AFRIKIPRESSE -Abidjan. Bilé Bilé, ex-porte parole pour le monde agricole du candidat Ouattara en 2010 et actuel président de la Coordination des planteurs de Côte d’Ivoire joint par AFRIKIPRESSE ce jeudi 5 mars 2015, explique les raisons de “l’appel de d’Agboville” lancé il y à 24 heures, après celui de Daoukro signé du président Henri Konan Bédié.
Au nom des planteurs, votre association vient de lancer ce qu’on pourrait appeler ”l’appel d’Agboville”. Pourquoi un tel appel ?
Cet appel est très important parce que vous savez que c’est en 1944 que le RDA (Rassemblement démocratique africain) qui est ”l’ancêtre” du PDCI a été créé à partir d’un petit village d’Agboville. Aujourd’hui, nous constatons que le PDCI est en train d’être bradé par Aimé Henri Konan Bédié, alors que les vrais propriétaires du PDCI sont bien les planteurs. Il était donc important que nous prenions notre responsabilité pour que le PDCI revienne au pouvoir d’Etat.
Selon vous, quel poids, quelle crédibilité aura votre appel auprès de celui de Daoukro lancé par Henri Konan Bédié ?
Vous savez que l’appel qui a été lancé à Daoukro a été rejeté à plus de 80% par les militants du PDCIRDA. Vous savez bien que c’est un congrès de forfaiture qui a été organisé récemment . Si le président Henri Konan Bédié voulait montrer sa crédibilité, il aurait fait un vote à bulletin secret, ce qui n’a pas été le cas. Vous savez que les planteurs représentent près de 71% des sections du PDCI, je me suis entretenu avec eux. Ils n’étaient pas contents, parce qu’ils arrivent à ce congrès dit extraordinaire et on leur dit ; ”soulevez votre main”.Lors des élections, Bédié ne va pas les attraper pour voter pour Ouattara. Sinon, l’appel est rejeté à 81%. Si Bédié était sérieux, s’il pensait qu’il avait encore de la popularité et s’il pensait qu’il avait encore la machine du PDCI, il devait faire un vote à bulletin secret et au vu du résultat en sa faveur, on aurait légitimé son appel de Daoukro.
Avec les quatre personnalités du PDCI qui se sont ouvertement dressées contre l’appel de Daoukro, pourquoi le choix de ces planteurs que vous représentez se porte-t-il sur Essy Amara ?
Parce qu’Essy Amara est un diplomate chevronné. Vous savez bien qu’avec Houphouët Boigny, Essy Amara a réglé beaucoup de problèmes dans le monde, en Afrique du Sud, le problème Israélo-palestinien, en Angola, au Libéria etc. Au plan international également, il a occupé de hautes fonctions. Il a notamment été secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) aujourd’hui devenue Union africaine (UA). Il a présidé la 49 Session de l’Onu. Après donc avoir servi le monde entier, il est maintenant temps pour quelqu’un qui a une telle adresse de venir servir son pays. Essy a été un bon disciple d’Houphouët, il était l’homme qui était dans les confidences d’Houphouët en termes de diplomatie et c’est un homme épris de paix. Pour nous donc, c’est la seule personne indiquée pour mener à bien le processus de réconciliation national. Il n’est mené ni de près, ni de loin à quoi que se soit. Ce n’est pas un homme d’affaires. Alors que tout ceux qui sont là, le sont pour du ”business”. Aussi, Essy Amara a-t-il de bons rapports avec tous les partis politiques et toutes les confessions religieuses. (…) Nous avons donc un cri de cœur à lancer et ce cri de cœur, c’est qu’il vienne sauver la Côte d’Ivoire.
Par Claude Dassé, à Abidjan