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    Accord de Marcoussis : les regrets de Ouattara ( Côte d’Ivoire, Moriba, livre)

    Accord de Marcoussis : les regrets de Ouattara ( Côte d’Ivoire,  Moriba, livre)
    Publié le
    Par
    Philippe Kouhon
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Un accord ne  vaut que par la volonté de ceux qui le signent et décident de l’appliquer. Dans le cadre du règlement de la crise ivoirienne consécutive au coup d’état  manqué du 19 septembre 2002, une négligence a conduit au durcissement des positions : la non association de Gbagbo et ses militaires aux négociations de Paris.

    « J’ai,  de bonne foi,  cru en Marcoussis.  Mais l’erreur a été de  considérer Laurent Gbagbo comme étant au-dessus de la mêlée,  donc comme s’il n’était pas partie prenante alors qu’il l’était pleinement.  Il aurait fallu l’impliquer.  Comme ça,  il aurait été personnellement engagé,  comme partie signataire, par toutes les dispositions de l’accord » déplore Alassane Ouattara avec le recul, cité par Moriba Magassouba au chapitre 13, page 210 de son livre «  Alassane Ouattara,  la passion du devoir ».

    Et pourtant à Marcoussis sur les installations du  centre national de Rugby en banlieue parisienne,  tous les partis politiques ivoiriens,  (le FPI de Gbagbo,  parti au pouvoir était représenté par son premier ministre,  Pascal Affi Nguessan) étaient présents.

    Du 15 au 24 janvier 2003, tous les acteurs politiques ivoiriens ( Pdci,  Rdr, Fpi, Udpci, Mfa, Pit, Udcy, Mpci, Mpigo, Mjp)  étaient présents à Marcoussis  avec des positions tranchées à l’exception des FDS ( forces loyalistes) et le président Gbagbo.

    En effet,  pour les trois mouvements rebelles ( mpci,  mjp, mpigo) rebaptisés Forces Nouvelles) par le constitutionnaliste français,  Pierre Mazeaud qui présidait les discussions, il faut réviser la constitution,  voter une nouvelle loi sur l’identification et sur le domaine foncier rural.

    Pour le Pdci, il faut condamner le coup d’état et respecter la constitution( ce qui confortait Gbagbo).

    Le Rdr lui a souhaité faire le procès de l’ivoirité  qui selon lui est à la base du mal ivoirien. Il souhaite également que la constitution soit révisée ( conditions d’éligibilité à la présidence de la république)  et la mise en place d’un gouvernement de réconciliation nationale.

    Depuis Abidjan,  Gbagbo dit niet malgré que son premier ministre Affi Nguessan ait signé l’accord.

    Finalement Gbagbo sera invité à Paris le 25 janvier 2003  à Kleber dans le 16e arrondissement de Paris, à la conférence  des chefs d’état et de gouvernement, les représentants de l’ONU, UA, cedeao,  G8, Fmi, BM, OIF et la France pour entériner l’accord. A savoir  la formation d’un nouveau gouvernement de 36 membres avec Elimane Seydou Diarra comme premier ministre.

    La montée du sentiment anti français et le massacre des ProRdr.

    François Mitterand - Accord de Marcoussis

    Pendant que Gbagbo nommait Seydou Diarra à Paris  comme Premier ministre,  éclataient à Abidjan,  de  violentes manifestations anti-francais.

    «  Deux établissements scolaires,  le centre culturel français,  les locaux de Air France sont mis à sac, plusieurs magasins de français pillés » se souvient,  Moriba Magassouba à la page 209.

    Poursuivant il écrit :

    « De retour à Abidjan,  Gbagbo déclare : Ne vous inquiétez pas.  A Marcoussis ce qui est dit,  ce sont des propositions (…) Un document que je n’ai pas signé n’est pas valable ».

    Mais il faudra attendre plusieurs semaines pour voir Seydou Diarra , Soro et ses camarades retourner en Abidjan. Le 16 avril 2004, ils participent à leur premier conseil des ministres avant de suspendre leur participation au gouvernement en septembre 2004 au motif que Gbagbo bloque l’application de l’accord de Marcoussis.

    Aussi  face aux mesures dilatoires prises par Laurent Gbagbo pour contourner ledit accord,  l’opposition décide d’organiser le 25 mars une grande manifestation pour réclamer l’application intégrale du même accord. Elle sera sauvagement réprimée.

    « Ce furent incontestablement les militants du RDR qui payèrent le lourd tribut.  Avec entre 400 et 500 morts selon des sources diplomatiques,  150 selon l’ONU et 36 selon le régime Gbagbo » écrit Moriba à la page 211.

    Ce qui aura pour autre conséquence,  le retrait du gouvernement de tous les ministres de l’opposition et le retour à Accra pour la troisième fois ( Accra III) en vue de nouvelles négociations les 30 et 31 juillet 2004.

    Là encore Koffi Anan, alors secrétaire général de l’ONU rappelle que Marcoussis demeure la boussole qui doit guider le processus de paix en côte d’ivoire. Il est demandé à Gbagbo d’amender l’article 35, mais également aux rebelles de désarmer au plus tard le 15 septembre 2004.

    Contre toute attente,  Gbagbo décide à nouveau de rompre le  cessez-le-feu le 4 novembre en bombardant la zone de confiance gardée par les forces impartiales et la position des rebelles tuant 9 militaires français et un civil américain à Bouaké

    En représailles,  toute la flotte aérienne de Gbagbo fut détruite le même 4 novembre au soir.

    La suite est connue.

    Entre le 6 et le 11 novembre 2004, les jeunes patriotes de Blé Goudé paralysent Abidjan.

    « Ils prennent pour cible les ressortissants français,  les journaux de l’opposition,  le siège du pdci et du RDR, les émetteurs de RFI, BBC, Africa n1 et de la voix de l’Amérique »

    Conclut Moriba à page 213.

    Philippe Kouhon

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