La ministre de l’assainissement et de la salubrité, Anne Désirée Ouloto était face aux députés de la nation ce mercredi 1er juillet 2020 suite aux dégâts causés par la pluie diluvienne qui s’est abattue sur le district d’Abidjan et dans les villes de l’intérieur du pays durant le mois de juin.
Pour qui connait le climat tropical en Afrique, la saison pluvieuse s’étend du mois de mai à fin juillet. Et comme chaque année, ces pluies qui peuvent atteindre parfois 240 à 300 mm sont la cause des inondations dans certaines zones de la capitale économique du pays pouvant elles aussi atteindre les 3 mètres de hauteur
Le 25 juin 2020, la forte pluie qui s’est abattue sur la ville d’Abidjan et ses environs a causé la mort de 5 personnes avec de nombreux dégâts matériels. Véhicules et maisons engloutis sous les eaux, routes coupées ect. Ce bilan porte à 21 les cas de perte en vie humaine après la pluie de la nuit du 17 au 18 juin qui a provoqué un glissement de terrain dans la commune d’Anyama faisant 16 morts, 733 personnes sinistrées issues de 52 familles et plusieurs blessés ainsi que de nombreux dégâts matériels.
Face à tous ces drames et devant l’irresponsabilité de certains promoteurs immobiliers, Anne Ouloto, ministre ivoirien de l’Assainissement et de la Salubrité face aux députés de la nation a dit :
« Le mal est profond(…) Au Ministère de l’assainissement et de la salubrité, pardon est mort(…) On ne peut pas à cause d’une personne mettre en danger tout un quartier ».
En 2018, dans la même période, les pluies torrentielles suivies d’inondations meurtrières et dévastatrices avaient causé la mort de 18 personnes dans les mêmes quartiers. Les autorités ivoiriennes avaient alors entamé d’importants travaux pour vider les canaux d’évacuation d’eaux et raser toutes les constructions illégales qui empêchent l’eau de circuler.
« Ce n’est pas un problème de tel ou tel ministre du gouvernement. Quand la ministre Anne Ouloto dit que le problème est profond, moi je pense au cadastre même du grand Abidjan. De nouvelles études ont été effectuées mais sur le terrain, rien n’est appliqué. Des ACD, autorisation de construction définitive, sont attribuées sans tenir compte de l’état de la zone à construire et parfois sur des voies câblées et destinées à l’évacuation de l’eau. Ajouter cela à l’irresponsabilité de certains riverains qui jettent des ordures ménagères sur les voies de canalisation, voilà ce qui provoquent les inondations » note Firmin Kouadio, un habitant du quartier Angré Château, cité Fandasso.
Philippe Kouhon