Ne rions pas : selon le gardien du temple du Fpi, le jumeau du Président Laurent Gbagbo, l’homme qui tient debout pour que l’ex Président continue de tenir, au moins 25 millions de personnes ( 25.247.511 ) dans le monde ont signé la pétition internationale pour la libération du Président-fondateur du Fpi détenu à la Haye.
Dans le bilan de cette mobilisation qui n’a pourtant pas connu de succès sur les réseaux sociaux malgré la publicité payée sur Facebook entre autre , l’on note qu’en Côte d’Ivoire , pour une population estimée à 22 millions d’habitants , au moins 13.333.878 ( treize millions trois cent trente-trois mille huit cent soixante dix huit ) personnes ont signé. Soit près des 2/3 de la population ivoirienne d’une part ; et d’autre part plus de la moitié des signataires dans le monde entier.
Dans le reste du monde sur une population de plusieurs milliards d’habitants seulement 11.913. 623 (près de 12 millions) de personnes ont signé, laissant penser que l’ex Président ivoirien est de moins en moins aimé à l’étranger et que sa cause ne mobilise que dans son seul pays, même s’il y’a lieu de relativiser et de prendre avec des pincettes les chiffres donnés sur la Côte d’Ivoire par Sangaré Aboudrahame moqué et raillé par les internautes sur sa capacité à fournir des chiffres non certifiés et sortis du laboratoire électoral et de comptage du Fpi.
Quelques internautes le comparent même à Youssouf Bakayoko en indiquant que contrairement aux accusations , la fabrique des résultats tripatouillés ne se trouve pas à la Cei, mais bien chez Sangaré en concurrence avec Yao Ndré sur le coup.
” Vivement un recomptage ! Mais qui va certifier ces chiffres ? On espère qu’il n’y a pas eu de doublons, que les morts et les bébés n’ont pas signé, et que les mêmes personnes n’ont pas signé dix fois “, ironise un internaute qui constate qu’il n’y avait pas de contrôle d’identité pour signer la pétition, et que les conditions de transparence et de traçabilité n’existaient pas.
Enfin d’autres s’interrogent , au delà des chiffres , sur la portée d’une telle initiative dans la mesure où le procès est toujours en cours , dans la mesure également où ni les juges , ni l’accusation n’en tiendront pas compte.
Ces observations craignent même que l’argument de popularité déjà utilisé contre Laurent Gbagbo pour lui refuser par le passé , la liberté provisoire au motif qu’il reste dangereux et dispose d’un réseau pouvant entraver la manifestation de la vérité , ne soit à nouveau brandi.
Le débat fait rage, avec au centre les résultats provisoires sur la pétition internationale donnés par Sangaré Abdourahmane réputé pour avoir dit non à un appel au dialogue au sein du Fpi et à une normalisation prônés par Laurent Gbagbo devant certains de ses visiteurs ; car selon Sangaré si Laurent Gbagbo a vraiment pu laisser entendre cela c’est tout simplement parce qu’il a eu le sentiment que ses camarades étaient fatigués et ne pouvaient plus tenir. Le Gbagbo que lui le gardien du temple connaît ne pouvant pas renoncer, ni abdiquer, Sangaré a alors déduit qu’il n’y a aucune raison de changer de ligne et de posture de combat.
Laurent Gbagbo ne lui ayant pas encore passé clairement ni directement un message, et se souvenant de leur complicité jusqu’au bout dans le bunker, Sangaré n’envisage aucun changement de stratégie.
Dans cette perspective, les chiffres annoncés au sujet de la pétition internationale visent à entretenir le moral de la troupe et indiquer une adhésion massive au combat pour la libération de Laurent Gbagbo dans l’honneur et la dignité, sans compromission aucune.
Le message se veut clair : ce n’est pas le moment, face à une telle adhésion massive à la cause du Fpi et de Laurent Gbagbo, malgré la mauvaise passe actuelle de la question du boycott des législatives et du Front du refus qu’il faut abandonner la pression sur Ouattara , qu’il faut perdre espoir ! ” La libération de Laurent Gbagbo est proche , bientôt le Président Gbagbo sera parmi nous” , n’a cessé de dire le gardien du temple pour galvaniser. Qui peut douter de la prophétie ? Qui osera mettre en doute la parole et l’intégrité du fidèle des fidèles ? Quelle hérésie de prétendre qu’il se comporte comme un allié objectif du pouvoir Ouattara, content des boycotts qui ne lui imposent aucune opposition institutionnelle ? Vive la pétition internationale !
