Au stade Robert Champroux, à la faveur de la 7ème journée de la Ligue 1, le jeudi 30 décembre 2021, Adama Keita, président de l’Association Sportive des clubs de Bouaké (ASCB) a bien voulu jeter un regard critique sur la prolongation du mandat du Conor par la FIFA. Il appelle de tous ses vœux aux respects stricts de ce nouveau délai. « Notre souhait, que ces trois mois soient les derniers du Conor de sorte qu’on puisse finir avec cette affaire pour préparer sereinement la CAN 2023 », a-t-il appelé. Entretien !
AfrikiPresse : Quels commentaires, faites-vous de la prorogation du mandat du CONOR de trois mois par la FIFA ?
Adama Keita : Tout était prévisible. Il fallait s’y attendre parce que sur un an, nous avons tenu une assemblée générale, où il y avait le blocage sur l’arrêt des comptes. Depuis, plus rien. Au sortir de cette Assemblée générale, nous devrions avoir une autre assemblée générale dans les deux mois qui suivent. Nous n’avons pas été convoqués. Nous savions pertinemment qu’il allait avoir une prolongation. Nous ne sommes pas surpris par cette situation.
Pas surpris certes, mais vous attendiez-vous à ce délai de trois mois ?
Le délai de trois mois est à saluer. Déjà, nous avons un mois pour la CAN. Pratiquement, sur les trois mois, nous aurons deux mois pour travailler, pour aboutir à l’Assemblée générale élective. Notre souhait est que le CONOR tienne sur ces trois mois pour qu’on puisse organiser l’ élection du président de la Fédération Ivoirienne de Football. Vous savez, la Côte d’Ivoire est engagée dans l’organisation de la Coupe d’Afrique en 2023. Vivement que le chronogramme qui nous a été présenté soit respecté de sorte qu’au bout de trois mois on puisse avoir un président élu.
Le courrier de la FIFA évoque l’idée de l’audit de la FIF par le CONOR. Ce qui semble conforter les membres du comité dans leur volonté d’assainir les comptes de la FIF…
Nous avions déjà tenu une assemblée générale, un peu avant celle qui a précédé l’audit du CONOR. Les membres actifs n’ont pas été associés par le compte rendu d’audit qui a été fait par le Conor. On nous a demandé de venir individuellement à la fédération pour prendre connaissance du contenu, mais je pense que nous, en tant que membres actifs nous sommes les premiers concernés.
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Ce document devait nous parvenir soit par mail ou d’une autre manière, de sorte qu’on s’en imprègne véritablement. Au terme de la conférence de presse du Conor, des pans de cet audit ont été dévoilés. Aujourd’hui, nous considérons en tant que membres actifs ne pas être informés. Il y avait un cadre beaucoup plus réglementaire qui pouvait nous permettre de nous imprégner du contenu. Comme nous n’avons pas les tenants et les aboutissants, nous ne pouvons que l’ observer de loin, on ne peut qu’observer ça de loin.
Le 25 février 2022, aura lieu l’assemblée générale pour la validation des comptes de l’exercice 2020. Qu’ attendez de cette Assemblée ?
Vivement que nous allons très rapidement à la paix au sein des acteurs du monde sportif en Côte d’Ivoire. Je pense que ce qui a été déjà fait est fait. Aujourd’hui, il faut reconnaître que le président qui a géré durant tout ce temps n’est plus de ce monde. Il ne faut pas chercher à réveiller les morts. Cette Assemblée générale, va être l’occasion pour le Conor de développer un peu davantage, le contenu de l’audit afin de nous situer sur réellement ce qui a pu bien se passer.
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Je souhaite que les résultats de cet audit ne fassent pas un blocage pour l’avancée à l’élection du président de la FIF. Il faut que tous les acteurs du monde de football s’entendent pour que nous validions ces comptes pour aller à l’essentiel. En tout état de cause, il nous revient, nous, en tant que membre actif, d’apprécier. C’est nous les membres actifs qui votons, pas les 25 millions d’habitants. Il nous appartient de dire telle ou telle équipe a mal géré et de sanctionner cela dans les urnes. Nous attendons qu’on nous donne l’occasion de nous exprimer dans les urnes.
Il se dit que ce travail est fait pour éliminer un ou deux candidats déjà déclarés. Si une telle situation devait se produire, quelle serait la position du président de club que vous êtes ?
Nous ne voulons pas faire de la fiction pour l’instant . Nous attendons de voir. Les textes n’ont pas encore été validés de sorte à savoir qui peut être candidat ou qui ne peut pas l’être . Nous attendons que les textes soient validés et qu’on fasse l’appel à candidature. Le moment venu, l’on avisera. Pour l’heure ne faisons pas de la fiction. Il faut d’ailleurs permettre à tous les candidats de se présenter. Il revient aux membres actifs de sanctionner.
Il ne faut pas faire des sélections au départ, éliminer les candidats, et à l’arrivée faire comme si l’on déroule un tapis rouge pour un quelconque candidat. Tout le monde peut être candidat. À l’arrivée, ce sont les membres actifs qui décideront. Mais si on procède par élimination, l’on ne sait pas ce que cela peut encore entraîner au sein du mouvement sportif en Côte d’Ivoire. Notre souhait est que ces trois mois soient les derniers du Conor de sorte qu’on puisse finir avec cette affaire pour préparer sereinement la CAN 2023.
Donner trois mois au comité de normalisation est-il un signe de désaveu ?
Pendant 12 mois nous n’avons rien vu. C’est une assemblée générale. On n’a rien vu. On a été convoqué à une réunion récemment pour nous dire que les textes étaient prêts et pour délivrer un chronogramme. Pendant 12 mois, on n’a pas eu de rencontre, il n’y a pas eu non plus d’échange.
Quel commentaire faites-vous sur le nombre de parrainages qui passe à quatre maintenant ?
Au niveau de la division 3 nous n’avons pas encore rencontré le Conor . Mais selon nos pères qui sont déjà passés à la discussion semble-t-il, c’est une décision qui est imposée par la FIFA. La question a été posée au Conor. C’est une injonction de la FIFA.
Réalisé par Ange Kouadio