72 heures après le match de la première journée des éliminatoires du Mondial 2018 de football joué le samedi 8 octobre 2016 entre la Côte d’Ivoire et le Mali, afrikipresse.fr a rencontré le sélectionneur des Eléphants de Côte d’Ivoire. Michel Dussuyer a abordé plusieurs sujets notamment le retour de trois joueurs, le choix et le positionnement de certains sur le terrain, les satisfactions…
-Avec du recul, quelle est la lecture que vous faites du match Côte d’Ivoire-Mali ?
Ce que je retiens de positif c’est évidemment le résultat. Il est toujours important de gagner son premier match. L’objectif étant atteint, c’est une satisfaction et c’est l’essentiel. On savait que cela allait être difficile et ça l’a été. L’équipe du Mali nous a donné du fil à retordre. On est encore perfectible mais il y a tout de même des points de satisfaction et c’est important pour la suite de la compétition.
À la conférence de presse vous aviez annoncé la couleur parlant de la difficulté du match….
Déjà on est dans une poule très relevée avec de très bonnes équipes. Ce sera très serré. Chaque point sera difficile à prendre, il faudra lutter pour décrocher des points. L’objectif est de tout faire pour gagner nos matches à domicile et de grappiller des points à l’extérieur. Aujourd’hui, on a rempli ce premier objectif en gagnant avec ce premier match qui est l’une des six marches qui mènent à la Russie. Maintenant, on doit se focaliser sur le prochain rendez-vous.
Quels sont pour vous les autres points de satisfaction ?
Il y a l’état d’esprit, la détermination de l’équipe et la réaction qu’on a pu avoir. On a été mené au score, on n’était pas désuni, il y a eu un sursaut d’orgueil. On a été réaliste en inscrivant trois buts. Par moments, cette équipe nous a fait replier elle nous a imposé son impact physique, elle nous a abreuvé de longs ballons et de centres qui nous ont créé des problèmes. On doit travailler sur ces aspects tout en étant un peu plus compact. Quelques fois on a été éloigné l’un de l’autre pour bien défendre. Il faudra travailler tous ces aspects dans la perspective du prochain match.
Avez-vous eu des craintes par moment ?
Non parce qu’un match dure 90 minutes. Cela veut dire qu’il faut rester vigilant et rigoureux jusqu’au bout. On avait deux buts d’avance à la mi-temps cela nous évitait d’être dans une situation inconfortable qui nous permettait de le voir venir. Il fallait rester concentré sur les balles arrêtées pour éviter une fin de match difficile comme celle contre la Sierra Leone.
Quel est le compartiment de votre équipe qui vous a donné satisfaction ?
Il n’y en a pas particulièrement mais dans l’ensemble il y a eu de bonnes choses comme dans l’animation offensive. On n’a pas suffisamment défendu en bloc, on a eu tendance à s’étirer un peu on a subi les centres aériens, on a eu des difficultés dans la surface de réparation. Mais il y a aussi des aspects positifs parce que qu’on a inscrit trois buts. On a eu pas mal de déchets techniques, des problèmes dans les premières passes en défense, on a donné des balles à l’adversaire, on n’a pas su mettre le pied sur le ballon, cette conservation de balles pour faire tourner le jeu. On n’a pas été suffisamment dangereux sur les contre-attaques. Dans l’ensemble, il y a eu des points positifs et des points négatifs.
Pour des observateurs, la défense n’a pas donné satisfaction. Êtes -vous de cet avis ?
Non, il est vrai que par moments on a commis des erreurs individuelles , on a été quelquefois bousculé par cette équipe mais on sait qu’on a des joueurs de qualité, on a montré une solidité offensive, ce sont des certitudes sur lesquelles on doit s’appuyer même s’il faut toujours se remettre en cause. Rien n’est acquis, il faut continuer le travail.
Pourquoi avoir fait évoluer Wilfried Kanon au poste de latéral gauche au lieu de l’axe central ? Est-ce parce qu’il est gaucher qu’il a joué à un post inhabituel.
Non il n’a pas joué à un poste inhabituel.
-Si l’axe central est son poste de prédilection et il nous l’a même signifié dans une interview qu’il nous a accordée juste après le match.
(Un moment d’hésitation). Depuis le début de la saison, il a joué la majeure partie de ses matches du côté gauche de la défense dans son club. Maintenant, quand je décide de son positionnement sur le terrain, j’ai la certitude qu’il a des dispositions pour ce poste. Donc ce n’est pas un poste inhabituel pour lui. La seconde chose quand je fais ce choix, c’est aussi à cause du profil de Yatatabré, un joueur athlétique, qui a été très bon contre le Bénin, qui a fait une très bonne prestation. C’est un très bon joueur dangereux donc je pensais que son profil correspondait à celui de ce dernier de sorte à lui poser des problèmes. Je comprends qu’il veut jouer dans l’axe, c’est son vœu.
Quel jugement portez-vous sur la prestation de Serge Aurier, Sery Dié et Wilfried Bony qui marquent leur retour ?
Chacun a joué sa partition. Serge Aurier a été présent sur le plan défensif même si on ne l’a pas vu au plan offensif. Parce que comme je l’ai dit, par moments, on n’a pas su faire les premières passes donc c’était difficile pour lui de se projeter vers l’avant. Il a tout de même assuré le deuxième but, il a été efficace. Serey a joué avec le cœur, ses qualités qu’on lui connait, c’est un leader, un dynamiseur. Il a manqué un tout petit peu de rythme pour être là jusqu’au bout, il a pris un carton la logique voulait qu’il sorte avant la fin du match. J’espère pour lui qu’il va enchainer les matches avec le FC Bâle et franchir d’autres paliers. Bony n’a pas beaucoup joué mais le peu de temps qu’il a passé été satisfaisant. Je lui ai demandé de tenir le ballon pour que les autres s’appuient sur lui dans les mouvements offensifs, le temps de venir en soutien.
Le prochain match c’est en novembre 2016 contre le Maroc de Hervé Renard qui a façonné cette équipe. N’est-ce pas un avantage pour lui ?
Oui , il connait très bien un grand nombre de joueurs mais pas eux tous. Et il est certain que c’est un gros avantage pour lui mais un match de football reste très ouvert avec onze joueurs contre onze joueurs (rire). Nous aussi, avons étudié cette équipe du Maroc, nous allons décortiquer son jeu pour lui poser un maximum de problème chez elle.
Entretien réalisé par Adou Mel
