L’ex-ministre Affoussiata Bamba-Lamine est sortie du silence dans lequel elle s’était emmurée depuis son éviction du gouvernement.
Sur sa page Facebook, elle a écrit ceci ce Lundi 26 juin 2017, peu avant 13 heures :
“Bonjour chers amis,
Après une période de méditation et de silence, je suis de retour parmi vous.
J’observe que notre pays traverse des troubles socio-politiques et militaires.
Face à tous ces événements qui dénotent de tensions évidentes, je ne peux rester indifférente. Aussi, en ma qualité de Porte Parole des Forces Nouvelles, je ferai bientôt une déclaration. Pour l’heure, je lance un appel à une forte mobilisation le jeudi 29 juin 2017, à tous les Ivoiriens, épris de paix et engagés pour la réussite de la réconciliation nationale, à s’unir autour de #GKS pour la commémoration de l’attentat du 29 juin 2007. Bonne fête de Ramadan à tous !
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !“.
Contactée, la ministre a authentifié le message ci-dessus. De bonne source depuis son départ du gouvernement, et même un peu avant, elle s’était rapprochée de l’ex Premier ministre après une période de brouille qui n’avait pas fait de vagues, comme la brouille avec Sidiki Konaté, retourné au bercail depuis lors . Pour l’instant c’est le temps du retour à la maison, et de la réconciliation, avec la déclaration annoncée par l’ex porte-parole du gouvernement. Elle réapparaît au moment où sans doute le Président de l’Assemblée nationale en a besoin. La référence aux Forces nouvelles ( un mouvement pas administrativement déclaré ni revendiqué comme parti politique), est-elle opportune , d’autant qu’elle fait ressurgir le spectre de la rébellion et l’image d’un Soro ex-Chef des Rebelles ?
Le retour de tous les visages de la rébellion peut-il être porteur de renouveau , peut-il aider à la réconciliation, quand certains peuvent y percevoir un sentiment de règlement de comptes et de tentative d’auto-justification ? Assurément Guillaume Soro a besoin de rassembler les siens , de ressouder autour de lui, mais il a besoin de ratisser plus large. À lui de savoir faire le tri , face aux dangers du sentiment d’un retour des ex-rebelles , et le réveil d’un passé douloureux. Se croire encore à l’époque de la rébellion, c’est oublier que celle-ci ne fait pas l’unanimité, en tant que mouvement de résistance, que certains n’hésitent pas à comparer à De Gaulle, et à d’autres révolutions connues dans le monde.
Alice Ouédraogo