• Setup menu at Appearance » Menus and assign menu to Top Bar Navigation
vendredi,1 décembre, 2023
Afrikipresse
Advertisement
  • À LA UNE
  • POLITIQUE
  • ÉCONOMIE
  • SOCIÉTÉ
  • CULTURE
  • SPORT
  • AFRIQUE
  • INTERNATIONAL
  • OPINION
Pas de résultat
Voir tous les résultats
Afrikipresse
  • À LA UNE
  • POLITIQUE
  • ÉCONOMIE
  • SOCIÉTÉ
  • CULTURE
  • SPORT
  • AFRIQUE
  • INTERNATIONAL
  • OPINION
Pas de résultat
Voir tous les résultats
Afrikipresse
Pas de résultat
Voir tous les résultats

La Chronique de Christian Gambotti – Les coups d’État militaires au Sahel : le signe d’un double désenchantement

Christian Gambotti par Christian Gambotti
7 février 2022
dans Afrique
La Chronique de Christian Gambotti – Les coups d’État militaires au Sahel : le signe d’un double désenchantement

Depuis des années, au Mali et au Burkina Faso, deux pays du G5 Sahel, la situation se caractérise par une montée de l’insécurité et une aggravation des conditions de vie  pour les populations qui semblent condamnées à la pauvreté et à la précarité. Cette situation a pu rendre illégitimes les gouvernements civils d’IBK au Mali et de Kaboré au Burkina, les deux présidents renversés, d’abord, aux yeux de la rue, qui subit les effets de la mauvaise gouvernance, et, ensuite, à ceux  des colonels qui n’acceptent plus de commander à des armées sans moyens. Tous les putschistes au Mali et au Burkina sont colonels et ils ont une quarantaine d’années. Peut-on parler de la revanche des colonels sur les généraux et une passation forcée du pouvoir au profit d’une nouvelle génération. S’agit-il de la mise à l’écart de gouvernements civils qui ont échoué et d’une ancienne génération qui a failli ? S’agit-il d’un renoncement à l’ordre constitutionnel et démocratique au profit d’une forme autoritaire du pouvoir ? S’agit-il d’un retour de l’Afrique à l’ère des 100 coups d’Etat qui ont ponctué son histoire depuis les années 1950 ? S’agit-il d’une guerre perdue et de l’ultime défaite de l’Occident en général et la France en particulier, poussés en dehors de l’Histoire par le retour de la lutte anticoloniale et les soubresauts d’un nouvel ordre mondial ? L’Histoire n’est pas immuable : l’Afrique n’est pas condamnée à une instabilité chronique et les populations africaines, à la pauvreté et à la précarité ; l’Occident ne peut pas continuer à décider du destin du monde au nom des valeurs universelles qu’il incarne en ignorant le retour de la Chine et de la Russie sur la scène internationale et l’arrivée de nouvelles puissances régionales. Le monde change, mais la mythologie hugolienne de l’action civilisatrice de l’Europe continue à imbiber l’imaginaire occidental. 

Le double désenchantement, celui des populations et des militaires. 

L’arrivée d’IBK au pouvoir au Mali et celle de Roch Marc Christian Kaboré au Burkina ont d’abord représenté, pour les populations, un moment d’espoir. IBK, socialiste et membre de l’Internationale socialiste, portait la promesse d’une croissance inclusive et d’un bonheur collectif ; Kaboré était le premier Chef d’Etat burkinabè élu démocratiquement depuis 1978. Incapables de faire face à la poussée des groupes armés et à la multiplication des massacres malgré les appuis extérieurs, ces régimes sont devenus impopulaires. Accrue par la détérioration de la situation sécuritaire, la tension entre autorités civiles et autorités militaires s’est traduite par des coups d’Etat militaires avec l’assentiment de la rue. Paradoxe absolu : les militaires apparaissent comme des libérateurs et les coups d’Etat comme une alternance politique acceptable pour une partie de la population. À la faveur des crises sécuritaires et sociales, l’armée fait donc son retour en politique, ce que condamne la Cédéao.

