La Côte d’Ivoire qui participela quatrième fois à la coupe du monde de Basket, a perdu ses trois matchs de groupe face à la Chine, au Venezuela et à la Pologne. Pour comprendre cette contre-performance, Afrikipresse s’est rendu à l’hôtel des joueurs ‘’Shangri-La’’ à Beijing.
Un membre de l’équipe de l’encadrement qui nous accueille au pied de l’ascenseur. Il en a gros sur le cœur, mais souhaite garder l’anonymat. Selon lui l’une des causes de la défaite des éléphants est bien le manque d’assistance de la fédération ivoirienne de Basket.
« La préparation n’a pas été comme il se doit. Souvent on joue le même jour de notre arrivée dans une ville. Il n’y a pas eu de repos entre les matchs de préparation. Il faut aussi dire que la fédération n’était pas avec nous durant tout ce périple, pendant un mois et demi de préparation, il n’y avait aucun équipement. C’est en Chine ici qu’on a eu les équipements. C’est pourquoi on aura plein de bagages au retour.
Les gens ne savaient pas qui on était lorsqu’on arrive dans un aéroport. On n’avait aucune identité. Il faut aussi dire que les joueurs n’ont pas eu de stage avant. Ils ne se sont bien connus une fois en Chine. C’est ici que l’équipe s’est formée. Il a fallu l’intervention du ministre des sports qui est venu en Chine pour taire les frustrations. Mais avant la Chine il a dépêché son directeur général des sports qui nous a retrouvés en Italie dans notre camp de regroupement et qui a payé toutes les primes et autres dépenses élémentaires.
L’autre chose est que les joueurs étaient au courant de tous les problèmes qu’il y avait au sein de la fédération, alors qu’ils n’en avaient pas besoin. Cela a dû les affecter selon moi. Sinon c’est une très bonne équipe à suivre.
Il faut qu’on prenne conscience que lorsqu’on arrive à ce stade de la compétition, ce n’est pas à la dernière minute qu’on pose les problèmes administratifs avec son lot de stress.
Les autres équipes ont eu le temps de se préparer. Ils n’avaient pas de problème de primes ni de billets d’avion. Mais nous on était au courant de tout. Sinon les jeunes ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Ce qui a manqué c’est certainement l’inexpérience des grandes compétitions pour certains », à -t-il dit.
[ Paolo Povia (entraîneur) : « On a manqué de détermination et d’attitude positive » ]
Interrogé par Afrikipresse après le match, l’entraîneur Paolo Povia, reconnaît que les trois équipes que sont la Chine, le Venezuela et la Pologne ont été nettement supérieures aux Éléphants . « On a manqué de détermination et d’attitude positive » a-t-il dit.
Quand on lui demande si le manque d’assistance de la part de la fédération a joué dans la défaite des éléphants, il répond : « Normalement je n’ai pas le droit de parler de ça. Mais c’est vrai que ça peut enfoncer la situation. Toutefois, je ne dirai pas que c’est à cause de cela qu’on a perdu les trois matchs »
Sur le rassemblement tardif des joueurs, il a dit : « L’idéal serait de faire des stages intermédiaires et créer un esprit d’équipe ».
Commentant les résultats des trois rencontres, le coach italien a dit : « Je crois qu’on ne méritait pas tous les résultats. Surtout contre la Chine et la Pologne. Les arbitres ont été sévères. Peut-être qu’on ne méritait pas de gagner parce qu’on a lâché un tout petit peu, mais je trouve que le score ne dit vraiment pas la vérité au vu de ce qu’on a donné comme effort ».
Sur la suite de l’aventure, Paolo Povia reste optimiste : « On a encore l’espoir de la qualification pour les jeux Olympiques. À l’heure où je vous parle, aucune équipe africaine n’a pu franchir le cap des matchs de groupe. Enfin, même si on n’est pas au deuxième tour, on a encore des objectifs à atteindre ».
Les Éléphants de Côte d’Ivoire ont encore deux matchs à jouer dans le cadre du classement de la 17e à la 32e place. Ils espèrent aussi être mieux classés pour les jeux olympiques de Tokyo 2020. Ils devraient quitter Pékin le 11 septembre 2019, pour regagner Abidjan, ou les capitales de leurs clubs respectifs.
Philippe Kouhon, envoyé spécial à Pékin