L’instruction du chef de l’Etat, Alpha Condé, lundi soir, à son premier ministre, au ministre secrétaire général à la Présidence et à celui de la justice, relative à l’ouverture d’un dialogue avec la mouvance présidentielle et l’opposition, ne semble pas satisfaire les opposants au régime de Conakry.
Mardi, le porte-parole de la classe politique de l’opposition guinéenne a qualifié l’acte présidentiel de ‘’non événement’’. « C’est un non événement. Et c’est encore une autre opération de communication destinée à faire passer Alpha Condé pour un homme de dialogue, à le dédouaner complètement en ce qui concerne les crises futures. Puisque lui, il aurait donné des instructions pour un dialogue qu’il sait extrêmement difficile si lui-même ne s’implique pas », a déclaré Aboubacar Sylla.
D’après l’opposant, le fait que le chef de l’Etat adresse un courrier administratif au premier ministre et qu’on en fasse une ‘’théâtralisation’’ en publiant cela dans les médias, « n’est pas du tout une avancée. Le président n’avait pas besoin d’attendre tout ce temps pour demander à son premier ministre d’ouvrir un dialogue », a-t-il ajouté.
Alors que bon nombre de citoyens estimaient qu’avec cette instruction, une certaine avancée aurait été enregistrée, l’opposition reste sceptique. « S’il avait donné un calendrier possible de rencontre et avait déterminé l’ordre du jour sur lequel nous discutons depuis plus de six mois avec le ministre chargé de la justice, encore, on aurait parlé d’une petite avancée. Mais une fois de plus, je dis que c’est un non événement ».
Pour tirer la chose au clair, et en débattre les acteurs politiques de l’opposition se réunissent cet après-midi .
Aliou BM Diallo, à Conakry