L’affaire fait grand bruit en ce moment au Niger. 17 personnes dont 12 femmes sont déjà détenues dans le cadre de ce trafic dit de ‘’bébés importés’’. Et plusieurs personnalités et non les moindres sont encore dans le viseur de la justice nigérienne.
Ainsi, après l’arrestation du ministre d’Etat de la majorité présidentielle, le gouvernement nigérien, au cours du conseil des ministres du 26 août 2014, a demandé au parlement de siéger hors session pour autoriser la levée de l’immunité parlementaire de l’actuel chef de l’hémicycle, Hama Ahmadou, afin que celui soit entendu dans le cadre de ce trafic présumé de bébés.
Lire aussi >> Niger : la Bad renforce les capacités nationales pour accroître la performance du portefeuille-pays
La requête du gouvernement a été favorablement appréciée par les députés le même jour du mardi 26 août 2014 qui ont autorisé l’audition du président de l’Assemblée nationale. Mais, au dernières nouvelles, le président Hama Ahmadou a quitté discrètement la capitale nigérienne en direction du Burkina-Faso où il eu refuge le lendemain mercredi 27 août 2014.
Mais avant cette fuite en direction du ’’pays des hommes intègres’’, le président de l’hémicycle aurait pris la peine de saisir le conseil constitutionnel pour que cette juridiction se prononce sur la légalité de la procédure engagée à son encontre. Pour l’heure, le pouvoir et l’opposition interprètent diversement la démarche du gouvernement, de l’assemblée nationale et de la justice.
Lire aussi >> Niger : la Bad renforce la sécurité alimentaire au profit de neuf millions de personnes (rapport)
Pendant que l’opposition nigérienne dénonce une procédure viciée arguant que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale ‘’ne permet pas à un bureau de l’hémicycle de livrer un député à la justice ou de le faire arrêter’’, les proches du pouvoir du président Mahamadou Issoufou estiment que le président Hama Ahmadou doit tout simplement se mettre à la disposition de la justice.
Intervenant sur les ondes de Radio France Internationale le jeudi 28 août 2014, l’avocat du président Hama, comme pour justifier sa fuite au Burkina-Faso, a soutenu que son client avait été entendu par le juge d’instruction puis relâché. Il faut rappeler que sur les 17 personnes écrouées depuis juin 2014 pour cette affaire de trafic international de bébés entre le Niger, le Nigéria et le Bénin, figure l’une des épouses du président Hama Ahmadou.
L’origine de l’affaire ‘’bébés importés’’
Le Niger réprime le délit de « supposition d’enfant » ou la fausse maternité. Selon l’article 248 du code pénal, la peine prévue pour une mère à qui l’on attribue une maternité ou un enfant qui n’est pas le sien est de deux à huit ans d’emprisonnement.
Des enquêteurs auraient mis au jour des preuves que les enfants, presque tous jumeaux, baptisés depuis plusieurs mois dans plusieurs familles de la haute société nigérienne, provenaient d’un trafic organisé au Nigeria autour d’une clinique de l’Etat d’Ondo. Des intermédiaires ont reconnu avoir falsifié l’origine de ces enfants pour leur obtenir de faux certificats de naissance au Niger.