Dans une tribune publiée sur le site de l’hebdomadaire français ‘’ Journal du Dimanche’’ (JDD) le samedi 5 mars 2022, Dominique Ouattara, première dame de la Côte d’Ivoire, a plaidé pour une aide sur le long terme aux femmes d’Afrique, à l’occasion de la 45e Journée internationale des droits des femmes le 8 mars 2022. Afrikipresse vous propose l’intégralité de la tribune :
Dominique Ouattara : « En Côte d’Ivoire la femme fait figure de pierre angulaire de la société »
« En Côte d’Ivoire où la femme fait figure de pierre angulaire de la société, la journée Internationale des droits de la Femme prend une importance toute particulière. Revêtues de leurs beaux pagnes wax aux imprimés spécialement crées pour l’occasion, les femmes seront particulièrement visibles, pour faire entendre leur voix et attirer l’attention sur la nécessité de leur prêter main forte.
Car celles qui marquent leur présence dans la vie économique ivoirienne à hauteur de 29% dans le secteur agricole ; 31 % dans l’industrie ; 59 % dans le commerce et 39 % dans les services ; celles qui, conformément au mode de fonctionnement de nos sociétés traditionnelles africaines, détiennent tacitement la responsabilité de l’équilibre familial, constituent pourtant le maillon faible de la société.
Cette réalité m’a conduit à faire de la femme une bénéficiaire à part entière de mes actions caritatives, lorsqu’il s’est agi de créer ma Fondation Children Of Africa en 1998, initialement pensée pour aider les enfants défavorisés d’Afrique.
Grâce aux contributions financières de ses généreux donateurs, Children Of Africa intervient dans 12 Pays africains et plus particulièrement en Côte d’Ivoire dans les secteurs de la santé, l’éducation et le social.
Ses engagements et actions dans les domaines de l’éducation, la santé et le social
Dans le domaine de la santé, nous avons, entre autres actions, construit et mis en service l’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville qui comporte des équipements de pointe, spécialement dédiés aux mères et aux enfants. Dans cet hôpital solidaire, ¼ des patients accueillis sont soignés gratuitement. Nous avons également équipé plusieurs centres de santé à travers tout le pays et organisé des campagnes de vaccination qui ont permis d’immuniser des dizaines de milliers d’enfants. De même, en qualité d’Ambassadeur spécial de l’ONUSIDA, je suis engagée de toutes mes forces contre la transmission du VIH SIDA de la mère à l’enfant.
Dans le domaine de l’éducation, la Fondation milite pour la scolarisation des enfants et veille à ce que l’instruction soit accessible à chacun d’entre eux. Plusieurs actions sont menées dans cette optique. Elles vont de la construction d’un lycée dans la ville de Kong à celle du Groupe Scolaire Children of Africa d’Abobo, en passant par la distribution de milliers de kits scolaires chaque année et, la mise en service de bibliobus avec accès à internet qui sillonnent toute la Côte d’Ivoire, permettant ainsi à plus de 350 000 enfants d’avoir accès à la lecture.
Dans le secteur social, la Fondation lutte contre la pauvreté en soutenant les femmes dans leurs initiatives entrepreneuriales. Chaque année, des milliers de femmes et de familles en difficulté reçoivent des dons pour renforcer leur capacité à mener des activités économiques.
Dominique Ouattara : « c’est à nous qu’il appartient de changer la vie, ici et maintenant, tout en assurant l’accueil des générations futures »
Mais aider ponctuellement ne suffit pas si l’on veut répondre efficacement au défi de la pauvreté. C’est pourquoi j’ai initié le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI). Je crois profondément aux potentialités économiques des femmes ivoiriennes et je pense que leurs démarches entrepreneuriales doivent être accompagnées. Aussi l’objectif de ce Fonds est de favoriser l’autonomisation des femmes en créant des activités génératrices de revenus, et lutter ainsi contre le chômage. À ce jour, ce sont près de 300 000 femmes qui bénéficient du FAFCI en Côte d’Ivoire et 2 millions de personnes sont ainsi sorties de la pauvreté.
Toutes ces actions, nous les concevons au plus près de la réalité quotidienne, au plus près de ce que vivent les femmes, les mères et leurs enfants.
C’est pourquoi, la 8e édition du gala de charité de la Fondation, « Africa is the future » que nous organisons, le 11 mars prochain à Abidjan, vise, d’une part, à construire un centre d’accueil pour les femmes victimes de violence, un problème récurrent contre lequel je m’insurge et, d’autre part, à reconstruire la « Case des Enfants », premier centre d’accueil de la Fondation qui offre aux enfants en détresse tous les avantages d’une structure familiale.
Une fois de plus le binôme mère-enfant sera au cœur de notre action, parce que c’est à nous qu’il appartient de changer la vie, ici et maintenant, tout en assurant l’accueil des générations futures. »
Philippe Kouhon