En sa qualité de président du conseil d’administration de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), Eugène Krémien a démenti, le jeudi 19 mai 2022, à Abidjan, l’idée selon laquelle l’hévéaculture dégrade les sols en Côte d’Ivoire.
« L’hévéaculture ne dégrade pas les sols. C’est un faux procès qui a été fait et je suis venu démentir. En fait, l’hévéaculture permet de faire du reboisement, de cultiver dans des zones non protégées, c’est-à-dire que nous n’attaquons pas les forêts classées, les zones protégées. Nous allons dans les jachères qui sont dégradées par d’autres et nous créons la forêt. Cela augmente la pluviométrie, des espèces d’arbres repoussent, les animaux qui avaient disparu reviennent. L’hévéa capte du gaz carbonique et rejette de l’oxygène dans la nature, donc l’hévéa purifie l’air », indique Eugène Krémien en parlant des effets bénéfiques de l’hévéaculture.
Poursuivant, le PCA de la faitière des producteurs d’hévéa fait remarquer que le caoutchouc produit à partir de la sève d’hévéa se vend très bien en Côte d’Ivoire.
« Il n’y a pas de problèmes de mévente du caoutchouc en Côte d’Ivoire et de ce fait, nous associons les plantations, à leur bas âge, avec des cultures intermédiaires, soit la banane, le maïs, le manioc… Cela permet aux producteurs de consommer, mais aussi de vendre une partie de ces productions pour autofinancer ses investissements. Quand vous créez une plantation d’hévéa, avant les sept années d’attente des premières productions, vous avez amorti tout ce que vous avez investi dans la création de cette plantation. Voilà l’apport de l’hévéaculture dans la lutte contre la désertification. Mieux, avec la forêt ivoirienne qui s’est dégradée de 1960 à nos jours pour se situer à moins de 3 millions d’hectares, nous sommes en train d’aider l’État à faire du reboisement. On devrait plutôt nous encourager pour ce que nous faisons, parce que l’hévéa vient aider l’État de Côte d’Ivoire dans sa politique de reboisement, l’hévéa procure des ressources substantielles à ceux qui y travaillent. C’est l’une des rares spéculations qui n’emploient pas d’enfants depuis la plantation jusqu’à l’usine. Nous protégeons les mineurs, la nature, l’environnement », ajoute Eugène Krémien.
Olivier Dion