Dans une déclaration dont Afrikipresse a eu copie datée du jeudi 15 octobre 2020 et intitulée « Décision historique de la Communauté Villageoise d’Eboué et du collectif des chefs cantons du département d’Aboisso, Royaume Sanwi, région du Sud-Comoé statuant en premier et dernier ressort », ces chefs coutumiers constatent la déchéance morale et coutumière, et prononcent l’exclusion territoriale pleine et entière au sein de leur communauté de Monsieur Marcel Amon Tanoh, fils du village et du royaume Sanwi.
« Nous, communauté villageoise d’Eboué du royaume Sanwi, et le collectif des chefs cantons du département d’Aboisso, Région du Sud-Comoé, avec à sa tête moi-même, Nanan Eboué, chef du village, les chefs cantons, les notables et toutes les populations d’Eboué et du département, tenons à porter à la communauté nationale, à la chambre des chefs et des rois et aux juridictions de notre pays la Côte d’Ivoire, la décision sans appel, prise à l’unanimité après consultation des mânes et des ancêtres portant
• 1. Constat avec regret, de la déchéance morale dont a fait preuve M. Marcel Amon Tanoh, au travers de propos xénophobes indignes incitant à la haine, à la violence et jetant les prémices d’une potentielle guerre entre ivoiriens et populations vivant en Côte d’Ivoire comme la précédente crise post-électorale de 2010.
2. Portant décision à l’unanimité après consultation des mânes et des ancêtres de la déchéance coutumière, d’appartenance à notre communauté et d’exclusion territoriale de Marcel Amon Tanoh, du village d’Eboué et par ricochet du royaume », ont déclaré les parents de l’ex ministre des Affaires Etrangères de la Côte d’Ivoire pour justifier leur décision.
« “Allez dire à Ouattara de rendre aux ivoiriens leur pays” ou “aucun ivoirien ne peut faire aux ivoiriens ce que Ouattara fait aux ivoiriens”, tels sont les propos indignes et graves l’ex-Ministre des Affaires Etrangères, Marcel Amon TANOH tenus le samedi 10 Octobre 2020 au stade Félix Houphouët Boigny, à moitié vide.
Marcel Amon Tanoh n’est donc plus de fait, fils de la communauté villageoise d’Eboué et par ricochet Marcel Amon Tanoh n’est donc plus fils du Sanwi », ont-ils fait savoir.
Poursuivant, ils ont dit : « Oser après trente (30) ans d’abus des bienfaits du Président de la République Alassane Ouattara, à qui il doit quasiment sa carrière, sa notoriété et le seul titre de ministre qu’il a eu à exercer ; oser sous-entendre après deux (02) mandats à la tête de notre pays avec un bilan positif et visible de tous; oser penser après tout ce que le pays a traversé après la triste parenthèse de l’ivoirité que notre Président de la République pour qui il a travaillé durant les deux mandats, par magie et par amnésie d’un homme perdu, est redevenu étranger , Oser le penser relève de l’ivresse. Oser le dire en public relève de la pure folie, au 21ieme siècle pour qui connaît l’histoire récente de notre pays.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté et la dernière énergie ses propos d’une gravité sans borne et d’une déchéance morale faisant courir un risque à notre pays et tendant à créer virtuellement une énième opposition du Sanwi à un Président dans l’exercice de ses fonctions comme ce fut le cas avec feu le Président Félix Houphouët BOIGNY, père de la nation. Il est utile de rappeler que ce dernier, Marcel Amon Tanoh n’est pas à sa première déchéance avec le peuple Sanwi.
En effet, Après les élections législatives perdus lamentablement à Aboisso en tant que directeur de cabinet de la Présidence de la République en 2011, ce sont les populations d’Aboisso qui comme un seul homme, en 2016 ont pris les cars pour venir à Abidjan afin de le déchoir de la candidature du RHDP dont il avait bénéficié par mansuétude des Présidents Ouattara et Bédié. Les cas de déchéances de Marcel Amon Tanoh sont légions ».
Pour conclure, ils ont dit : « La communauté villageoise d’Eboué du royaume Sanwi et le collectif des chefs du département d’Aboisso, région du Sud-Comoé, avec à sa tête moi–même, Nanan Eboué, chef du village, les notables et toutes les populations d’Eboué, tenons à réaffirmer au Président de la République notre engagement et notre soutien sans faille à sa politique de cohésion nationale et de développement économique dont notre région le SudComoé est l’un des plus grands bénéficiaires.
Il importe de rappeler que le peuple Sanwi est matrilinéaire. Ainsi, la responsabilité familiale ne saurait être engagée de fait. Aussi, nous tenons à saluer l’honorabilité du Patriarche AMON Tanoh Lambert, haute personnalité du pays et digne fils de notre région du Sud-Comoé.
La présente décision est notifiée à la chambre des rois et des chefs traditionnels et chez le Procureur de la République sous le format d’une main courante pour des raisons de sécurité de ce dernier dans la région, face aux populations indignées et remontées par cet acte indigne condamnable pénalement.
La présente décision est faite pour servir et valoir ce que droit avec effet immédiat afin de mettre fin au libertinage d’expression mettant en péril la nation pour des intérêts personnels de recherche perpétuelle de poste au sein de l’État.
Pour la communauté villageoise d’Eboué, Pour le collectif des chefs de cantons du département d’Aboisso Royaume du Sanwi, Région du Sud Comoe ».
Philippe Kouhon