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    Eric Saki : « pourquoi nous avons créé en France l’Association Ivoire Show Biz Diaspora »

    Eric Saki : « pourquoi nous avons créé en France l’Association Ivoire Show Biz Diaspora »
    Publié le
    Par
    Dasse Claude
    Lecture 7 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Profitant d’un bref séjour au bercail, Eric Saki, Président de l’Association Ivoire Show-biz Diaspora (l’AISB-Diaspo), a livré le 16 mai 2018, la mission que s’est assignée cette structure nouvellement créée. Entretien.

    Pouvez-vous nous livrer la mission assignée à l’Association Ivoire Show-Biz Diaspora, structure nouvellement créée ?

    Dans l’ensemble, la mission que nous nous sommes assigné, c’est d’organiser le monde du show-biz ivoirien au sein de la diaspora ivoirienne parce qu’il faut avouer, nous rencontrons un peu trop de désorganisation et de carence. Nous nous sommes alors demandé : « pourquoi donc ne pas se mettre tous ensemble pour un peu organiser le show-biz ivoirien au sein de sa diaspora ».

    Est-ce à dire que face à la désunion que l’on constate dans le monde du show-biz ivoirien issue de sa diaspora, cette structure pourrait être un creuset d’union totale ?

    Je ne peux pas vous dire que nous serons unis à cent pour cent. Non !  Il y aura toujours des personnes qui resteront à l’écart, mais ce qui est certain, nous allons essayer de nous déférer, pour attirer vers nous ceux qui sont pour l’instant à l’écart, pour que nous formions tous une famille parce que nous sommes tous des Ivoiriens. Nous ne pouvons donc pas être à l’étranger et rester dispersés. Nous allons tous essayer de nous unir.

    Justement au sein de la diaspora ivoirienne, il y a des associations à base clanique et régionale, donc vous en votre qualité de président, quelle action allez-vous mener sur le terrain de sorte que tout le monde soit réuni ?

    Lorsque je vais retourner en France, je vais adresser un courrier à ces différents présidents d’associations pour initier une rencontre, et voir dans quelle mesure nous pourrions former une seule famille. Mettre en place une très bonne collaboration. Sinon, c’est aussi normal qu’il y ait par exemple, des associations d’artistes : Bété, Agni, Gouro, Baoulé,  ceux issus du grand nord, etc. Maintenant, à notre niveau, nous allons essayer d’appeler chaque président pour que nous puissions tous nous mettre ensemble. Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, ils peuvent continuer à avoir leur propre association, mais pour que la communion puisse bien passer, nous allons organiser une réunion au cours de laquelle nous allons essayer de nous mettre ensemble.

    Au delà du défi de la cohésion dont vous parlez, quels sont les autres objectifs que vous souhaiteriez atteindre avec la création de l’AIDS-Diaspo?

    Je vous dis déjà que mon équipe et moi, dans notre programme, nous avons 20 chantiers. Je ne vais pas tous les énumérer ici, mais les principaux chantiers, au delà de notre objectif de nous fédérer, sont les suivants : création d’une Maison de la Culture ivoirienne en Europe. Ce sera un lieu qui nous permettra de nous retrouver. Ce sera un repère pour les artistes ivoiriens qui sont en Occident ou qui seront même de passage en France. Il y a certes l’Ambassade de Côte d’Ivoire, bien-sûr, mais ce sera au moins, un lieu culturel où nous pourrons nous retrouver, au lieu d’aller louer des salles à 1500, voire 2000 euro ailleurs. Si ce lieu de Culture ivoirienne est créé, et que vous faites partie de l’association par exemple, vous pouvez débourser juste, une modique somme, ou la moitié du prix de location qu’on payait ailleurs. Et chaque jour, la salle travaillera et avec la recette qu’elle engendrera, nous pourrions mettre en place d’autres projets. Le deuxième projet pour moi c’est lequel ? La Côte d’Ivoire est la plaque tournante de la musique africaine, mais en aucun cas, on a entendu la Côte d’Ivoire au Zénith. C’est vrai que par le passé, il y a eu juste une petite poignée d’artistes ivoiriens qui ont presté dans cette salle dans les années 1999-2000. Mais la Côte d’Ivoire au Zénith devrait se répéter chaque année ; qu’il soit artiste chanteur, ou artiste peintre, etc. Les Ivoiriens devraient être tout le temps présents au Zénith. Et ce sera le nom de la Côte d’Ivoire qui sera promu dans le monde entier car, entre autres, notre objectif, c’est de ‘’vendre’’ ou de promouvoir l’image de la Côte d’Ivoire à travers l’Europe et le monde entier, via notre grande et riche culture, bien sûr.  Nous devrions un peu mettre de côté la politique pour  faire la promotion de la Côte d’Ivoire à travers sa riche diversité culturelle. Parce qu’il faut l’avouer, c’est la culture qui nous permet de vivre, d’être heureux, d’être ensemble donc; la Côte d’Ivoire présente régulièrement au Zénith serait une très bonne chose pour tous. Ce d’autant plus que nous entendons souvent des artistes maliens, guinéens… qui remplissent le Zénith mais pas nous.  Il faut bien rectifier cela, et très vite. Notre troisième projet, c’est la mise en place d’une licence pour les professionnels de la culture, les producteurs de spectacles etc. pour que nous soyons crédibles auprès des autorités françaises et celles des pays où sont les Ivoiriens parce que souvent, pour la délivrance des visas, l’on émet quelquefois des doutes sur la profession que nous, producteurs exerçons. On pense que nous faisons des trafics pour convoyer des personnes en Europe, ce qui n’est pas vrai. Avec donc la mise en place de cette licence, nous paraîtrons crédibles et nous signeront des partenariats avec les différents consulats. Puis notre association va se porter garante de toutes les actions liées aux différents voyages des artistes vers l’étranger.  Cela est très important, parce qu’il y a des artistes qui ont du talent, et qui caressent le vœu de s’exprimer ailleurs mais soit, ils n’ont pas les moyens, soit, s’ils en ont, et on leur refuse le visa. Ce qui n’est pas une très bonne chose. Nous promettons aussi la mise en place d’une Mutuelle de l’association parce qu’à chaque fois qu’un problème intervient au sein de la communauté, comme un décès par exemple, nous sommes obligés d’élever des cotisations, de courir de gauche à droite, alors que s’il y a déjà une mutuelle qui est mise en place, on fait d’abord le nécessaire avant de chercher d’autres moyens. Et ça, c’est vraiment très important. Pour le dernier point que je voudrais ajouter, c’est la formation des managers. Parce que chacun se lève, et se proclame manager parce qu’on accompagne un artiste. Il faut donc une formation pour connaître au moins, la notion du management ; c’est quoi le management, quel est le comportement à adopter, comment on doit s’y prendre etc. voilà les notions qu’il faut avoir. Ne serait-ce que pour une petite formation. Et pour cela, nous avons déjà pris attache avec des centres de formation pour mettre en pratique ce noble projet.

    Chaque année nous savons que vous organisez un grand spectacle En France, à l’occasion de la fête nationale. Pour le 7 août prochain, que prévoyez-vous ?

    Cette année, je ne vais pas le faire seul, je vais mettre l’organisation au profit de l’AISB-Diaspo. (…) Mon souhait, c’est vraiment d’aider les artistes, les aider à s’insérer dans le milieu et changer de mode de vie parce que je n’apprécie pas le plus souvent la façon dont ils sont traités. Pour la prochaine célébration de notre fête nationale, la grande surprise sera au menu. Une belle surprise dont on parlera longtemps, soyez à l’écoute !

    Claude Dassé

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