2000 Ivoiriens résidant au camp de réfugiés d’Ampain au Ghana sont menacés d’être mis à la rue, à compter du 1er avril 2023. Soit dans quelques jours. Patrice Bassé n’est pas d’accord et dénonce, tandis que le ministre Kouadio Konan Bertin confirme son intention de se rendre au Ghana et au Togo.
Depuis la fin du statut de réfugiés qui leur a été signifiée le 30 juin 2022, par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (Hcr), 2000 Ivoiriens encore dans ce camp sur les 10 mille ivoiriens s’y trouvant au début de la crise, sont inquiets. Ils sont inquiets parce qu’ils ont été priés de déguerpir le plus grand camp de réfugiés ivoiriens au risque de se voir jetés à la rue, dès le 1er avril 2023. Soit dans quelques jours.
Les précisions de Patrice Bassé
Sous la menace de voir la communauté ivoirienne du camp de réfugiés d’Ampain jetée à la rue, son président, Patrice Bassé donne des explications : « Ghana Refugee Board (GRB) nous a demandé de désormais assurer la location des maisons que le Hcr a construites pour nous, construction à laquelle nous avons financièrement contribué. On nous demande désormais de payer des loyers au risque de nous jeter dans la rue, alors que nous sommes propriétaires en partie de ces maisons puisque nous avons contribué à leur construction. On veut abuser de nous du fait de la cessation de notre statut de réfugiés. Ce qui n’a rien à voir avec notre présence au Ghana. C’est pour éviter de payer des loyers que le Hcr nous a aidés à construire ces maisons. C’est le moment de rappeler que de nombreux Ivoiriens n’ont malheureusement pas encore regagné leur pays, pas par refus mais parce que le HCR Ghana et le GRB profitent de notre vulnérabilité ».
500 ivoiriens empêchés de rentrer dans leur pays ?
Patrice Bassé a indiqué qu’après la cessation du statut de réfugiés, trois catégories de réfugiés se sont dégagées au sein de la communauté ivoirienne : ceux qui ont décidé de rentrer au pays, ceux ont décidé de rester au Ghana en tant que citoyens Ivoiriens avec les documents afférents et ceux qui ont décidé de ne plus rentrer en Côte d’Ivoire et ont sollicité que leur protection internationale continue.
La majorité est constituée des Ivoiriens et Ivoiriennes qui ont opté pour le retour volontaire au pays. Malheureusement, regrette-il, « parmi les volontaires au retour, plus de 500 personnes se sont vus refuser le voyage. Médusés par cette décision, ces derniers sont livrés à eux-mêmes et ne savent comment rentrer puisque ne pouvant profiter du Kit de voyage qui est de 300.000 Fcfa (trois cent mille francs Cfa) qui devrait être alloué par le HCR, à travers le gouvernement ivoirien, une fois que nous rentrons. C’est dans ce climat de détresse que vient tomber la décision de faire payer les loyers à tous ceux qui sont encore au Camp au risque de chasser tout le monde à partir du 1er avril 2023. Au moment où nous informons l’opinion à travers votre plume, ce sont des Ivoiriens désabusés car ces habitations précaires sont aussi leurs propriétés, en partie. C’est le HCR qui nous a remis près 750 mille francs CFA, en son temps (à chacune des familles, selon le nombre de membres) pour la construction. Et ledit contrat stipule qu’une fois que nous quitterons le Ghana, ces maisons reviennent à l’État ghanéen, ce qui est normal».
KKB promet aller au Togo et au Ghana
«On ira au Togo et au Ghana », a réagi le ministre Kouadio Konan Bertin dit KKB,
joint le dimanche 5 mars 2023, au sujet de la situation de ses compatriotes dans ces deux pays. Le ministre chargé de la Réconciliation et de la cohésion nationale qui avait déjà annoncé sa venue dans la zone y reste toujours attendu.
Claude Dassé