Le samedi 5 avril 2025, les prestigieux Salons Hoche dans le huitième arrondissement parisien ont été le théâtre du premier forum Repats Paris organisé par le cabinet PKD Conseil en partenariat avec le bureau du tourisme ivoirien à Paris, une rencontre exceptionnelle dédiée à la mobilisation de la diaspora africaine et afrodescendante pour investir en Côte d’Ivoire. Placé sous le haut patronage de Mme Kandia Kamissoko Camara, présidente du Sénat ivoirien, et sous le patronage de M. Siandou Fofana, ministre du Tourisme et des Loisirs de Côte d’Ivoire, cet événement a également bénéficié de la présidence de SEM Maurice Kouakou Bandama, ambassadeur de Côte d’Ivoire en France. Bien que plusieurs figures majeures aient été absentes, Mme Kandia Camara était représentée par le sénateur Alcide Djédjé.
Ce forum, organisé sous forme de conférences articulées autour de quatre panels, s’est tenu sous le thème principal : « Quelles opportunités d’investissement en Côte d’Ivoire dans les secteurs du tourisme, des loisirs et des industries culturelles et créatives ? » L’objectif était de démontrer les opportunités florissantes qu’offre la Côte d’Ivoire et d’encourager les membres de la diaspora à contribuer au développement durable de leur pays d’origine.
Lors du premier panel, composé entre autres du Dr. Fagama Klo, directeur général de l’industrie touristique et hôtelière, de M. Mamadou Kéita, directeur des parcs de loisirs et d’attractions au ministère ivoirien du Tourisme, de Mme Astou Diakité et de M. Serges Bagrou tous les deux de Yafohi Travel, l’accent a été mis sur le potentiel considérable des secteurs du tourisme et des loisirs. Avec une population composée à 70 % de jeunes de moins de 35 ans, le besoin en infrastructures et activités de loisir est immense.
De plus, des mesures incitatives, telles que des exonérations fiscales pouvant atteindre 100 %, ont été adoptées par l’État pour favoriser les investissements. Ce panel a également été marqué par l’intervention à distance de M. Arnaud Floris, directeur Afrique de la Banque publique d’investissement (BPI), qui a exposé les dispositifs de financement disponibles pour les projets ambitieux.
Le deuxième panel, animé par Mme Adèle Diop, représentante du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, et Mme Ange Eric Zabo Kouassi, consultante en gestion de projet, a mis en lumière les mécanismes de financement institutionnels français à destination de la diaspora. Des structures telles que l’AFD (Agence française de développement), le FORIM (Forum des organisations de solidarité internationale issues des migrations) et Business France permettent de soutenir financièrement et techniquement les projets destinés à la Côte d’Ivoire. Ce soutien inclut également des formations pour accompagner les porteurs de projets tout au long de leur démarche.
Le troisième panel a abordé les initiatives mises en place par la Côte d’Ivoire pour faciliter les investissements de sa diaspora. M. Lacina Ouattara, sous-directeur de la prospection et du recensement des compétences, et M. Hamed Diomandé de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont présenté un fonds d’investissement spécifique garantissant les prêts pour les projets issus de la diaspora. Parallèlement, l’OIM a insisté sur la nécessité de cartographier les compétences des diasporas pour une meilleure mobilisation.
M. Constantin Beugré, ministre Conseiller en poste au Consulat général de Côte d’Ivoire à Paris a expliqué les dispositifs en cours de mise en place aux fins d’accompagner la diaspora dans leurs investissements économiques et sociaux en Côte d’Ivoire.
Enfin, le quatrième panel s’est concentré sur les industries culturelles et créatives, un pilier émergent du développement économique. Animé par des experts comme M. Alain Bidjeck, consultant en ingénierie culturelle, Marc André Niang, directeur de Warner Music Afrique francophone et de Mme Ambre Delcroix, promotrice des acteurs des industries culturelles et créatives en France, ce panel a souligné les immenses potentialités culturelles et créatives africaines. Le défi reste désormais de valoriser et de structurer cet univers pour en faire un levier de croissance durable.
Dans son discours d’ouverture, le sénateur Alcide Djédjé a expliqué les raisons du haut patronage de la présidente du Sénat, rappelant que ce forum s’inscrivait dans les résolutions du précédent forum de la diaspora ivoirienne, tenu à Yamoussoukro en novembre 2024. Ce dernier avait insisté sur l’implication des Ivoiriens vivant à l’étranger dans des secteurs stratégiques comme l’agriculture, les nouvelles technologies et l’éducation.
Lors de la clôture, Alcide Djédjé a exprimé sa satisfaction devant la richesse des échanges et a invité la diaspora à participer à la troisième édition du forum, prévue pour mai 2025 à Abidjan. Ce premier forum Repats Paris a ainsi marqué une étape importante dans le rapprochement entre la diaspora africaine et ses pays d’origine, offrant une plateforme unique pour explorer les potentialités de la Côte d’Ivoire et renforcer les liens économiques et culturels.
Jean-Paul Oro à Paris
