Membre de la Fédération Nigériane de Football ou (Nigerian Football Federation en anglais), président de la Ligue de football d’Abuja et fondateur de Football Club Hearts Academy d’Abuja au Nigeria, Adam Mouktar Mohammed a séjourné en Côte d’Ivoire dans le cadre de la 2023 de football. Afrikipresse.fr l’a rencontré avant son départ. Dans cet entretien, le membre fédéral nigérian est revenu sur la finale mais aussi sur d’autres sujets.
Impliqué dans le football de son pays depuis des années, Adam Mouktar Mohammed est un véritable passionné du ballon rond. Aujourd’hui membre de la Nigerian Football Fédération et président de la Ligue de football d’Abuja, le fondateur de l’Académie FC Hearts d’Abuja s’est dit agréablement surpris par la parfaite organisation de la CAN 2023 parle la Côte d’Ivoire. Avec lui, nous avons également évoqué plusieurs autres sujets.
-afrikipresse.fr : La CAN a pris fin le dimanche 11 février 2024. Que pouvez-vous dire de cette compétition ?
Adam Mouktar Mohammed : Je voudrais avant toute chose adresser mes sincères remerciements à la Côte d’Ivoire pays hôte de la compétition pour son accueil, son hospitalité et sa parfaite organisation de la CAN qui nous ont rendus heureux au cours de cette compétition qui a connu un grand succès. J’adresse également mes félicitations à la Côte d’Ivoire pour son sacre. Je peux affirmer sans risque de me tromper que c’est la meilleure des CAN à laquelle j’ai assisté. Toutes les facilités nous ont été faites et je peux vous assurer que tout s’est bien passé.
– Qu’avez-vous particulièrement retenu ou qu’est-ce qui vous a particulièrement marqué durant votre séjour ?
AMM : L’esprit d’hospitalité de ce pays. Ce fut de grands moments pour chacun qui a visité ce pays. C’est fut l’unité de l’Afrique à travers le jeu qui a atteint un niveau vraiment élevé. Je pense que c’est ce que je retiens d’essentiel et qui est spécial.
-Que pensez-vous du sacre de la Côte d’Ivoire ?
Le football est un grand instrument d’unité des nations, qui apporte la paix, la joie aux peuples. Je pense que les joueurs ivoiriens ont joué avec le cœur, beaucoup de passion et sont allés chercher ce sacre de très loin pour apporter de la joie à leur pays. Et c’est quelque de spécial pour eux et spécial en Afrique de l’Ouest.
–Etes-vous triste pour votre pays le Nigeria qui a raté de peu le trophée ?
Bien sûr que oui. Surtout que le Nigeria a réalisé une bonne compétition. Mais n’a pas pu atteindre son objectif, celui de remporter le trophée. Il a montré de bonnes choses tout comme la Côte d’Ivoire. D’ailleurs ce sont les deux équipes du même groupe qui se sont retrouvées en finale. Au football, vous gagnez ou vous perdez mais l’essentiel est de pouvoir être dans cet esprit. Tous mes encouragements à notre équipe qui a fait un bon travail malgré la finale perdue. Je pense que je garde un bon souvenir de la Côte d’Ivoire.
–Que pensez-vous de la débâcle des grandes nations comme le Sénégal, le Maroc, l’Algérie, le Cameroun… ?
Vous savez, c’est cela la beauté du football. Il s’agit de se battre et non de tenir compte de son rang FIFA ou CAF, de son standing mais de ce qu’on fait au moment précis de la compétition. Cela veut dire que le football est spécial pour tous. Il continue de se développer en Afrique en produisant de plus en plus de talents qui vont jouer à travers le monde.
–Que pensez-vous du niveau actuel du football africain ?
