À partir du lundi 20 janvier 2025, une opération de contrôle et de fermeture des maquis, bars, et restaurants non conformes à la réglementation sera lancée dans le District Autonome d’Abidjan. Cette mesure vise à encadrer ces établissements considérés comme des structures de tourisme et de loisirs. Selon Georges Boka Bi Yao, Inspecteur général du Ministère du Tourisme et des Loisirs, des sanctions seront appliquées à ceux qui ne se conformeront pas aux dispositions en vigueur.
Une réglementation claire depuis 2014
Le Code du Tourisme, adopté en 2014, stipule en son article 33 que toute activité dans le secteur du tourisme doit être autorisée au préalable. Cependant, beaucoup d’établissements continuent d’opérer dans l’illégalité, malgré les actions du ministère, telles que les audiences publiques organisées depuis mars 2023, ayant permis de régulariser 2 500 dossiers.
Les inquiétudes des professionnels du secteur
Gnanhoua Josué, président des Propriétaires de Maquis, Bars et Restaurants de Côte d’Ivoire (PPMBR-CI), dénonce des taxes qu’il juge excessives : « Nous payons déjà des impôts à l’État et des patentes aux mairies. Ajouter une licence d’exploitation de 150 000 FCFA pour certains établissements est trop élevé. » Il regrette également l’absence de soutien financier promis, notamment les 1,5 milliard FCFA alloués au secteur lors de la crise COVID-19, dont les acteurs affirment n’avoir vu aucun bénéfice.
La position du ministère : soumission à la loi, pas de taxe supplémentaire
Le ministère du Tourisme, par la voix de Rémi Coulibaly, responsable médias, réfute toute idée de taxe additionnelle. « Ce n’est pas une nouvelle taxe, mais une obligation légale. L’obtention de la licence d’exploitation repose sur des documents simples : une pièce d’identité, un contrat de bail ou un acte de propriété, et une lettre d’engagement. Depuis l’adoption du code en 2014, nous sensibilisons les professionnels à s’y conformer. »
Le ministère insiste sur la nécessité de cette mesure pour garantir la sécurité des usagers, améliorer l’image du secteur, et structurer les activités des établissements concernés.
Des changements inévitables pour un secteur structuré
À l’approche de la date fatidique, les propriétaires d’établissements restent divisés entre inquiétude et résignation. Cependant, le ministère se montre ferme : la loi sera appliquée pour assainir et professionnaliser le secteur.
Les prochains jours permettront de mesurer l’impact de cette réforme, qui pourrait redessiner le paysage des loisirs et de la restauration à Abidjan.
Claude Dassé