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    Des coup d’État à une démocratie presqu’exemplaire : retour sur les 55 ans d’indépendance du Bénin

    Des coup d’État à une démocratie presqu’exemplaire : retour sur les 55 ans d’indépendance du Bénin
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 5 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Le Bénin autrefois appelé Dahomey, a obtenu son indépendance le 1er aout 1960. Son histoire politique, économique et sociale est marquée par deux périodes. Celle allant de 1960 à 1990, qui était caractérisée par une instabilité politique chronique avec à la clé une dizaine de coups d’État. La deuxième, s’étale de 1990 à nos jours, celle du renouveau démocratique.

    1960-1990 est une période au cours de laquelle le Dahomey battait le record en matière de coups d’État . Le pays était alors surnommé l’enfant malade de l’Afrique. 

    La première République du Dahomey a été dirigée par le père de son indépendance, Hubert Maga. Très tôt, le peuple s’est insurgé contre les dépenses excessives de l’État , les nombreux déplacements du président à l’étranger. Le colonel Christophe Soglo, chef des forces armées, renverse le régime du président Maga le 28 octobre 1963, ouvrant ainsi le ballet des coups d’État au Bénin.

    Le Colonel Soglo, prend les rênes du pouvoir à la suite de ce coup de force, passe au grade de Général , puis rend le pouvoir à un civil, à la suite des élections organisées en janvier 1964. Un scrutin remporté par le premier président de l’Assemblée nationale, Sourou Migan Apithy, qui devient le premier Président civil élu de l’histoire du Dahomey.

    Le 27 novembre 1965, le Parti démocratique Dahoméen (Pdd) renverse le président Apithy et nomme Justin Ahomadégbé à la tête de l’État . Un blocage institutionnel est installé suite à une résistance du président déchuqui avait du mal à s’avouer vaincu après le putsch. 

    72 heures plus tard, l’ex-président de la République le Général Christophe Soglo met fin au blocage institutionnel par un autre un coup d’Etat et prend le pouvoir pour une seconde fois.

    Le 20 décembre 1967, le Président Christophe Soglo est renversé lui aussi, par un putsch militaire mené parson frère d’armes Maurice Kouandété, qui prend le pouvoir. Quelques jours plus tard, il cède sa place à Alphonse Amadou Alley. Le 10 décembre 1969, c’est encore Maurice Kouandété qui vient renverser le président Emile Derlin Zinsou. Une fois encore, il cède sa place à un civil notamment Paul-Emile de Souza.C’était le 13 décembre 1969.

    Àla suite de plusieurs crises gouvernementales et de la division dans le rang des militaires, Emile Derlin Zinsou, Docteur en médecine, est choisi pour prendre les rênes du pouvoir. Il sera le deuxième civil de l’histoire du Dahomey, qui accède au pouvoir d’Etat, sans élection et sans coup d’Etat. 

    Un autre putsch dirigé par le trio de Colonels à savoir Maurice Kouandété, Sinzogan et Paul Emile de Souza, viendra évincer Emile D. Zinsou. Un Conseil militaire désigne en suite de Souza comme Chef d’État. Il va rendre le pouvoir aux civils, en 1970, après la mise en place du Conseil présidentiel encore appelé «le monstre à trois tête».

    Le majestueux et célèbre coup d’État du 26 Octobre 1972 est venu mettre fin au règne du « montre à trois têtes ».

    Derrière ce putsch se cachait le jeune Commandant Mathieu Kérékou, 39 ans. Il prend le pouvoir et met sur pied le GMR, Gouvernement Militaire Révolutionnaire. Il a dirigé le pays d’une main de fer et a effectuéplusieurs réformes structurelles. Ces réformes n’ont, cependant pas empêché le chaos économique et financier que le pays a connu dans les années 1980. 

    Face aux conséquences désastreuses de cette situation de crise économique et financière, le pays a basculé dans une paralysie générale. 

    Le Président Mathieu Kérékou, se voit obligé d’abandonner l’idée de parti unique (Marxisme-léninisme) et de recourir à l’historique Conférence Nationale des Forces vives de la Nation, de février 1990. Conférence à l’issue de laquelle le Dahomey, qui devenu Bénin, a choisi l’option politique de la démocratie.

    Après la conférence nationale, Nicéphore Soglo est nommé Premier ministre sous le régime Kérékou. Le 11 décembre 1991, une nouvelle constitution du pays estadoptée (pour être président de la République, il faut avoir 40ans au moins et 70ans au plus avec la limitation du pouvoir à un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois). M. Soglo prendra les rênes du pays à la suite des élections démocratiques de 1991. Il a gouverné pendant 5 ans avant d’organiser en 1996, de nouvelles élections démocratiques. 

    Au soir de ces élections le Général Mathieu Kérékou signe son retour aux affaires (avril 1996-avril 2001). Après la présidentielle de mars 2001, ilbrigue un deuxième et dernier mandat (avril 2001-avril 2006) comme le stipule de constitution du 11 décembre 1991.

    Avril 2006, avec l’absence de Mathieu Kérékou et de Nicéphore Soglo, frappés par les critères d’âge et de limitation de mandat, le jeu politique devient plus ouvert. 

    Le premier tour de l’électionprésidentielle a lieu le 5 mars 2006. Thomas Boni Yayi, dépeint par ses adversaires, comme l’émanation d’ « une génération spontanée en politique », a ravi la vedette aux anciens ministres de Kérékou tels que Maître Adrien Houngbédji, qui était annoncé favori pour remporter cette élection. Boni Yayi, ancien Président de la Boad (Banque ouest africaine de développement), devient Président de la République du Bénin, avec plus de 75% des suffrages exprimés au second tour. 

    En 2011, le Président Boni Yayi, candidat à sa propre succession, a une fois encore remporté la présidentielle mais cette fois-ci dès le premier tour par K.O. Une première ! Un K.O dit ‘’historique’’ et décrié par ses challengers en l’occurrence l’opposition politique.

    2016 sera l’année d’une nouvelle élection présidentielle, car Boni Yayi, âgé de 65 ans environ, est en fin de mandat et comme le dit la constitution, nul ne peut exercer plus de deux mandats.

    Aujourd’hui le Bénin impressionne le monde de par sa relative démocratie , qui toutefois n’a pas permis de juguler la corruption, ni la mal gouvernance .

    Ariel Gbaguidi

     

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