L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo devrait regagner la Côte d’Ivoire dans les prochains jours. Mais force est de constater que le format de l’accueil qui doit lui être réservé, divise profondément la classe politique ivoirienne. Alors que les partisans et sympathisants de l’ancien pensionnaire de la prison de Scheveningen s’activent pour un retour “triomphal”, le RHDP, parti du président Alassane Ouattara, ne veut pas d’un accueil populaire réservé au fondateur du parti de la Rose.
Le journaliste Alafé Wakili, réagissant sur cette question, dans l’émission débat NCI 360 de ce dimanche 30 mai 2021, a donné son avis. Selon lui, le plus important serait le retour lui-même plutôt que le format car a-t-il estimé, les modalités autour de ce retour devraient intervenir en second plan.
«Ma position est que le retour du Président Laurent Gbagbo est lui-même un évènement. Il ne faut pas le distraire par ses discussions. Le retour est lui-même un évènement. C’est quelque chose d’extraordinaire. Il ne faut pas gâcher ce retour, cette opportunité par des débats sur ses modalités. Qu’il y ait 1 million de gens ou 25 millions de gens dehors ce jour d’arrivée, ou qu’il y ait un meeting au stade d’Ébimpé de 200.000 personnes le lendemain, c’est secondaire. Il faut s’en tenir à la symbolique du retour» a-t-il déclaré.
C’est pourquoi, poursuivant, il a indiqué qu’il ne faut pas «noyer ça par d’autres calculs politiciens, électoralistes, par d’autres rapports de force à vouloir établir». «Le Président Laurent Gbagbo a gagné. Il a gagné gros. Il a gagné dans l’histoire. Pourquoi vouloir sous-traiter cette victoire pour des questions de détails ? Voilà l’enjeu le plus important. Il a gagné tous les combats. Que son accueil se fasse avec 25 millions d’Ivoiriens ou 1 milliard d’Africains, c’est secondaire. Il a gagné, il est le vainqueur d’un grand combat, donc il ne faut pas l’entraîner dans un autre combat. Il a gagné le plus important. Il ne faut pas l’entraîner dans des combats secondaires. Le reste ça viendra après quand il sera rentré. D’autres enjeux se feront. S’il est populaire, s’il continue la politique, il y aura une élection. Est-ce-que vous pensez que si dans la rue, il y a 25 millions de personnes, ça va changer quelque chose lorsqu’il y aura une élection ? Il ne faut pas se focaliser sur des choses qui ne rapportent pas grand chose dans l’immédiat » a-t-il ajouté.
Yannick LAHOUA