Poumon économique du pays, le port d’Abidjan vivra bientôt son heure de gloire. Son terminal à conteneurs va être agrandi et ses infrastructures modernisées.
Le projet coûte 1 100 milliards FCFA sur 11 ans. Son financement est partagé entre le port d’Abidjan et un consortium composé des groupes français Bolloré Africa Logistics et Bouygues, et du groupe danois APM Terminals (Maersk).
Le terminal à conteneurs n°2 (TC2) est l’un « des plus grands investissements de partenariat public-privé de Côte d’Ivoire », a indiqué à la presse, le 22 février dernier, le directeur de Côte d’Ivoire Terminals (CIT), Koen De Backker. Les travaux de terrassement avaient commencé en 2015 et avaient duré 4 ans. Ils se sont poursuivis en 2020 avec la construction du deuxième terminal dont le taux d’avancement a aujourd’hui atteint 60%. En phase d’exploitation, le TC2 devrait être livré en novembre 2022. En attendant, les 6 premiers portiques de quai et les 7 portiques de parc arriveront à la mi-avril.
Les activités du complexe portuaires seront doublées
D’une superficie de 37,5 hectares, le port d’Abidjan accueillera les plus gros navires fréquentant les côtes africaines. En 2020 déjà, le complexe portuaire représentait 76% des échanges extérieurs, et percevait 75% des taxes de douanes au niveau national. Les futurs chiffres sont très encourageants. Les prévisions annoncent le doublement des activités du complexe, avec un traitement au terminal roulier de 2,5 millions de conteneurs par an, contre un million précédemment, et 110 000 véhicules, auquel s’ajoute un terminal céréalier en construction qui devrait doubler le tonnage des navires jusqu’à 60 000 tonnes.
Cet agrandissement souligne la stratégie de modernisation des infrastructures portuaires mises en place par le gouvernement, qui n’a rien à envier aux autres. Le pays se veut plus compétitif en Afrique de l’ouest et dans la zone subsaharienne, et il a su s’en donner les moyens. L’effort a été mis sur la dématérialisation des documents de transport. Incluant des solutions digitales, elle servira à simplifier et à fluidifier les échanges et les déplacements. L’autre volet concerne le développement de la capacité verte labellisée « Green Terminal » pour alimenter en électricité tous les équipements de manutention. Les 36 tracteurs commandés au constructeur Gaussin, 100% électriques, sans émission de CO2 ou de pollution sonore réduiront de 70% le coût de l’énergie consommée sur les terminaux.
L’Union européenne aide à lutter contre le trafic illégal
« Dès son lancement, le terminal recevra la certification “Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires” (ISPS) : une référence et un standard dans le monde maritime portuaire », a précisé le directeur Koen De Backker. Ce code se présente comme un véritable dispositif de prévention des actes illicites : piraterie, terrorisme, trafics illégaux (contrebandes d’armes, stupéfiants, sabotage, vol de marchandises, prise d’otage, immigration clandestine, etc.). Il renforcera la coopération entre les gouvernements contractants, les organismes publics, les administrations locales et les secteurs maritimes et portuaires, dans le domaine de la détection et l’évaluation des menaces contre la sûreté et, en réaction, à prendre des mesures de sauvegarde. La formation au Code ISPS des spécialistes de la sûreté de l’installation portuaire d’Abidjan a déjà débuté.
Le projet WeCAPS (West and Central Africa Port Security), financé par l’Union européenne, vise à renforcer la protection des ports d’Afrique de l’Ouest.
Constantine Ndoko