Il est 7h51 mn quand l’avion transportant le premier vice-président du principal parti d’opposition guinéenne a atterri sur le tarmac de l’aéroport de Conakry, dimanche 24 janvier 2016.
Vêtu d’une costume marron sur une chemise blanche, Bah Oury sort à bord d’un vol régulier Asky avec un léger sourire.
Sur le tarmac, il a été accueilli par des membres du bureau politique de l’Ufdg et par quelques amis de longue date. Direction salon d’honneur où il a fait une déclaration à la presse.
AFRIKIPRESSE propose l’intégralité de son propos.
« C’est un grand bonheur pour moi d’être dans mon pays qui m’a vu naître et de retrouver des hommes et des femmes, des amis qui m’ont accompagné durant ces années d’exil. Qui ont souffert avec moi de cet isolement. Je suis heureux de les retrouver sains et saufs. J’ai une pensée pieuse pour tous ceux qui n’ont pas pu être là, et durant cette période il y a beaucoup de personnes qui ont disparu soit de maladie ou de lutte politique, des martyrs. Je ne les oublie pas.
Je salue les personnes qui ont œuvré pour qu’aujourd’hui puisse arriver. Elhadj Diallo Sadakadji a œuvré dans les coulisses pour que la décrispation politique puisse devenir une réalité. Je rend hommage à d’autres membres du gouvernement dont Ousmane Bah qui a été à l’ombre pour veiller à ce que les choses se passent correctement. Je n’oublie n’ont plus Chantal Colle qui est pionnière de cette entreprise, qui a débrayé le terrain pour que je puisse être là ce jour. Je rends hommage à toutes les personnes qui ont œuvré sans que je ne sois au courant , pour que je puisse puisse rentrer dans mon pays. La France m’a accueilli , alors que j’étais désespéré. Je salue la France de m’avoir accueilli pendant ces quatre années d’exil. Le président Alpha condé a eu la bienveillance de m’appeler le 29 octobre pour le rencontrer le 31 octobre. Ça nous a permis d’enclencher un processus qui a abouti aujourd’hui. C’est un premier pas. D’autres prisonniers ne sont pas encore libres. Nous allons travailler avec intelligence pour qu’ils puissent recouvrer leur liberté le plus rapidement possible. Au delà de ma petite personne, c’est la Guinée qui est en jeu. L’avenir de notre pays dans un contexte troublé….. Nous avons l’obligation politique et morale d’oeuvrer pour qu’il y ait une véritable décrispation qui s’enclenche une action politique dans la durée pour qu’il n’y aura plus d’exilés politiques, plus de détenus politiques, où les libertés fondamentales doivent être assurées. Des manifestations politiques doivent se faire sans qu’on dénombre des blessés, des morts. J’oeuvrerai dans ce sens pour que demain soit plus radieux afin que la liberté, permanente et qu’on n’en compte plus d’exilés en Guinée ».
Après cette déclaration, M. Bah a pris sa voiture de commandement pour se rendre au siège de l’union des forces démocratiques de Guinée (ufdg) où l’attendent le président du parti cellou Dalein Diallo et des sages. Faut il noter qu’il a été accueilli de façon triomphale par des militants, sympathisants, amis et cadres de l’ufdg. Son cortège long de plusieurs kilomètres occasionnant des bouchons se dirige vers le siège.
Aliou BM Diallo