Un panel présidé par Patrick Achi, secrétaire général de la présidence et composé des ministres ivoiriens, Amadou Koné, Amédé Koffi Kouakou, Kandia Kamissoko Camara, la chargée d’Affaires à l’ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, Kathérine Brucker et du directeur des Opérations Internationales du MCC, Jonathan Nash a animé une table ronde ce mardi 3 juillet 2018 à l’auditorium de la primature à Abidjan-Plateau, en présence des membres du conseil consultatif présidentiel des Etats-Unis sur la façon de faire des affaires en Afrique.
« La Côte d’Ivoire était un pays sinistré économiquement en 2011. Pour être éligible au MCC, il faut être aux normes de 20 indicateurs. En 2015, la Côte d’Ivoire a atteint la norme de 5 indicateurs. En 2016, nous sommes passés à 14 indicateurs. Une performance jamais réalisée dans aucun processus du MCC. Et ceci grâce aux reformes économiques engagées dans le cadre du PND, programme national de développement. Mais l’objectif de cette table ronde n’est pas que de nous concentrer sur le MCC mais de regarder la Côte d’Ivoire désormais comme un hub à partir duquel ils peuvent opérer dans la sous région. Hub portuaire, aéroportuaire, infrastructurel et énergétique » a introduit, le ministre Patrick Achi. Prenant la parole, les ministres, Amadou Koné, des transports, Kandia Camara de l’éducation nationale et la formation professionnelle et Amédé Kouakou Koffi, des infrastructures économiques, ont tour à tour égrené leurs portefeuilles infrastructurels et les contraintes liés au développement des différents secteurs. Il s’agit en gros pour l’Etat ivoirien de surmonter quatre (4) grosses contraintes, à savoir le faible capital humain, la mobilité des biens et des personnes, le manque d’accès aux terrains industriels et la lourdeur administrative.
524,7 millions de dollars pour financer le Programme Compact MCC de la Côte d’Ivoire.
« Renforcer les relations commerciales entre la Côte d’ivoire et les Etats-Unis à travers le programme du Millenium Challenge Corporation (MCC) », telle est la motivation de l’aide octroyée par le MCC à la Côte d’Ivoire en novembre 2017. D’un montant de 524,7 millions de dollars, l’aide permettra de diversifier l’économie nationale en ciblant deux des quatre contraintes majeures à la croissance économique citées plus haut. A savoir l’accès à une main d’œuvre qualifiée et la mobilité des biens et des personnes à Abidjan. Le projet de transport d’Abidjan permettra de réduire les coûts de transport et d’améliorer l’efficacité des entreprises en réhabilitant et en réaménageant les routes, aussi bien à l’intérieur qu’aux alentours de la zone portuaire. Le projet compétences pour l’employabilité et la productivité améliorera l’accès à l’enseignement secondaire ainsi qu’à la formation initiale des enseignants à travers la construction d’un maximum de 84 nouvelles écoles secondaires, de deux campus de formation pour les enseignants et de 3 à 4 centres de formation Technique et professionnelle. Aussi, le compact MCC Côte d’Ivoire devrait bénéficier à plus de 11 millions de personnes dans un pays où plus de la moitié de la population a moins de 24 ans.
Enfin si les américains tiennent à soutenir l’économie ivoirienne, il n’en demeure pas moins que ces derniers soient attachés à la bonne gouvernance et à la transparence économique. « Le projet Compact Côte d’Ivoire s’étend sur 5 ans. Les fonds sont déjà disponibles. Dans 6 mois nous allons décaisser 200.000 dollars dans le secteur de l’ingénierie et des infrastructures. Les appels d’offres sont en cours et toutes les soumissions doivent être adressées à notre représentant Côte d’Ivoire à l’ambassade des Etats-Unis ici. Enfin, il faut noter que s’il appartient au gouvernement ivoirien de sélectionner les sociétés intéressées par le projet, le décaissement pour toute facture sera l’affaire du trésor américain » a fait savoir Jonathan Nash.
Rappelons que le MCC est une agence gouvernementale américaine indépendante dont la mission est unique : lutter contre la pauvreté dans le monde à travers une croissance économique portée par le secteur privé. Les subventions du MCC sont limitées et aident les populations à sortir de la pauvreté, tout en développant des pays plus stables, mieux gouvernés et sécurisés, apportant ainsi de nouvelles opportunités d’affaires à l’étranger pour les entreprises américaines.
Philippe Kouhon