Depuis la mort du Guide Libyen, Mouammard Kadhafi en 2011, le pays, en proie à une guerre sans précédent qui oppose les hommes du Maréchal Khalifa Haftar et ceux de Fayez Al-Sarraj, a du mal à se normaliser. Le regain de la tension ces dernières semaines, a fini par convaincre certains observateurs sur une Somalisation à vitesse grand V du pays.
Pour le journaliste, Jihad Gillon, spécialiste du Moyen-Orient, joint au téléphone par un journaliste de Afrikipresse ce mardi 12 mai 2020, « le maréchal Haftar a connu plusieurs revers majeurs sur le terrain ces dernières semaines, et des dissensions internes avec diverses autorités de l’est dont le président de la chambre Aguilah Saleh. Et l’ONU semble incapable de nommer un émissaire en remplacement de Ghassan Salamé, sur fond de divisions entre les Africains sur la personnalité choisie – l’option du diplomate Egyptien, Ramtane Lamamra ayant été définitivement écartée. Se pose aujourd’hui la question de l’abandon pur et simple de la solution politique et on évoque même la partition du pays ».
Rappelons que depuis décembre 2015, deux organisations se disputent la tête du pays.
D’un côté, le Maréchal Haftar dont l’armée (armée de libération nationale-ANL) a été fondée après la guerre civile qui a emporté Kadahfi en 2011. Installé à Benghazi à l’Est du pays, il a le soutien des Emirats, Arabie saoudite, France (en sourdine), Russie, Grèce et Egypte.
Face à lui, le gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli dirigé par Fayez Al-Sarraj nommé en décembre 2015 et reconnu par la communauté internationale, en particulier, la Turquie et le Qatar avec un soutien plus visible de la France.
À la question de savoir la position des pays africains dans ce conflit libyen, Jihad Gillon répond : « Il n’y a pas de solution africaine, l’UA a été totalement marginalisée jusqu’alors et à vrai dire on ne voit pas bien quel levier elle aurait pour régler le problème libyen. Sassou-Nguesso dirige bien le comité de haut niveau de l’UA sur la Libye mais a obtenu très peu de résultats »
« En Libye c’est très clair, les combats se sont même intensifiés » nous a-t-il confié à la question de savoir, quelle est la situation actuelle en Libye en cette période du Covid-19.
Philippe Kouhon