Dès sa prise de fonction en sa qualité de présidente du Comité de Normalisation de la FIF, Mariam Dao Gabala a placé sa mission autour de trois valeurs : la transparence, la responsabilité citoyenne et le professionnalisme. 11 mois après, l’une des valeurs premières prônées par la sénatrice semble ne plus être à l’ordre du jour : la transparence.
La gouvernance actuelle du Comité de Normalisation manque de clarté. Ce qui installe depuis quelques jours une crise de confiance entre les membres actifs de la FIF et le Comité de Normalisation. Cette crise de confiance part du fait que le CONOR qui avait donné une ferme assurance aux membres actifs d’organiser l’assemblée générale élective au plus tard le 20 décembre s’est renié.
Prétextant d’une part que le projet de révision de statuts est encore au niveau de la FIFA et de la CAF, d’autre part terminé l’assainissement financier de la FIF (une autre mission que le comité s’est donnée en cours d’exercice). C’est sur ce point que le CONOR pêche et manque de transparence. Sur la question des conclusions de l’audit, le CONOR avait bien indiqué qu’il s’agit d’un document confidentiel consultable par les membres actifs après une demande faite 48 heures. Mais avant, quelques éléments de l’audit ont fuité pour se retrouver sur les médias sociaux.
Ces points forts de l’audit ont été confirmés par la présidente du CONOR lors de sa dernière conférence de presse. Le caractère confidentiel souligné par la présidente du CONOR a été vite oublié. Là où le bât blesse, c’est que depuis quelques jours un document intitulé “Revue du rapport d’audit ERNST & Young des comptes de la FIF exercice 2019-2020” circule.
Est-ce la synthèse certifiée du rapport d’audit ? En tout cas, la signature du cabinet d’audit n’y figure pas. Toutefois, il reprend les points soulevés par la présidente du CONOR lors de sa dernière conférence de presse. Mais le CONOR dit ne pas se reconnaître dans ce document qui circule sous forme de tract pour accabler le comité exécutif sortant. Le cabinet d’audit semble aussi ne pas se reconnaître dans un tel document. Quel est le but visé d’une telle initiative, d’une telle action ? Si ce n’est de laisser transparaître dans l’esprit de bon nombre d’Ivoiriens que la gestion du comité exécutif sortant est désastreuse.
Et pourtant, le CONOR refuse de donner la parole aux concernés ; aux potentiels mis en cause qui ont à maintes fois demandé à avoir le rapport provisoire de l’audit afin d’en apporter les réponses nécessaires. Que non ! Le CONOR refuse. Refus catégorique matérialisé par un long temps de mutisme ; parfois méprisant ! Le CONOR refuse de remettre aux membres actifs ce rapport qui circule sur les réseaux sociaux. Est-ce une façon d’être transparent ou de faire preuve de responsabilité citoyenne et de professionnalisme ? Nous disons que non ! La transparence dans une gestion suggère la clarté.
Il est donc temps de mettre à disposition des mises en cause le rapport de l’audit. Sur cette question, il faut lever tout équivoque pour aller de l’avant. C’est aussi ça la transparence ! D’ailleurs, le comité exécutif sortant se refuse de commenter un document non officiel. Il dit se réserver le droit de saisir ses avocats pour diffamation.
La transparence dans la gestion des affaires courantes suggère de répondre aux préoccupations soulevées par des membres actifs. Notamment sur la question de l’organisation de l’assemblée générale mixte pour l’approbation des comptes de l’exercice clos au 31 décembre 2020 et l’adoption des nouveaux statuts de la FIF. Mme Mariam Dao Gabala se doit d’apporter une réponse aux membres actifs sur ces questions. Soit par courrier réponse, soit par rencontres avec les différentes Ligue. En tout cas, il faut communiquer avec les membres actifs.
Sur la question du projet de statut et code électoral de la FIF, les clubs n’arrivent pas à comprendre qu’après trois mois, la FIFA et la CAF n’aient donné une suite. Pourtant, c’est bien la FIFA qui a indiqué la date du 31 décembre 2021, la fin du mandat du comité de normalisation. D’aucuns diront que l’agenda de la FIFA n’est pas celui des membres actifs. Pourtant, c’est la FIFA qui a établi cet agenda pour permettre à la FIF de connaître une nouvelle gouvernance. Pourtant, les clubs peinent à recevoir les subventions ou droits TV. Une chose est certaine, la FIFA va rallonger le mandat de l’actuel comité de normalisation pour probablement 3 ou 6 mois ; c’est-à -dire soit mars ou juin 2022.
Si en l’état actuel des choses, le CONOR ne fait preuve de transparence, il sera difficile pour les membres actifs d’avoir confiance en ce comité quand le processus électoral sera engagé. Le CONOR doit maintenant jouer franc.
Ange Kouadio