme une imposture, et comme une défiance à la justice.
En politique, quand on a la loi et la légalité avec soi, on doit aussi se donner et se trouver les moyens de montrer qu’on détient la force du terrain, qu’on a l’adhésion des militants.
Si à Mama à la place des forces de sécurité, les ” Gbagbo ou Rien” , avaient trouvé en face d’eux des “Gbagbo et Nous” connus et reconnus comme de vrais militants du Fpi , ils auraient bien pris acte de ce que leur majorité est contestable, et surtout de la détermination identique à la leur, qui anime Navigué Konaté, Abouo Ndori, Attéby Williams et autres.
Ils auraient peut être dit qu’Affi à loué des loubards par car, mais ils auraient quand même pu reconnaître Navigué, Attéby, Amani N’Guessan et de vrais cadres et militants du Fpi.
Les forces de défense et de sécurité seraient alors restés loin de tout cela. Les deux camps auraient bien fini par s’entendre avec le choc de leur détermination, et avec le souci d’éviter des morts d’hommes qui conduisent à la prison, et que la politique ne justifie pas. Ils auraient compris qu’au lieu de sentretuer à Mama , ou ailleurs pour contrôler le parti, l’addition de leur détermination doit permettre de manifester contre le pouvoir.
Les autorités judiciaires et politiques n’auront pas d’autre choix que de donner son Fpi à Laurent Gbagbo si ce sont les “Gbagbo ou Rien” seuls qui mènent le bal , et si la mobilisation terrain n’est pas à l’avantage d’Affi N’Guessan en sursis et en ballottage malgré tous les appuis diplomatiques et politiques dont il dispose.
Personne ne demande à Affi N’Guessan de remplir le stade Houphouët Boigny ( encore que cela ne peut suffire à convaincre) , mais on attend de lui et de ses partisans un activisme identique à celui de leurs adversaires au sein du parti.
À Mama on a attendu en vain pendant deux jours que , munis des décisions de justice, des dizaines, ou centaines des partisans d’Affi N’Guessan aillent sur le terrain pour mettre fin aux provocations de ceux qu’ils considèrent comme des frondeurs. La justice, la police, la gendarmerie et l’armée ne pourront tout le temps, et jusqu’à la date de la présidentielle, le 25 octobre 2015, faire le travail à la place des “affidés Gbagbo et Nous “.
Il ne reste plus beaucoup de temps à Affi N’Guessan pour qu’il jour……, ou pour quitter….
NB: prochain éditorial à lire :
Pourquoi Gbagbo à la tête du Fpi est en réalité une bonne affaire pour Ouattara…. ( ….. )
Extraits : ” Parce qu’Alassane Ouattara n’aura plus affaire à des lieutenants, à Sangaré Aboudrahame, Akoun, mais au vrai donneur d’ordres. Parce que si depuis la prison Laurent Gbagbo peut accepter de diriger le Fpi, il lui sera difficile de degager sa responsabilité de chef d’État dans la crise post-électorale ivoirienne.
Même si Laurent Gbagbo est encore en prison, Alassane Ouattara pourra alors le combattre plus ouvertement et directement .
Si on peut par exemple reprocher au président Ouattara de traiter un ex président en prison d’assassin des ivoiriens, on ne peut pas lui reprocher de traiter un ex président redevenu président de parti et un adversaire politique déclaré qui le combat depuis sa cellule de prison, d’assasin des Ivoiriens et des Abobolais, et de lui reprocher bien d’autres crimes.
Laurent Gbagbo en acceptant plus ou moins clairement de devenir président du Fpi, malgré sa condition de détenu indique qu’il n’a pas besoin d’un traitement de faveur.
Et cela met Alassane Ouattara à l’abri de toute mauvaise conscience.
Rendre à Gbagbo son Fpi, est mieux! “
À lire lundi sur afrikipresse.fr
Charles Kouassi