Le Rwanda dont il s’agit ici a fait son deuil. Le pays est même revenu dans le concert des Nations avec des biens meilleures pratiques qui, au finish, font cas d’école. Trente (30) ans après la mauvaise parenthèse, comme revenu de loin, même si toutes les plaies ne sont pas pansées, les Rwandais ont tourné une page importante, voire même la page et sont redevenus, plus lucides quant aux perspectives d’avenir.
Le Rwanda est un exemple de renaissance en Afrique. Avec son Président Paul Kagamé, ses pratiques sont de plus en plus demandées au sein de l’Afrique et du monde entier. Bénies soient les générations futures avons-nous envie d’écrire et de dire à la face du monde.
Toutefois, en face du monde entier, en 1994, le génocide des Tutsi a causé d’innombrables bouleversements. Blanche fait partie de ceux qui ont eu la chance de fuir le Rwanda. Sa terre d’exil est désormais la France où, elle vit, où elle travaille, où elle a fondé son foyer. De son couple naît, un métis, Stokely. Des interrogations refont surface de part et d’autre :
- Pourquoi vivons-nous ici en France ?
- Pourquoi n’ai-je pas la même couleur de peau que les autres ?
- D’où sommes-nous ?
Ces questions sont de Stokely.
Blanche, quant à elle, bien qu’ayant vécu le génocide, n’a pas été épargnée par ces interrogations : - Pourquoi le génocide ?
- Pourquoi, c’est à nous que cela est arrivé ?
- Pourrions-nous vivre éternellement chez les autres sans retourner chez nous?
- Quand irions-nous chez nous ?
Immacula, la mère de Blanche a aussi ses propres interrogations tant internes qu’externes. - Qu’avons-nous fait pour mériter ce sort ?
- Quel impact ce génocide pourrait-il avoir sur les générations futures ?
- Pourquoi le monde entier est-il resté sourd à ce qui nous est arrivé ? Autant de questions, entre trois générations en face.
C’est donc finalement, trois générations qui tentent de renouer les liens brisés et de retrouver leur place dans un monde qui n’a que faire de leurs souffrances.
“Peut-on réparer l’irréparable ?
Peut-on rassembler ce que la bêtise humaine a dispersé” ?
Ces deux dernières interrogations englobent les interrogations de ces trois générations. Il ressort de “TOUS LES ENFANTS DISPERSES” différentes thématiques : la guerre, pire, le génocide, l’exil, la reconstitution personnelle, voire familiale…
Le retour sur ses terres natales engendre le souvenir des disparus : Ceux qui sont morts, ceux qui sont partis pour ne plus revenir, ceux dont on a plus de nouvelles, comme le silence qui suit les paroles sans musique. L’on se retrouve souvent au creux de la vague en pensant aux disparus pour généraliser. Beata Umubyeyi Mairesse interroge la conscience humaine à travers “TOUS LES ENFANTS DISPERSES” et invite indirectement à ne plus s’adonner aux génocides.
Sa plume est poignante et ses écrits font “preuve d’une sensibilité impressionnante. Cette même plume signe la naissance d’une voix importante”. Avec le prix des 5 continents de la Francophonie que ce livre a reçu, il doit être aux programmes scolaires pour inviter la jeunesse à se départir de la guerre, voire le génocide. Il peut aussi servir de feuille de route à tous ceux qui croient que la guerre ou le génocide peut être les solutions aux problèmes qu’ils rencontrent.
“TOUS LES ENFANTS DISPERSES”. Beata Umubyeyi Mairesse. Editions “autrement” août 2019.
Coolbee Ouattara
