« Quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres. », Alexis de Tocqueville.
Pourquoi les hommes politiques ne tirent-ils pas les leçons du passé ?
La réponse à cette question soulève plusieurs points de réflexion. Multiples raisons peuvent expliquer pourquoi certains hommes politiques semblent ignorer ou déformer les leçons du passé :
La première raison semble être le cycle électoral qui les amène à raisonner en « court terme », en effet, les élus sont souvent confrontés à des échéances électorales rapprochées, ce qui favorise des stratégies à court terme plutôt qu’une réflexion approfondie sur l’histoire et ses enseignements.
Par ailleurs, les intérêts personnels (versus intérêt général) et partisans. En effet, les enjeux de pouvoir et d’influence peuvent parfois primer auprès des hommes politiques sur une véritable volonté de tirer des leçons. Les décisions politiques peuvent être davantage motivées par des intérêts immédiats ou idéologiques que par une analyse objective du passé.
En outre, il y a la manipulation de l’histoire, la mémoire collective est parfois réécrite ou sélectionnée en fonction des objectifs politiques et ou des jeux de rôles. Cela peut conduire à un oubli volontaire de certains épisodes difficiles ou à une réinterprétation qui sert les narratives actuelles.
Cependant, la complexité des événements historiques peut expliquer ces oublis. De fait, le passé est souvent nuancé et complexe. Il est même parfois difficile d’en tirer des conclusions simples ou de les transposer directement à des contextes contemporains. Les erreurs historiques ne se répètent pas toujours de la même manière, et leur interprétation peut varier selon les perspectives.
Il y a souvent l’influence des groupes de pression. Des intérêts économiques, industriels ou idéologiques peuvent influencer les choix politiques, leur mise en agenda, au détriment d’une prise en compte sincère des enseignements du passé et des besoins des populations.
En conclusion, pourquoi les hommes politiques ne tirent-ils pas les leçons du passé ?
Comme début de conclusion, nous pouvons avancer qu’il ne s’agit pas toujours d’un manque de conscience ou d’intérêt, mais plutôt d’un ensemble complexe de facteurs structurels, politiques, sociaux, d’intérêts économiques et psychologiques qui rendent difficile l’intégration complète des leçons historiques dans la prise de décision actuelle. Le sujet mérite d’autres réflexions. Vous en pensez quoi ?
Dr KOUAME Christophe
Président de CIVIS Côte d’Ivoire
Auditeur en Science Politique option Politiques Publiques et Gouvernance.
Abidjan, 03/04/2025