Présent à New-York dans le cadre de la 77ème Assemblée Générale Annuelle des Nations Unies (Onu) le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a salué le professionnalisme du contingent ivoirien déployé dans les opérations de maintien de la paix de l’Onu non sans exiger la libération immédiate des 46 soldats ivoiriens détenus injustement par la junte militaire malienne depuis le 10 juillet 2022. Il a en outre encouragé les autorités maliennes à concentrer leurs efforts sur la lutte contre le terrorisme et à mettre en œuvre, de façon résolue, les différentes étapes du chronogramme de la transition ainsi que les réformes politiques et institutionnelles en vue des élections présidentielles prévues en février 2024, pour le bienêtre du peuple malien. C’était le mercredi 21 septembre 2022 lors du traditionnel discours des chefs d’Etats à la tribune de l’ONU. Morceaux choisis.
« Je me réjouis de la participation de la Côte d’Ivoire à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) et à la Mission des Nations Unies en République Centrafricaine (MINURCA). Je salue le professionnalisme des contingents Ivoiriens déployés dans ces opérations. Je m’incline devant la mémoire des soldats Ivoiriens morts pour servir la cause de la paix dans le pays frère du Mali, qui a résolument besoin de l’engagement de tous à ses côtés dans la lutte contre les groupes terroristes armés.
Malheureusement, dans ce contexte de lutte contre le terrorisme, quarante six (46) soldats ivoiriens, déployés en qualité de 8eme détachement de l’Élément de soutien national (NSE) au sein de la MINUSMA au Mali, y sont injustement détenus depuis le 10 juillet 2022. J’appelle à nouveau à leur libération, sans délai. Mon pays encourage les autorités maliennes à concentrer leurs efforts sur la lutte contre le terrorisme et à mettre en œuvre, de façon résolue, les différentes étapes du chronogramme de la transition ainsi que les réformes politiques et institutionnelles en vue des élections présidentielles prévues en février 2024, pour le bienêtre du peuple malien » a dit le chef de l’État Ivoirien.
Le statut de réfugié ivoirien, Guerre en Ukraine
Entre autres sujets évoqués dans son discours, la fin du statut de réfugié pour les Ivoiriens et la guerre en Ukraine.
« La Côte d’Ivoire se félicite des succès majeurs obtenus dans bien des domaines par l’Organisation des Nations Unies depuis sa création. Dans ce cadre, mon pays voudrait remercier le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) qui a déclaré, le 30 juin 2022, la fin du statu réfugié ivoirien. Je saisis cette occasion pour saluer l’excellente coopération entre le HCR et mon pays. Toutefois, la multiplication et la complexité des défis en matière de paix et de sécurité, de démocratie, de protection des droits de l’homme, préservation de l’environnement demeurent des sujets de préoccupation.
Excellence Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, l’aggravation des tensions géopolitiques et l’émergence de nouveaux conflits internationaux mettent à mal la paix et la sécurité internationales. La guerre en Ukraine vient de nous rappeler que la paix est une quête permanente qu’il est impérieux de poursuivre sans relâche. Cette confrontation, avec le risque d’un recours à l’arme nucléaire, continue de fragiliser la paix mondiale et de plonger l’humanité dans des crises multiformes. Elle nous révèle encore une fois, les limites de l’option militaire dans le règlement des conflits. C’est pourquoi, la Côte d’Ivoire qui n’a de cesse de prôner la coexistence pacifique ainsi que le recours au dialogue dans la recherche de solutions aux différends entre les nations, tient à renouveler son appel à la cessation immédiate et définitive des hostilités en Ukraine » a-t-il poursuivi.
Et de conclure : « Aujourd’hui, plus que jamais, l’humanité est à un moment charnière de son avenir. Les menaces auxquelles nos pays sont confrontés, nous obligent à davantage de solidarité, de collaboration, de justice et d’équité, principes qui fondent le multilatéralisme auquel mon pays reste attaché ».
Philippe Kouhon