Le confrère Jeune Afrique révèle qu’en Côte d’Ivoire, le président Ouattara n’exclut pas un 3e mandat. Il s’agit d’un extrait d’une interview accordée à l’hebdomadaire, à paraitre le lundi 4 juin 2018.
« La nouvelle Constitution m’autorise à faire deux mandats à partir de 2020. Je ne prendrai ma décision définitive qu’à ce moment là, en fonction de la situation de la Côte d’Ivoire. La stabilité et la paix passent avant tout, y compris avant mes principes », a déclaré le président Alassane Ouattara, à Jeune Afrique. Réactions.
« Un troisième mandat du président Ouattara compliquerait beaucoup de choses », affirme Hichem Ben Yaiche, journaliste franco-marocain, rédacteur en chef du magazine NewAfrican , African Business en français et African Banker. Il ajoute : « Si l’Afrique ne pratique pas l’alternance et ne cesse pas de changer d’avis toutes les deux minutes pour des logiques de pouvoir, il faudrait déchanter. Certes son bilan est positif mais ses défauts risquent « d’antagoniser », certaines réalités. Stabilité oui mais alternance institutionnelle, d’abord. On revient partout à des pouvoirs décidés à se maintenir par le jeu institutionnel qu’on fabrique légalement ».
L’analyse est partagée par Sylla Mohamed dit Momo, ivoirien et membre de l’association DPA-CI (désir de paix et d’avenir) dirigée par l’ivoirien, Clément Sehi : « Je pense que le président Alassane Ouattara doit se limiter à son deuxième mandat. Il sortira la tête haute. Il a beaucoup travaillé sur nos infrastructures, le PIB est bon, mais le peuple financièrement ne se porte pas bien. Partir maintenant est le bon moment. Le nouveau se chargera de mettre l’économie au point, afin d’en faire bénéficier au peuple. Là est mon discernement ».
« C’était prévisible. On comprend dès lors le harcèlement et le chantage faits au Pdci pour la mise en place du parti unifié. Mais erreur de gawa…….Par nos votes dans la paix, nous allons l’accompagner vers la porte de sortie du pouvoir…À bon entendeur…rendez vous 2020 », affirme Beda Alphonse Assanda, ivoirien, professeur de géographie à Abidjan.
Karim Laurent, le président de la FADEFF, fédération des associations du département de Facobly en France s’interroge : « Est-ce qu’il y a vraiment la paix en Côte d’Ivoire ? Les gens ont la peur au coeur.Il y a une méfiance des gens …. ».
Selon Amos Béonaho, journaliste ivoirien et ex-président des journalistes de Côte d’Ivoire, « Alassane Ouattara affiche de plus en plus son intention de briguer un troisième mandat. Il prépare l’opinion à accepter cela. Le Président qui achèvera deux mandats à partir de 2020 affirme aussi que l’adoption de la constitution de la troisième république fait que ses deux précédents mandats ne comptent pas dans la limitation des mandats. A t-il raison ? A t-il tort ? Le débat reste juridiquement et politiquement ouvert. Je pense pour ma part avec les saintes écritures que tout est permis, mais tout n’est pas utile. Attendons ! »
Mathieu Bouabré, journaliste ivoirien , ex-Attaché de Presse à la Mission permanente de Côte d’Ivoire à l’Onu, estime qu’il s’agit d’un non événement ». Il ajoute : « à part quelques défoulements de quelques protestataires désunis, dont les partis étaient plutôt préoccupés à fouetter d’autres chats dans des palabres interminables et insensés, c’est devant tous ici que la Côte d’Ivoire est passée à la 3 ème République. Ce qui donne le plein droit à Ouattara de se présenter pour deux autres mandats à partir de 2020. Cela ne devrait faire l’objet d’aucune surprise. Les gens doivent plutôt chercher à l’affronter dans les urnes ou l’attaquer sur d’autres sujets ( La reforme de la CEI par exemple), que de prévoir des jours sombres à cause dune candidature qui est bien légale ».
Philippe Kouhon