Edito d’Alexandre Vilgrain, Président : Faut-il abandonner l’Afrique ?
Le CIAN (Conseil Français des Investisseurs en Afrique), association loi 1901, est une organisation patronale privée française qui rassemble les entreprises industrielles et de services, grands groupes ou PME-PMI, investies en Afrique. C’est aussi un conseil et appui via un réseau international influent; De mutualisation d’expériences et échanges d’informations dans le cadre des travaux de Commissions et d’intervention et lobbying auprès des décideurs publics et privés en charge du développement du continent africain. Chaque année le CIAN publie un rapport et une lettre tous les deux mois qui rendent compte des activités des entreprises françaises installées en Afrique. Afrikipresse vous propose ici l’Editorial de la Lettre de Juin-Juillet 2018 qui vient de paraitre. (www. cian-afrique.org)
« Faut-il abandonner l’Afrique ? », cette question est le titre de l’article écrit par Vincent Bolloré dans le Journal du Dimanche du 29 avril dernier.
A titre personnel et comme beaucoup d’entre vous, je suis choqué de voir étaler dans les journaux des allégations non jugées qui mettent à mal l’image d’un groupe mais aussi et quoi que vous en pensiez, celle de nous tous, qui travaillons, investissons, commerçons sur le Continent.
La présomption de culpabilité, plutôt que la présomption d’innocence, est devenue, semble-t-il, la règle du tribunal médiatique.
Si le discours politique, spécialement ces derniers temps, est positif et pragmatique, comme nous l’avons entendu lors de la venue de Franck Paris au déjeuner du CIAN du 9 avril, ce n’est pas encore le cas à tous les niveaux de l’administration, des politiques et des médias.
Entre la Loi Sapin II et cette affaire, malgré le fait que nous soyons par essence optimistes et entreprenants, nous sommes un peu démoralisés et si je peux me permettre de vous interpeller, Monsieur Bolloré, la question que vous auriez pu poser est « Faut-il abandonner la France pour travailler en Afrique ? ».
Beaucoup l’ont fait et ceux qui sont restés, comme vous et comme nous, ont-ils eu tort ?
Allons ! Comme vous l’avez dit, « La France a plus besoin de l’Afrique que l’inverse. » et n’oublions jamais que le monde entier rêve de nos positions, même si elles s’érodent sur ce Continent que nous croyons tous doté d’un riche avenir.
Je ne critique pas la Justice ; qu’elle passe ! Mais le tribunal de l’opinion est dévastateur pour les hommes, les entreprises, les réputations et singulièrement, dans ce cas précis, pour l’image de la France.
« Si vous faites des affaires avec la France, vous aurez les magistrats français dans les pattes. » : phrase tirée d’un article de Denis Tillinac qui n’est pas, je l’espère, ce que retiendront les Etats avec lesquels justement nous essayons de faire des affaires. Cependant, je le crains.
Le titre et le chapeau sont de la rédaction