Comme en 2011 ? Gagner toujours dans la douleur et dans la contestation ? Avec un taux de participation pas enviable eu égard aux enjeux ? Ci-dessous une nouvelle publication et ré-lecture d’un article publié le 13 décembre 2011 dans le quotidien Ivoirien l’Intelligent d’Abidjan (IA).
“ Cocody : comment Ouattara a sauvé la victoire de Yasmina Ouégnin et empêché un contentieux électoral
Être au pouvoir et à la tête de certains ministères stratégiques permet de régler des choses , mais aussi de faire des abus. Il y en a eu , au cours des législatives du 11 décembre 2011. La force et la puissance de l’État ont failli s’exercer et s’exprimer à Cocody. La sagesse et la vigilance du Président de la République, ont empêché le drame. Après un long dépouillement, et une grande vigilance des deux camps, Yasmina Ouégnin parvenait à une victoire à Cocody avec un peu plus de 500 voix d’avance. Seulement cinq cent voix. Dans la douleur et les larmes, le petit poucet que le Président Bédié a eu du mal à soutenir, a réussi à se faire un prénom à côté du nom de famille.
Mais la liste RDR conduite par madame Kanaté n’est pas sans rien faire. Elle introduit un recours en annulation pour deux résultats obtenus dans deux bureaux de vote. Les PV auraient été signés par la même personne, les suffrages exprimés seraient plus élevés que les inscrits dans le centre, les PV auraient été remplis au crayon. Des anomalies que le RDR veut mettre dans sa réclamation. L’enjeu est réel : il permet la victoire de Mme Kanaté. Mais en en même temps, c’est dérisoire: dans un tel cas de figure, le Rdr ne gagne qu’avec 78 voix d’avance. C’est si maigre!
Les délégués du Pdci et de Yasmina mettent en garde contre un hold-up. Ils rappellent le Rhdp et la famille houphouëtiste. Mais le Rdr Cocody veut aider le parti à réaliser le grand chelem partout. La tension a commencé à monter. Au Pdci, on digère déjà mal d’avoir perdu le bastion historique de Treichville, lieu de création du parti, on prend aussi mal la défaite à Yamoussoukro. On accepte parce que le Rdr est Houphouëtiste. Mais Cocody est le nouveau symbole de la résistance et du renouveau Pdci. En l’absence de LMP arrivée premier aussi bien au premier tour, qu’au second tour de la présidentielle, avec le Rhdp réuni, le Pdci qui a eu seulement deux mille voix d’avance sur le Rdr à l’époque, reste sur le pied de guerre.
L’affaire est portée à la connaissance du Ministre Hamed Bakayoko, parrain de la liste Kanaté-Nguessan. “Si nous perdons à Cocody, avec le soutien des présidents Ouattara et Bédié, c’est que nous n’avons pas d’avenir “, avait dit le ministre pour galvaniser, mettant en garde les démons de la division. En portant à la connaissance du parrain de la liste, le contentieux, le Rdr espérait avoir son soutien. Hamed Bakayoko a pour principe d’avertir le chef de l’État quand il s’agit de prendre des décisions importantes d’État, pour éviter de mettre Ouattara en situation de le désavouer ou d’endosser une décision dont il ignore les motivations et les justifications. Sur cette base, le ministre d’État, Hamed Bakayoko, consulte le président Alassane Ouattara. Et lui présente la situation du terrain. Quand il part vers ses filleuls, le ministre de l’Intérieur n’a pas une bonne nouvelle: ” Il faut laisser tomber et accepter la victoire de Yasmina. L’écart est si mince que ça ne vaut pas la peine d’annuler les résultats litigieux. Après tout, le Pdci est un allié, et la majorité est acquise partout. Ensuite en 90, Cocody avait bien eu un député de l’opposition. Même allié, le Pdci reste un peu dans l’opposition”.
La mort dans l’âme, Mme Kanaté et son staff, au sein duquel l’apport de Daniel Nguessan a été décrié, accepte la décision. L’on apprend aussi que le président Ouattara s’est appesanti sur le taux de 15 pour cent enregistré à Cocody. Il a donc demandé au parti de mener une réflexion pour connaître les causes de cette démobilisation, au-delà des explications convenues et nationales. Pour le président de la République, si les militants étaient sortis davantage, Mme Kanaté ne serait pas en train de batailler pour gagner avec 78 voix. On venait ainsi d’échapper à une crise postélectorale, grâce à la sagesse du Président Ouattara, sans oublier la vigilance du ministre de l’Intérieur qui a pu se départir du réflexe militant et partisan, que la bien nommée Yasmina Ouégnin dénonçait.
Charles Kouassi “
——————————————————–
” Cocody: Yasmina Ouégnin, la révélation de l’année 2011 “
La veille de cet article l’Intelligent d’Abidjan qui semblait alors avoir pris fait et cause pour celle qui était considérée comme la révélation de l’année, écrivait ceci .
” Son coup d’essai a été un coup de maître. De justesse, dans la douleur et des larmes ! Cette novice dans la politique ivoirienne a su écarter avec brio ses adversaires pour faire asseoir la liste «Renouveau» du Pdci à l’hémicycle. La commune de Cocody a donc cru en elle, et lui a accordé son suffrage lors des élections législatives du 11 décembre 2011.
Fille de Georges Ouégnin, Yasmina Ouégnin a toujours eu le soutien de son père lors de la campagne. En faisant du porte à porte, des visites aux marchés et une caravane, Yasmina Ouégnin s’est rapprochée des populations en s’imprégnant un peu plus des réalités du terrain. Elle a beaucoup misé sur la jeunesse et les femmes de Cocody, en établissant un programme d’actions qui tient compte de leurs besoins. À 32 ans, sa jeunesse, son sens de civisme et sa détermination ont influencé les populations dans leur choix du 11 décembre. Yasmina Ouégnin qui s’est beaucoup illustrée lors de sa campagne à travers laquelle la liste « Renouveau » ne pouvait passer inaperçue. Elle a reçu le soutien de sa famille et de toute la famille « Pdci de Cocody » pour faire de cette campagne une réussite.
Elle avait indiqué aux populations de la Riviéra Anono, qu’aujourd’hui plus qu’hier, il fallait prendre des décisions radicales. Elle a promis que la liste « Renouveau » redynamisera le « député » pour le rendre incontournable dans la vie politique ivoirienne. Dès le départ, Yasmina Ouégnin a affiché sa confiance, n’hésitant pas souvent à apporter la réplique à ses adversaires refusant de se lancer dans de vaines invectives. Yasmina Ouégnin, c’est la révélation de l’année 2011. Elle attend le coup de fil fair-play et du RHDP, du ministre d’État Hamed Bakayoko.
Larissa G “
————————-
5 ans après l’histoire se répète plus ou moins. Yasmina Ouegnin n’a pas mobilisé davantage que les 15 mille électeurs qui l’ont choisie en 2011 , sur les plus de 240 mille électeurs de Cocody. Sa victoire éventuelle mériterait d’être saluée à sa valeur juste , mais tout cela intrigue sur la vraie source de la suspicion. Des interrogations demeurent….
Alice Ouédraogo