Le Conseil national des associations de consommateurs (Cnac) sera dans les rues de Cotonou mercredi prochain pour s’indigner contre le manque d’électricité et d’eau. Ci dessous un entretien réalisé avec M. Accrombessi
Afrikipresse.fr : M. Robin Accrombessi, quel est l’itinéraire du Cnac qui sera dans les rues de Cotonou mercredi prochain
M. Accrombessi : Nous marchons le mercredi 03 juin 2015. Nous démarrons de la place de l’étoile rouge à 09 pour le ministère de l’énergie, de l’eau des recherches pétrolière et minières. Nous marcherons également sur la Sbee.
Le chef de l’État Boni Yayi vous a tout récemment reçu au palais. Il vous a expliqué la situation et a fait part des démarches entreprises ou en cours pour juguler la pénurie d’eau et d’énergie électrique. Pensez-vous qu’une marche de protestation est encore utile à partir du moment il est en train de faire des efforts?
C’est vrai qu’il est en train de faire des efforts. Malheureusement, comme vous le constatez, il se trouve que des efforts ont été fait de 2006 à 2015, bientôt 2016. Mais concrètement est ce que nous avons atteint un niveau suffisant pour que nous puissions travailler convenablement , pour les gens puissent mettre la ventilation quand ils ont chaud, est-ce que les gens ont l’électricité aujourd’hui pour travailler convenablement ? Est-ce que je vais devoir faire la nuit tout le temps quand j’ai besoin du carburant ? Est-ce que je dois toujours attendre qu’il y ait d’électricité chez moi avant que je ne trouve de l’eau ? Non ! Au Bénin nous aimons trop l’a peu près. Et désormais, nous devons transcender ces étapes là.
Concrètement que comptez-vous obtenir à travers la marche ?
Nous voulons marcher pour nous exprimer contre la mauvaise qualité, l’indisponibilité de l’énergie, de l’eau et de l’essence. Mais dans le même temps nous allons exiger qu’il y ait véritablement la mise en œuvre de projets structurants, sérieux et durables qui garantissent l’énergie électrique pour une durée de 25 à 30 50 ans , pour que le peuple puisse amorcer véritablement le développement. L’autre chose que je voudrais dire, c’est que nous sommes partis à la présidence et des gens nous qualifiés de tout. D’aucun ont même demandé pourquoi nous sommes allés rencontrer le directeur de la police national et le président de la République qui avaient eu vent de la marche qui devrait avoir lieu la semaine passée. C’est parce qu’ils sont des autorités que nous avons accepté les rencontrer. À cet appel, ils nous ont demandé de surseoir à la marche. Mais nous avons rejeté la demande . Si des gens pensent que nous avons été corrompus là-bas, c’est le contraire. Nous ne pouvons pas avoir été négociés quelque chose, avoir été satisfait et marcher encore. Et c’est cette preuve là que nous voulons montrer mercredi à travers la marche de protestation.
Lors de votre dernière sortie vous avez demandé à consulter votre base avant de marcher. Est-ce que vous l’avez fait ?
C’est la base qui nous a dit de marcher. Les gens sont même très furieux. Ils nous ont même demandé pourquoi on a accepté rencontrer le président.
Ne pouviez pas attendre quelques jours encore pour voir si la situation va s’améliorer , après les promesses du gouvernement ?
Je suis désolé. La politique reste se quelle est. Nous on ne fait pas de la politique politicienne. Pendant 9 ans nous avons suffisamment attendu pour voir du concret. Ce qui n’est jamais arrivé. Ce n’est pas en 10 mois que nous pourrons obtenir tout ce qu’on nous a promis parce que le réseau du Bénin varie entre 600 et 800 Mégawatt. Et vous vous pensez qu’on peut nous apporter tout cela en quelques mois ? Est-ce que vous avez vu notre gouvernement s’intéresser aux énergies renouvelables ? Est-ce que vous les avez vus faciliter la tâche aux bailleurs qui sont dans le domaine là ? Le chef de l’État nous a lui-même dit à la présidence que les maux de ce pays reposent essentiellement sur les cadres de ce pays et sur les acteurs politique qui sont tous des irresponsables. C’est l’expression du chef de l’État lui-même. A parti de ce moment, excusez-moi, si des gens me disent qu’ils ne sont pas responsable de situation, je pense que leur faire confiance me sera difficile. Et la seule façon si on me demande le dialogue, c’est de mettre la pression et le dialogue va suivre. Et déjà le dialogue auquel on nous invite est biaisé. Parce qu’on nous invite à la présidence et on fait croire à la population que nous avons été soudoyé là-bas alors que nous avions rien fait en ces termes.
Est-ce à dire que vous avez été tourné en rond à la présidence ?
Je ne dirai pas qu’on a tourné en rond à la présidence. Je dirai plutôt qu’on nous a invités pour nous salir. Pour montrer à la population qu’on a été soudoyés.
Un mot à l’endroit du peuple pour conclure cet entretien.
Je demande à toute la population de venir marcher avec nous pour dire non à l’indisponibilité et à la mauvaise qualité de l’eau de l’énergie et de l’essence et à la mauvaise gestion des sociétés chargées de nous fournir l’énergie électrique.
Ariel Gbaguidi