Du 16 au 29 juin 2015, le président du Front populaire ivoirien (FPI) a effectué une tournée européenne pour « repositionner le FPI à l’international ».
La tournée a été marquée par un succès médiatique et diplomatique , mais elle a connu un échec populaire au niveau de la mobilisation des militants du Fpi dans la diaspora , et à cause de l’absence d’une rencontre à la Haye.
Il y a surtout eu le boucan fait par une poignée de militants pro-Gbagbo sur les lieux du meeting le samedi dernier à Paris.
Le quotidien ivoirien l’Intelligent d’Abidjan annonçait d’ailleurs ceci à sa Une N°3411 du jeudi 18 juin 2015 : «Affi Nguessan attendu de pied ferme par les frondeurs-FPI de Paris».
Résultats des courses : une salle de 250 places occupée en demi-saison, le patron du FPI et sa délégation houspillés et enfarinés par une poignée de femmes et de jeunes militants .
Sur ce front, les frondeurs-FPI de Paris ont mis Pascal Affi N’Guessan en échec.
Pourquoi Brigite Kuyo , secrétaire nationale du FPI chargée des représentations et de la diaspora, et Georges Aka, représentant du FPI en France n’ont-ils pas pris les devants de la sensibilisation et des échanges avec les militants pour éviter une humiliation de plus à leur patron après celles de FICGAYO et de Blouzon lors des funérailles de la maman du président Laurent Gbagbo ?
Comment attendre que le leader vienne parler aux militantes et aux militants si ses proches et collaborateurs ne peuvent pas rencontrer ceux-ci pour baliser le terrain?
Des cadres frondeurs du FPI dont Marthe Agoh, Innocent Akohi et Nicolas Lavry avaient effectué des missions à Paris pour ‘’vendre’’ leur fronde, sans que ces deux responsables du FPI en France n’aient organisé de rencontre publique avec les militants et sympathisants du parti pour briser le mur de méfiance et désamorcer la bombe contre Affi N’Guessan à Paris.
Agnès Monnet , secrétaire générale du FPI, de passage à Paris dans la dernière semaine du mois de mars 2015 , n’avait pas non plus rencontré les militants du parti pour expliquer le sens de la ligne d’Affi N’Guessan.
Elle s’était contentée de quelques confidentielles rencontres avec des responsables d’associations communautaires ivoiriennes en France.
« Si Pascal Affi a vécu un sale quart d’heure le samedi 27 juin 2015 à Saint-Ouen , cela tient certes au dénigrement de certains activistes sur le net, à la mobilisation de la dizaine de Gbagbo ou rien «enfarineurs » qui sont à condamner, mais il ne faut pas oublier l’absence de capacité de mobilisation des responsables et représentants du parti en France» , estiment des collaborateurs et proches du président du Fpi , sous couvert de l’anonymat.
Cela dit , dans un contexte de radicalisation totale et de refus même du principe du dialogue , que pouvaient en réalité réussir Brigitte Kuyo et Georges Aka, quand le débat porte sur le rejet même de la personne de Pascal Affi N’Guessan, perçu comme un traite à la cause de Laurent Gbagbo, et comme un «collabo» du régime d’Abidjan , alors que lui se voit en Macky Sall ravir le post de président la République à l’issue de la prochaine élection en Côte d’Ivoire.
Jean-Paul Oro à Paris