Il est fantastique et a amorcé son développement à travers l’arbitrage, le jeu, les stades, son organisation… Le football africain a de grands joueurs qui produisent du bon spectacle et cela fait qu’il est est beaucoup respecté à travers le monde. On a vu organisation de la Côte d’Ivoire lors des cérémonies d’ouverture et de fermeture
de la CAN. L’organisation a été bonne et parfaite. Il y a eu également la qualité du jeu, on a eu beaucoup de buts. Des pays comme la Mauritanie, le Cap-Vert et autres ont surpris agréablement à travers du beau jeu.
-Quelle appréciation faites des infrastructures sportives non sportives ?
C’est simplement fantastique. J’avoue que j’ai été émerveillé par la qualité des routes, des conditions d’hébergement, les stades et des terrains d’entraînement qui ont permis aux équipes de pouvoir faire du jeu. La Côte d’Ivoire a rendu
l’Afrique fière.
–En 2025, le Maroc accueille la CAN. Pensez-vous que le Nigeria aura-t-il son mot à dire ?
Bien sûr que oui et déjà il va se préparer pour affronter les éliminatoires. Mais au football rien n’est gagné ou garanti par avance, il faut se battre sur la pelouse pour gagner et garantir sa place. Donc nous allons nous remettre au travail, rechercher et recruter de nouveaux joueurs et se battre pour aller au Maroc. Le Maroc aura également envie de gagner en tant que pays organisateur et il se donnera les moyens pour atteindre son objectif.
–Depuis son dernier sacre en 2013 en Afrique du Sud, le Nigeria a du mal à se retrouver et à se repositionner sur l’échiquier africain. A quoi cela est dû selon vous ?
Aujourd’hui, il y a un nivellement des valeurs et toutes les équipes ont élevé le niveau de leur jeu. Vous l’avez constaté à cette CAN que toutes les équipes se sont battues, elles ont du talent et aucune ne voulait se laisser dominer. Il y a de nouveaux talents. Nous avons Victor Osimhen élu Meilleur Joueur Africain de l’Année de la CAF et qui reste un excellent joueur pour le Nigeria. Une bonne équipe suppose des joueurs en forme du moment, aucun blessé, une bonne préparation, une bonne préparation, un bon sélectionneur …En fait, tenir compte d’un certain nombre de paramètres. Avec un peu de chance, nous pouvons aussi nous qualifier pour la Coupe du Monde de 2026.
–Depuis quelques années, le football nigérian chez les jeunes qui avait obtenu de très bons résultats a du mal à décoller. Qu’est est le problème ?
Aujourd’hui, vous avez de grands centres de formation, de grandes académies de football partout en Afrique. On y voit au Maroc, au
Sénégal, au Ghana, au Mali… qui forment de jeunes talents et où on y injecte des millions ou des milliards de francs. Aujourd’hui le football est devenu scientifique, technique, tactique, a de nouvelles philosophies de jeu…donc le niveau a considérablement évolué et ce sont ces jeunes de ces pays qui rivalisent et qui gagnent aussi contre le Nigeria qui il faut le dire, n’est pas en reste de ce développent. La donne a changé.
–Parlant des académies de football est-ce que la vôtre a produit des joueurs évoluant actuellement au sein des Super Eagles ?
Oui, nous avons formé de nombreux jeunes qui évoluent à presque tous les niveaux dans des championnats en Europe et dans les différentes équipes nationales de jeunes du Nigeria. Chez les Super Eagles, nous avons Alhassan Yusuf qui vient directement de notre académie. Nous continuons la formation des joueurs, une manière pour nous de contribuer au développement et à la promotion du football au Nigeria
–Après la CAN 2023, quel est le message que vous lancez à l’endroit de l’Afrique ?
Je voudrais remercier l’Afrique pour l’esprit d’unité affiché au cours de cette édition où l’on a vu les gros efforts faits autour des équipes pour encourager les jeunes à produire du spectacle. Je crois qu’il faut continuer dans cet élan de solidarité. L’Afrique doit rester soudée et unie pour affronter les défis.
Entretien réalisé par Adou Mel