Au moment où les opposants au régime de Condé tentent d’harmoniser leurs violons avant la relance du dialogue, annoncé mardi prochain, Faya Millimono, le président du Bloc Libéral a claqué la porte avant la fin d’une rencontre au domicile privé de Sidya Touré. Rien n’a pu filtrer sur les raisons du départ précipité de l’opposant.
Cellou Dalein Diallo, leader du principal parti de l’opposition en déplacement à Paris, était représenté à cette réunion, par son vice-président, Fodé Oussou Fofana et son secrétaire général, Aliou Condé. Mouctar Diallo, leader des Nouvelles Forces Démocratiques était absent.
La rencontre avait été convoquée au lendemain d’un courrier que le ministre de la justice a adressé aux opposants et à la mouvance présidentielle, pour une relance du dialogue politique.
Après plusieurs heures de tractations, les opposants au pouvoir de Conakry sont sortis avec les mêmes revendications. Toutefois, ils disent avoir noté une ‘’petite avancée’’ en ce qui a trait à l’arbitrage de la communauté internationale.
À l’issue de la réunion, le porte-parole, Aboubacar Sylla a déclaré qu’ils ont examiné le courrier du ministre Chéik Sako. « Nous avons trouvé une toute petite avancée en ce qui concerne la communauté internationale qui est retenue pour participer à ce dialogue, mais nous constatons que nos principales revendications n’ont pas été répondues.»
D’après l’opposant, il y a beaucoup d’incertitudes quant aux dispositions prises par le gouvernement pour assurer les conditions de réussite à ce dialogue.
« D’abord, explique-t-il, nous avons juste appris du ministre de la Justice qu’il a adressé un courrier à la CENI pour le gel momentané des activités électorales liées notamment aux communales. Nous avons vu annexé à sa lettre, un courrier qu’il a adressé à la CENI à cet effet, mais la CENI n’a pas réagi à ce sujet ».
L’opposition dit ne pas pouvoir ‘’préjuger’’ de la réponse que le président de la CENI va donner à cette demande du ministre de la Justice.
« Nous n’avons pas retrouvé nos préoccupations que nous avions exprimées à la délégation qui était venue nous rencontrer. C’est le cas notamment de l’annulation du calendrier électoral prévoyant l’organisation des élections communales en 2016 et la libération de nos manifestants qui sont incarcérés, certains jugés et condamnés avec des procès expéditifs et d’autres sans jugements . Nous allons dès samedi vers lui pour obtenir des clarifications sur ces questions essentielles. Donc, au jour d’aujourd’hui, nous ne pouvons pas répondre si nous allons participer à l’ouverture du dialogue prévue le mardi 16 juin», a clarifié Aboubacar Sylla.
Aliou BM Diallo, à Conakry