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Réactions…
Danièle Boni-Claverie, président de l’Union républicaine pour la démocratie (UDR) : « Les Ivoiriens ont un rapport affectif très fort avec l’ancien président »
« Au-delà de la bataille des chiffres qui certainement va avoir lieu , ce que je retiens pour ma part, c’est l’immense popularité du président Laurent Gbagbo dont l’incarcération n’a fait qu’accroître la renommée à l’extérieur. Il est le seul chef d’Etat à La Haye inculpé des charges les plus lourdes, qui rassemble des foules pour célébrer le démocrate qu’il est. Chez nous, les Ivoiriens ont un rapport affectif très fort avec l’ancien président qui se traduit par un attachement émotionnel intense. Il est regrettable que le pouvoir soit toujours dans un état de revanche et de règlement de comptes préjudiciables à la réconciliation nationale qui ne peut se faire sans Laurent Gbagbo »
Adjoumani Kouadio, président de la Lidho : « Cela n’est pas étonnant, car c’est un monsieur qui a été toujours à l’écoute de son peuple »
« Le travail abattu par les sympathisants du président Laurent Gbagbo est à féliciter. Au regard de ces chiffres donnés, nous pouvons dire qu’il y a des Ivoiriens qui ont encore Laurent Gbagbo en esprit. Souvenez vous le président Gbagbo a eu un pourcentage honorable aux élections de 2010. Cela veut dire ce sont des chiffres qui peuvent toujours augmenter. Pour moi, cela n’est pas étonnant car c’est un monsieur qui a été toujours à l’écoute de son peuple »
William Atteby, Secrétaire national du FPI chargé d’Abidjan-Banco : « Je suis juriste je ne voudrais pas tomber dans la polémique »
« Je suis juriste, je préfère ne pas tomber dans la polémique. Je suis désolé, je n’ai rien à dire »
Konaté Navigué, Secrétaire national du FPI chargé de la Jeunesse, du Dialogue politique et des Relations avec les Institutions : « Cela démontre la popularité du président Laurent Gbagbo »
« Cela démontre la popularité du président Laurent Gbagbo. Elle n’a pas encore tari. Le combat continue et je suis sûr que d’ici un an, nous dépasserons les cent millions de signatures »
Joël N’Guessan, porte-parole du RDR : « Laurent Gbagbo est en prison parce qu’il est accusé de crimes contre l’humanité »
« D’où tenez-vous ces chiffres ? Est-ce que Abou Drahamane Sangaré a une fois rendu visite à Laurent Gbagbo ? Voici quelqu’un qui est assis à Abidjan, il vous sort des chiffres au hasard et vous croyez en ça. Laurent Gbagbo n’est pas en prison à cause de signatures. Il est en prison à cause de certains griefs qui sont portés contre lui. Alors, ces personnes pensent que ce sont des signatures qui vont le libérer ? Il est en prison parce qu’il est accusé de crimes contre l’humanité. Mais est-ce qu’une affaire de crimes contre l’humanité est une affaire de signatures ? Donc, ne vous laissez pas duper par des individus qui n’ont même pas fait l’effort d’aller lui rendre visite un jour, qui sont toujours à Abidjan et qui pensent que leur existence politique, c’est de dire que qu’ils ont obtenu des signatures »
Marie-Odette Lorougnon (FPI) : « Les Ivoiriens ont besoin de Laurent Gbagbo »
« C’est une très bonne nouvelle. Les Ivoiriens ont besoin de Gbagbo Laurent. Ils ont besoin de sa présence en Côte d’Ivoire. Ces chiffres de 13 millions d’Ivoiriens en Côte d’Ivoire et 12 millions à l’extérieur, c’est beaucoup. Ça veut dire qu’il est aimé et que les Ivoiriens ont besoin de lui en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens veulent le voir, ils l’ont exprimé. Ils demandent qu’on le libère et qu’il rentre dans son pays. Je crois que c’est assez clair. Pour le pouvoir, c’est assez clair. C’est aussi clair pour la communauté internationale qui l’a déposé là bas. Donc, tout devrait se clarifier. C’est un message fort. Des témoins à charge qui se transforment en témoins à décharge, tout ça, ce sont des preuves. Laurent Gbagbo n’a rien fait. Ceux qui ont fait quelque chose, ceux qui ont tué sont en Côte d’Ivoire. Ils sont au pouvoir. Ceux qui ont versé le sang d’innocents, des Ivoiriens sont ici au pouvoir. Laurent Gbagbo n’a rien fait. Parce que chaque jour qui passe, le démontre. Et les Ivoiriens l’ont exprimé clairement aujourd’hui. Ils ont besoin de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, nous devons aller à la réconciliation. Ceux qui sont au pouvoir devraient s’atteler à la réconciliation pour que tous les fils et toutes filles de ce pays se retrouvent dans leur pays et qu’on s’asseye pour parler de notre pays. Parce que notre pays est malade, malade de ses dirigeants. Donc, je le répète, nous avons besoin de Laurent Gbagbo. C’est ce que les Ivoiriens ont exprimé »
In L’intelligent d’Abidjan du Mardi 6 décembre 2016
