Dépouillé par des pirates en mer en 2014 , le togolais Komlan Delphin relate pour Afrikipresse cet épisode inoubliable dans lequel sa vie a été sauvée de justesse , au cour d’un voyage maritime. Entretien réalisé en marge du sommet de l’Union africaine sur la question à Lomé.
Je suis Komlan Delphin. Je suis né d’une famille de pêcheurs. Je me suis adonné à la sécurité depuis quelques temps comme la pêche ne marche plus au Togo. Dans le temps, je faisais le commerce entre le Nigéria et le Togo par la mer. Un beau jour, on a rencontré des pirates de mer qui nous ont pris ´en otage. Ils ont d’abord fusillé en l’air, ils ont bloqué notre bateau et ils sont montés à bord pour prendre ce qu’ils veulent. Ils nous ont arraché nos appareils cellulaires et le carburant qu’on avait pour le voyage. Tout ce qu’ils pouvaient prendre, ils l’ont pris. Et ils sont repartis sans blesser personnes.
Ça duré combien de temps ?
Pendant trente (30) minutes au moins
Quand ?
Il y a deux (2) ans de cela.
Dans quel genre de bateau étiez-vous ?
C’était un bateau de pêche appelé communément pirogue
Les pirates s’exprimaient dans quelle langue ?
Ils parlaient en anglais
On ne sait pas de quel pays ils étaient. Dans notre pirogue , on était huit (8) personnes. Eux ils étaient venus en nombre de six (6). Ils étaient très armés. Et quand tu entends les coups de fusil , tu es obligé de rester tranquille.
Est-ce qu’il y a eu des blessés parmi vous ?
Non. Parce que ceux qui savaient nager se sont jetés à l’eau et ont nagé jusqu’à la terre. Et nous qui ne savions pas nager, sommes restés dans la pirogue.
Vous étiez loin de la terre ?
Non. 500 m à un Km de la terre.
Pensez-vous que le sommet qui se tient en ce moment à Lomé sur la sécurité et la sûreté maritimes est important ?
Oui c’est important de trouver une solution à ce problème. Parce que après mon expérience, il y a des amis qui en ont été victimes ici au Togo.
Si vous avez quelque chose à demander aux chefs d’États qui sont présents ici dans le cadre de ce sommet , ce serait quoi ?
Il y a nos agents marins qui patrouillent avec les bateaux sur la mer. Je leur demanderai de renforcer la sécurité et les moyens. Il faut aussi envisager la valorisation du salaire des agents de sécurité car le salaire est en deçà du travail abattu. Parfois il n’y a pas de matériels de travail comme les GPS et les boussoles. On s’oriente des fois à l’aide du soleil, de la lune si c’est la nuit, avec les étoiles. Il faut équiper nos agents. Il faut donner du travail aux agents de sécurité.
Korona Sékongo , à Lomé