Le Prix Unesco-Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix (premier président de la République de Côte d’Ivoire), a été décerné pour l’année 2016, à Giuseppina Maria Nicolini, ancien maire de la ville de Lampedusa et Linosa (Italie), et à l’ONG SOS Méditerranée (France) pour leurs efforts déployés en vue de sauver la vie des réfugiés et des migrants et de les accueillir avec dignité.
La cérémonie de remise s’est tenue mardi 27 juin 2017 au siège de l’Unesco à Paris, présence du président ivoirien Alassane Ouattara, de l’ex président ivoirien Henri Konan Bédié, protecteur du prix. Les deux personnalités politiques ivoiriennes étaient accompagnées d’une délégation composée de députés ivoiriens et des ministres Ahoussou Jeannot, Patrick Achi, Amon Tanoh, Kandia Camara, Maurice Bandama mais aussi de Mesdames Dominique Ouattara et Henriette Bédié.
M. Youssouf Bakayoko, président de la CEI et SEM Charles Gomis, ambassadeur de Côte d’ivoire en France ainsi que plusieurs militants du PDCI, étaient présents, tout l’ancien président sénégalais, Abdou Diouf, parrain du prix, Michaëlle Jean, secrétaire générale de la Francophonie, Jean Yves Le Drian, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, ainsi que des représentants des gouvernements Italiens et allemands.
Tous les intervenants ont félicité les lauréats et leur ont exprimé toute la disponibilité des garants du prix. La veille de la cérémonie de remise du prix, les lauréats ont animé un point de presse en présence du président du Jury, Joaquim Chissano et Firmin Edouard Matoko, sous directeur général pour l’Afrique à l’Unesco. « Nous avons choisi ces personnes pour les remercier et rendre visible leurs actions » a justifié, M. Joaquim Chissano, ancien président de Mozambique. « Nous avons sauvé au moins 11.000 vies dans la région de la Méditerranée. Et à l’heure où nous tenons cette conférence, nos équipes sont sur le terrain pour secourir 700 personnes. En tout, nos équipes composées d’Italiens, allemands et français ont secouru 14.481 personnes jusqu’à hier » a dit Sophie Beau, co-fondatrice de SOS Méditerranée , qui a ajouté : « cette distinction est un grand espoir pour nous, suite à la défaillance des États à mettre en place les moyens adéquats de sauvetage pour éviter les drames…Nous voulons protéger ces personnes qui fuient des situations terribles dans leurs pays et leur apporter assistance en Europe ».
« Je n’ai pas sauvé que des vies. J’ai voulu amener la solidarité dans le monde » a renchéri, Maria Giuseppina qui a fustigé les dirigeants européens : « Les morts en Mer constituent un outil de dissuasion pour l’Union Européenne qui refuse d’ouvrir les yeux sur le phénomène de l’immigration ».
« Récompenser des ONG qui apportent secours en pleine mer des femmes, à des hommes et des enfants ne saurait être un moyen d’encourager l’immigration irrégulière. Il faut plutôt demander aux États de mettre en place une vraie politique de lutte contre l’immigration afin d’éviter les pertes en vies humaines », a-t-elle répondu à la question d’Afrikipresse sur les conséquences de la reconnaissance du travail par l’attribution du prix Félix Houphouêt-Boigny pour la recherche de la paix.
La dernière édition 2015 a été décernée à l’ancien président français François Hollande pour son implication dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel et surtout dans le nord du Mali. Le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix décerné chaque deux ans, se propose d’honorer les personnes vivantes, institutions ou organismes publics ou privés en activité ayant contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’Unesco. Le président américain Obama à qui le prix devait revenir pour cette édition 2017 a refusé l’offre pour des raisons non encore élucidées. Le prix comporte une enveloppe de 100 millions de Fcfa, une médaille et un diplôme d’honneur.
Philippe Kouhon