Formé au centre du Racing Club d’Abidjan (RCA), club ivoirien de Ligue 1, le jeune Irié Bi Kalou, (17 ans- il est né le 20 juin 2005), a opté pour le Burkina Faso où il évolue déjà avec la sélection des U20 (ou juniors). A la faveur du tournoi qualificatif des U20 de la CAN 2023 de la Zone UFOA B de football à Niamey au Niger du 7 au 20 mai 2022, l’attaquant du Real du Burkina Faso (Ligue 1 burkinabé) a ébloui les observateurs par son talent. A juste titre, il a été désigné Homme du Match face à la Côte d’Ivoire dans le derby pour la troisième place. Afrikipresse.fr a rencontré le jeune gouro devenu Burkinabè.
-afrikipresse.fr : Comment vous sentez-vous après votre victoire sur la Côte d’Ivoire qui vous offre la troisième place et la médaille de bronze ?
Irié Bi Kalou : Je me sens heureux mais la médaille de bronze n’était pas notre objectif. Notre objectif était la qualification pour la phase finale de cette compétition en Égypte en 2023. Mais, nous n’allons pas bouder notre plaisir pour cette victoire.
-Comment avez-vous trouvé l’équipe de Côte d’Ivoire au cours de ce tournoi ?
Nous savons tous que la Côte d’Ivoire est une grande nation de football. Pour être très honnête, je dirais qu’elle a de bons joueurs, des jeunes talentueux. Seulement pour ce match, nous avons été les meilleurs.
-Pourquoi avoir opté pour la sélection Burkinabé et non celle de la Côte d’Ivoire ?
(Sourire). Le choix est de moi. Je l’ai librement fait malgré le souhait de mes parents de me voir évoluer avec la sélection ivoirienne. Je l’ai fait savoir particulièrement à ma mère. Je lui ai dit que mon choix se fera toujours en fonction du cadre de travail qu’on me proposera et du profil de jeu, là où je pourrai m’épanouir et non là où je serai toujours bloqué. C’est la raison principale de mon choix pour le Burkina Faso.
-D’aucuns diraient que c’est parce qu’il serait difficile pour vous d’avoir une place de titulaire que vous avez opté pour le Burkina Faso. N’est-ce pas ?
Je reconnais que la Côte d’Ivoire regorge un grand nombre de joueurs talentueux. Il est certain que si j’avais opté pour la Côte d’Ivoire, j’aurais été titulaire parce que tous, nous serons mis dans les mêmes conditions. Mais je vous le répète, le choix du Burkina Faso est un choix du cœur.
– Sûrement que vous vous êtes inspiré du modèle Hervé Kouakou, le gardien de but des Étalons ?
Oui, il y a tout cela qui a aussi pesé dans la balance.
-Comment avez-vous été accueilli par vos camarades en sélection ?
J’ai été bien accueilli à tel point que je me sentais comme chez moi. Dès lors, tout est parti très vite. J’avoue que je suis heureux d’être chez les Étalons. Tout se passe bien car je n’ai aucun problème.
-Et comment vous vous êtes retrouvé au Burkina Faso et comment s’est faite votre intégration ?
Mon intégration a été facile. Je n’ai pas eu de problème avec les coéquipiers. Bien au contraire, encadreurs, coéquipiers, dirigeants et supporteurs m’ont facilité la tâche à travers de sages conseils. Je n’ai jamais été mal traité. J’étais dans le centre de formation du Racing Club d’Abidjan, un club qui évolue en Ligue 1 de Côte d’Ivoire. C’est un de mes entraineurs de ce centre qui m’a fait partir au Burkina Faso où j’évolue au sein du Real du Faso. Nous sommes en première division cette année. Et tout est parti de là.
-Quel est votre objectif avec ce club ?
Je dirais le maintien rien que le maintien c’est l’objectif que nous a assignés le président du club. Maintenant, si le titre arrive, nous n’allons pas cracher dessus.
-Quel sont vos ambitions maintenant que vous êtes dans une sélection au Burkina Faso ?
Je ne veux pas trop m’étendre sur la question. Sachez seulement que j’ai envie d’aller évoluer en Europe sous peu. C’est en Europe que je peux grandement gagner ma vie.
-Croyez-vous pouvoir le faire ?
Bien sûr que si. D’ailleurs vous avez eu le temps nécessaire de m’observer. Je vais continuer le travail pour monter en puissance. Pour le reste, tout appartient à Dieu.
-Éprouvez-vous souvent des regrets de ne pouvoir jouer pour votre pays la Côte d’Ivoire ?
Non pas du tout. Il faut le noter c’est important.
Entretien réalisé par Adou Mel, envoyé spécial à Niamey (Niger)