Le Canada a annoncé, lundi à Glasgow où se déroule depuis le 31 octobre la 26ème Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26), un financement de 10 millions de dollars canadiens en faveur du Fonds pour le changement climatique en Afrique.
Le financement qui provient de « Engagement Global du Québec » a été annoncé au pavillon Francophonie à Glasgow où les partenaires évaluaient le bilan et les perspectives du Fonds, sept ans après sa création en 1994.
« Global Affaires Canada » s’est aussi engagé à soutenir les projets du Fonds portant sur les impacts du changement climatique pour les femmes et les filles.
L’appui a été annoncé à un moment où le troisième appel à propositions sur l’égalité de genres et la résilience climatique a recueilli 399 notes de concept dont 74 sélectionnées. Sur les 51,3 millions de dollars américains nécessaires au financement de ce projet, seulement six millions de dollars sont disponibles auprès du Fonds pour le changement climatique en Afrique.
Selon Suzanne Stéphane de Global Affaires Canada, le Canada connaît des impacts négatifs du changement climatique dans son grand Nord et est conscient que les pays en voie de développement, notamment ceux du continent africain, sont davantage vulnérables. Elle a souligné que le Canada portait son financement en faveur de la lutte contre le changement climatique de 2,6 milliards de dollars canadiens pour la période 2015- 2021 à 3 milliards de dollars.
Le troisième appel à propositions du Fonds pour le changement climatique en Afrique, porte sur l’amélioration voire la réduction des inégalités entre homme et femme concernant l’accès aux ressources nécessaires à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Les deux premiers appels à propositions du Fonds ont porté sur l’accès au financement climatique, le renforcement des capacités et l’adaptation à petite échelle. Au total, quinze projets ont été sélectionnés pour un financement d’environ 7,73 millions de dollars américains.
Ces projets ont produit des résultats probants. Trois pays sur les seize bénéficiaires ont partagé leurs expériences lors de cette rencontre au pavillon de la Francophonie à Glasgow.
En Côte d’Ivoire, le Fonds pour le changement climatique en Afrique a, entre autres, apporté un appui de six millions de dollars américains à un projet de développement agricole qui a bénéficié à 2600 producteurs de riz et de cacao. Quelque 40 acteurs nationaux ont bénéficié d’un renforcement de capacités en finance climatique.
Au Sénégal, il s’est agi de « lever les barrières à l’accès aux financements climat des collectivités territoriales ». Difficultés liées à la centralisation de la gouvernance climatique, rareté de l’information pour monter des projets bancables, déficit des collectivités territoriales à monter des projets, déficit dans la mobilisation des ressources, difficulté d’accès à des données fiables et aux renforcements de capacités techniques et institutionnelles, ont été entre autres défis relevés.
Les participants ont souligné la nécessité de renforcement des capacités pour l’accès aux financements climat. Le ministre malien de l’Environnement, Modibo Koné a souhaité que la Banque africaine de développement, initiatrice du Fonds pour le changement climatique en Afrique communique davantage sur les conditions d’accès à ses financements.
Il a souhaité que les processus d’acquisition et d’accès aux financements soient mieux expliqués, accessibles et simplifiés tout en évitant les nombreuses procédures.
M. Koné a souligné que le projet de la Grande Muraille verte qui a mobilisé près de 75% de ses financements reste à la traîne parce qu’aucune action concrète n’a pu être entreprise. Selon lui, le Fonds pour le changement climatique en Afrique est une structure qui va permettre de lutter véritablement contre le changement climatique en Afrique à condition que soient réglée la question de l’accès à l’information, de la compréhension et de l’appropriation des procédures pour le montage des projets bancables. Cela permettra, a-t-il affirmé, que plusieurs acteurs participent aux activités de lutte contre le changement climatique.
Le Fonds pour le changement climatique en Afrique est une initiative de la Banque africaine de développement. Il a été créé en 2014 dans le but d’accompagner les pays africains dans le renforcement de leurs capacités sur l’adaptation au changement climatique afin de permettre la transition vers une croissance durable à faible émission de carbone. Le Fonds est soutenu par les gouvernements de la Flandre, d’Italie, du Québec, d’Allemagne via la GIZ, (qui a pourvu le financement de départ à hauteur de 6,2 millions de dollars) et Global Affaires Canada.
Le capital du Fonds pour le changement climatique en Afrique, sept ans après sa création, a été porté à 24,9 millions de dollars américains.
Source : banque africaine de développement