AFRIKIPRESSE- Malabo. Président de Horoya Athletic Club de Guinée, Souaré Antonio est également membre de la Commission Marketing/TV de la CAF. Passionné de football, cet homme d’affaires guinéen donne son avis sur la CAN et part sur d’autres sujets dans cet entretien réalisé dans la tanière du Sily National à l’hôtel Sofitel à Sipopo.
-Comment voyez-vous le match Cameroun-Guinée ?
Après notre match nul face à la Côte d’Ivoire, nous nous concentrons sur le match contre le Cameroun. Je dois dire que nous avons l’équipe la plus jeune du tournoi, avec une moyenne d’âge de 22 ans , comprenant des joueurs professionnels évoluant dans de clubs européens. Ils sont très bons techniquement et tactiquement et produisent un football limpide. Le Cameroun est très physique mais très lent . La vivacité et la technique de la jeunesse de l’équipe de Guinée vont faire la différence.
-Vous fondez beaucoup votre espoir sur la jeunesse et la technique?
C’est parce que les joueurs sont techniquement bons. Lors du premier match contre la Côte d’Ivoire, nous étions handicapés par l’absence de deux jeunes. Un a eu des pépins physiques et l’autre, l’avant centre titulaire, le deuxième meilleur buteur africain lors des éliminatoires après Pitroïpa était suspendu. Ce dernier est le moteur de l’équipe. S’il était présent contre la Côte d’Ivoire, la donne allait changer. Pour ce match ces deux joueurs seront là et vous verrez. Zayatte Kamil, nous ne sommes pas trop sûr de l’utiliser par qu’il a contracté trop de blessures l’année dernière. Il a pour mission de mobiliser la jeunesse.
-Cette année est-elle celle de la Guinée ?
Je ne saurai vous le dire. Nous devons être humbles. Nous voulons aller le plus loin possible. Mais je vous donne rendez-vous dans deux ans avec nos jeunes de notre académie. Ils seront au sommet comme les Drogba, Kolo, Yaya et autres pendant dix ans. Sans oublier les cadets aussi qui arrivent.
-Pour vous le plus loin possible, c’est à quel stade ?
Tant que nous pouvons avancer, nous le ferons. Si nous sommes à ce niveau de la compétition, ce n’est pas pour faire de la figuration. Vous savez, il y a un point final que chacun veut atteindre donc nous aussi nous visons ce point. J’ai demandé aux joueurs d’évoluer librement sans pression. Si nous arrivons en finale, nous verrons le reste.
-Monsieur le président qu’est-ce qui fait que la Guinée a du mal à décoller et et à jouer les premiers rôles sur le continent ?
C’est un peu le retard que nous avons pris à la base dans la formation comme l’ASEC l’a fait et qui a régné durant des années. Sans base rien ne peut marcher. Il faut de la formation. Ces jeunes que vous voyez aujourd’hui viennent de nos écoles de football et en 2017, l’Afrique verra ce que la Guinée a produit. En tout cas nous visons gros. Bientôt nous mettrons en place une télévision qui fera du sport et qui n’enviera rien à Canal Plus ni à Bein Sport et qui donnera de la visibilité à notre football et à celle du sport africain. Nous attendons la mise à l’antenne prévue pour très bientôt. Nous avons aussi créé une radio.
-Quel jugement portez-vous sur l’équipe de Côte d’Ivoire ?
C’est une équipe qui a de grands joueurs et qui est très technique. Avant le match contre la Côte d’Ivoire j’ai dit à mes joueurs que le Yaya Touré de Manchester City n’est pas celui des Eléphants. Gervinho a commis une grosse bêtise en tant que grand joueur. Il ne devait pas faire ce geste qui ne l’honore pas. Mais avec Doumbia Seydou, je pense que la Côte d’Ivoire ira au deuxième tour.
-Si l’équipe de la Guinée devait s’arrêter après les matches de poule, aurez-vous des regrets ?
Ce serait un regret inexplicable parce que nous avons l’équipe pour aller jusqu’au bout. Je ne rêve pas d’une élimination prématurée. Je l’ai fait savoir en toute sincérité aux joueurs.
-Finis donc les scores fleuves contre la Côte d’Ivoire ?
Ce sont de vieux souvenirs. Aujourd’hui, il y a un rapport de force. La Guinée va rendre la monnaie dans les années à venir. Déjà la Côte d’Ivoire l’a échappé belle le mardi dernier.
-Le fait que la Guinée ait réalisé une grosse performance en jouant ses matches éliminatoires à l’extérieur pour cause d’Ebola vous donne-t-il de l’espoir ?
Nous avons préparé mentalement nos joueurs. Quand vous jouez à l’extérieur et que vous êtes stigmatisés, et que vous arrivez à ce stade, vous avez nécessairement de la motivation supplémentaire. Nous souhaitons être au rendez-vous du 8 février.
-Mais contre quel pays ?
Le pays qui aura réussi à se glisser en finale. Parce qu’à l’analyse des scores étriqués, rien n’est décidé d’avance. Toutes les nations travaillent je pense que pour cette édition, ce sont les meilleurs qui y sont.
-Il y a certes la CAN mais il y a votre club pour lequel vous mettez beaucoup de moyens. Quelle est votre ambition ?
Notre ambition est de créer les structures les plus modernes et que le Horoya fasse partie des quatre meilleurs clubs d’Afrique. Nous avons créé un centre de formation en construction et bâti sur 11 hectares avec un stade principal, l’école de football, les hôtels, des salles de musculation… C’est notre Clairefontaine. Donc pour moi, le Horoya doit être l’un des meilleurs clubs d’Afrique et le meilleur de l’Afrique de l’Ouest.
-Qu’est-ce qui fait courir le président Souaré ?
C’est tout simplement la passion. Je suis prêt à mettre tous les moyens à la disposition du football que j’aime tant. Le football bouillonne dans mon sang. Je ferai tout pour que le Horoya soit au firmament du football africain comme l’ont été le Hafia et le Sily par le passé. Nous voulons moderniser le club et faire du Sily la meilleure équipe nationale d’Afrique.
Intervew réalisée par Mel Adou (Envoyé spécial à Malabo)