Comme annoncé dans les journaux en début de semaine, Richard Senou, s’est prononcé sur la candidature du premier ministre Lionel Zinsou, à la présidentielle de février 2016. L’ancien ministre des travaux publics de Boni Yayi, devenu opposant au Chef de l’Etat, estime dans son intervention que la vision de Lionel Zinsou est ambigüe.
De plus, il soutient que Lionel Zinsou ne connaît pas les réalités du Bénin. Richard Sènou finit par demandé au Chef de l’Etat de ne pas imposer un président aux Béninois en 2016, aux risques de soulèvements populaires.
(Lire un morceau choisi de sa déclaration)
«…D’ici quelques mois, nous serons à la croisée des chemins. Les Béninois seront appelés à élire un nouveau président de la République. Le choix que nous ferons ensemble, déterminera si nous allons de l’avant afin d’amorcer le développement économique de notre pays.
Les béninois avaient massivement voté pour le changement. Ce n’est pas vous qui me contredirez. Mais ils ont eu droit à une politique dite d’émergence et de refondation qui n’a fait qu’enfoncer le pays dans un marasme économique profond et dans un malaise social sans précédent. Notre compatriote Lionel Zinsou est un économiste, financier, qui a toujours exercé en France et servi les intérêts de la France. Il reconnaît lui-même être français en France et béninois au Bénin. Ce dont nous avons besoins aujourd’hui, ce sont des solutions durables, qui ne se résument pas à des actions d’éclats dont le seul but est de ponctionner encore sur le pauvre budget béninois. Les enfants, Monsieur le premier ministre, veulent une lumière permanente. Pas des lampes torches. Diriger un pays, Monsieur le premier ministre, demande un certain nombre de préalables. Diriger un pays, c’est connaître le pays. Dirigé un pays c’est connaître ses hommes. Diriger un pays c’est connaître tout cela avec une vision. Pour le moment, Monsieur le premier ministre, vous ne connaissez ni l’un ni l’autre et votre vision, a entendre tous les béninois, n’est pas claire. Alors ce n’est pas tous les cadeaux qu’il faut accepter, Monsieur le premier ministre. Mon cher président Boni Yayi, là c’est votre ami Richard Sènou qui vous parle. Le Bénin n’est pas un peuple de vengeance. Vous vivrez tranquillement après votre départ du pouvoir. Mais si avec votre dauphin, vous vous hasardez à imposer au peuple béninois, un président illégitime , comme se fut le cas il y’a 5 ans, partout dans ce pays, des coins les plus reculés en passant par tous les villages et villes, le peuple béninois se dressera sur votre chemin comme un bouclier pour mettre fin à l’imposture… »
Ariel Gbaguidi