La gouvernance du football en particulier, et du sport en général, dans le monde, n’est pas une gouvernance recevable. Ni acceptable en l’état. Elle n’est pas démocratique ! Les efforts de transparence menés pour démanteler la corruption qui a régné pendant longtemps dans le football à la Fifa, et dans les JO, sans oublier d’autres disciplines, ne sont pas encore arrivés à empêcher des dérives nouvelles et des abus de position dominante.
La faiblesse d’un pays comme la Côte d’Ivoire face à la Fifa l’oblige à accepter ce que la Fifa impose à travers des décisions prises sans aucune légitimité, simplement en donnant, de façon arbitraire, le pouvoir à une instance non élue. Pourtant Dieu sait la force de la diplomatie ivoirienne en Afrique et dans le monde. Cette force ne pèse rien face à la Fifa, pourtant impuissante lorsqu’il s’agit de fédérations en Europe, ou ailleurs qu’en Afrique.
Les coups de force de la Fifa sont de moins en moins imaginables en Europe, mais ils deviennent banals en Afrique.
Cette dictature de la Fifa est possible en Afrique, car on retrouve les mêmes faiblesses au Cameroun, au Mali, au Benin ou ailleurs. Les coups de force de la Fifa sont de moins en moins imaginables en Europe, mais ils deviennent banals en Afrique. Les politiques et les acteurs de la société s’accommodent si facilement de cela comme on s’accommodait autrefois des coups d’État en politique, alors que tel est de moins en moins le cas. On accepte dans le sport, ce qu’on n’accepte plus en politique !!! Qu’il est puissant ce nouvel opium, ce Dieu “Football”!
Là où la colonisation et l’ONU n’avaient pas réussi à soumettre définitivement ni sans résistance l’Afrique, ne voici-t-il pas que devant le dieu “Football”, sport dit universel, même les plus rebelles des Africains tombent dans le piège de la soumission ? Nouvel esclavage des esprits sans les chaînes qui meurtrissaient les corps ? Même certains parmi les plus « africanistes » ou « souverainistes » des africains acceptent cette domination du football sur les esprits. Nouvel « opium du peuple », aurait dit Marx.
L’« opium du peuple » est un concept marxiste. Il désigne chez Karl Marx la religion, qui permet au peuple de se réconforter. Ainsi donc tous et toutes se couchent devant le dieu “Football”, devant ses règles, devant la Fifa, alors que, pour un oui pour un non, ils entrent en guerre contre l’ONU ou la France ou d’autres. Au nom de la paix sociale, de l’amusement pour oublier les réalités du moment, vive le football et les sports !
L’Afrique ne dispose désormais que de 5 places à la Coupe du monde.
Nos footballeurs, parmi les meilleurs du monde, ne jouent pas souvent en Afrique. L’Afrique ne dispose désormais que de 5 places à la Coupe du monde.
Africanistes, souverainistes en Afrique comme suprématistes en Occident ou ailleurs, acceptent d’échapper à l’interrogation et à la réflexion face aux abus tolérés des agissements de ces fédérations mondiales, qui exigent une immunité, qui récusent des immixtions politiques qu’elles appellent pourtant de leurs vœux quand c’est à leur profit.
Le sport est ainsi dévoyé, car il conduit à la manipulation des peuples et des pays. Où sont les valeurs de dignité, d’honneur et de liberté ? Où est la morale dans le marigot du sport mondial, devenu enjeu de pouvoir et de corruption ? Les « beaux esprits », les révolutionnaires de canapé, drapés dans une fausse indignation, sont prompts à dénoncer le FCFA, le néocolonialisme, en réécrivant sans cesse l’Histoire plus de 60 ans après les indépendances.
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La soumission à la Fifa leur paraît plus acceptable que la soumission au FCFA ; désormais notre monnaie commune ! Finalement, l’Afrique accepte cette domination que lui impose un Occident qui a inventé plusieurs sports devenus universels, qui en a écrit les règles et les codes !
Même les religions révélées, dont nous acceptons la liturgie dans nos pays (tout en continuant certaines pratiques anciennes et ancestrales en Afrique) n’ont pas ainsi réussi à prendre possession de notre dignité ni de notre Être à ce point !
L’amour pour le sport n’est pas une raison valable pour imposer à des pays, à des peuples et à un continent des règles et des décisions totalement inacceptables et arbitraires !
J’aime le football et le sport, mais je n’aime pas ceux qui les organisent à l’échelle mondiale, et qui incitent à créer les conditions pour subir leur chantage, car les dirigeants politiques et sociaux ont besoin d’occuper les jeunes à travers le sport ! Ils n’ont pas de plans B, et ils se couchent devant la Fifa !!! J’estime que l’amour pour le sport n’est pas une raison valable pour imposer à des pays, à des peuples et à un continent des règles et des décisions totalement inacceptables et arbitraires !
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J’interpelle certains souverainistes africains sur les limites de leur engagement s’agissant du sport, et des sports !!! Voilà un combat tout aussi glorieux et digne que la bataille contre l’armée française, contre le CFA et bien d’autres choses !
Le sport est tout aussi un instrument de domination et de soumission de la part de certaines nations qui ont réussi à faire passer leurs jeux et règles pour des données et valeurs universelles ! C’est ainsi que des sports traditionnels africains sont délaissés et perçus comme des sports mineurs et honteux ! Je dis ça suffit ! Oui ça suffit !!! L’amour pour le football ne mérite pas ces humiliations que nos pays africains subissent !!! Le prix d’une coupe d’Afrique, d’une coupe du mondial, n’est pas dans l’humiliation, dans l’asservissement, dans la soumission à des décisions arbitraires et abusives comme la mise en place des organes de normalisation, qui sont des instruments non légitimes de gouvernance !!!
Accepter les normalisations dans le football n’est pas cohérent ni compatible avec le refus des coups d’État en politique ! La gouvernance des entités de sport par l’exception, par des dirigeants et par des organes non élus, n’est pas acceptable ni conforme aux textes de la Fifa et aux bonnes pratiques admises de plus en plus. Rien ne peut expliquer que l’on s’accommode d’un coup d’État, qu’il soit commis par des militaires d’un pays, ou par la Fifa. La Fifa n’a aucun droit à l’exception ! Aucun !
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Ceci n’est pas un simple coup de gueule, mais une conviction forte et vraie dont nous ferons la propagande de plus en plus !
Halte à la Fifa et à ses coups d’État en Afrique appelés “normalisation”, source de désordre institutionnel et d’anormalité. On ne peut pas s’opposer aux putschistes du Mali, de Guinée, du Tchad, et faire l’apologie des putschistes de la Fifa conduits par Gianni Infantino.
Signe des temps, la Fifa s’accommode à bien de choses dans les pays où il y a des coups d’État ! Elle n’a jamais pu penser que si dans les sanctions contre un coup d’État il y a la menace de suspension des pays des compétitions de football, peut-être que les putschistes hésiteraient avant de passer à l’action ! Lorsque l’on a des penchants putschistes soi-même, impossible de penser à cela !
Wakili Alafé