La dé-légitimation politique de l’Occident et de la France au Sahe

Les coups d’Etat militaires sont-ils de nature à entraîner de départ de  la France et de l’Union Européenne du Sahel ? La passation forcée du pouvoir rend-elle la position française intenable ? Ces questions peuvent se poser pour le Mali, elles se posent moins au Burkina Faso. Au Mali, la France est engagée militairement depuis 2013. Elle est alors accueillie en libératrice par les populations maliennes. Déclenchée par François Hollande, l’opération Serval est un formidable succès. Elle met un coup d’arrêt à la progression des djihadistes, empêche la déstabilisation complète de la région et la création d’un Etat islamique au Nord du Mali. Neuf ans plus tard, la situation et le contexte ont complètement changé. La guerre contre le terrorisme est devenue asymétrique avec la dissémination des groupes djihadistes dans une vaste région impossible à contrôler ; la présence de l’armée française sur le sol malien – l’opération Serval ayant changé de nom pour devenir Barkhane -, est présentée, par certains, comme un acte d’ingérence, Barkhane se voyant reprocher son incapacité à éradiquer la contagion djihadiste et ses interventions au Sahel sans l’autorisation des pays concernés.

La junte malienne fait le même reproche à Takuba, le groupement européen des Forces spéciales qui rassemble 14 pays et qui a vocation à prendre le relais de l’opération Barkhane au Sahel. Le déploiement de Takuba est aujourd’hui compromis pour trois raisons :  1) le gouvernement de transition malien entend ne pas permettre à des pays étrangers « de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il peut solliciter ou pas »  2) Les militaires entendent, à court terme, s’appuyer  sur la milice privée russe « Wagner », afin de former les FAMa et assurer la protection des hautes personnalités du pays 3) A moyen terme, la junte entend renoncer à ses alliances traditionnelles pour les remplacer par les Russes. Wagner, qui est le faux-nez de l’offensive russe en Afrique, reçoit le soutien logistique et politique de Moscou. Les manifestations profrançaises qui avaient célébré l’opération Serval en 2013 se sont transformées, ces derniers mois, en manifestations antifrançaises au Mali et, dans une moindre mesure, au Burkina Faso et au Niger. 

Les limites de la passation forcée  de pouvoir 

Les putschistes affirment tirer leur légitimité politique du soutien de la rue, soutien exagérément amplifié sur les réseaux sociaux et mis en scène par l’organisation de manifestations destinées à remettre en cause les relations avec la France. Une junte militaire accompagnée par une milice privée peut-elle prétendre résoudre une guerre faite de multiples conflits et une crise sociale dont les causes sont multiples ? Le départ de la France et de l’Union européenne du Mali est-elle une solution ? L’Afrique a déjà connu tous les scénarios du pire. Le 28 Septembre 1958, la Guinée de Sékou Touré dit non à la France. Le 29 septembre, Paris met fin à toutes les aides consenties à la Guinée, retire son personnel technique et les forces armées. Le geste historique de Sékou Touré, accompli au nom de la lutte anticoloniale et d’une idéologie  panafricaine, sera terni par la dérive totalitaire. Le débat mémorial sur les libérateurs africains oscille toujours entre la sacralisation de la figure du héros et la dénonciation de celle du tyran. La montée de l’insécurité a fait entrer le Sahel dans la saison des colonels. Les putschistes seront-ils des héros ou des tyrans ? L’Histoire nous le dira. Malgré l’escalade des affrontements entre la France et le Mali, personne ne souhaite écrire le scénario du pire au Sahel. Le Mali affirme sa volonté d’assumer la prochaine présidence du G5 Sahel. La Cédéao refuse d’aggraver les sanctions contre le Burkina. La solution politico-militaire que propose le Tchad est soutenue par la communauté internationale. Si plus rien n’est comme avant au Sahel, la France et l’Union Européenne ne sont ni vaincues, ni humiliées. L’ingérence russe est simplement le signe qu’un nouvel ordre mondial se construit. Félix Houphouët-Boigny disait : « Qui aura l’Afrique dominera le monde. C’est une vérité, parce que qui aura l’Afrique sera maître des matières premières dans le monde. » La Chine, véritable puissance politique, économique et financière, est en avance sur la Russie, elle sait que le temps joue en sa faveur. Moscou, très en retard, est obligée, pour gagner du temps, de développer des logiques d’affrontement avec l’Occident.

Christian Gambotti 
Agrégé de l’université – 
Politologue, essayiste – 
Président du think tank Afrique & Partage – 
Politologue, éditorialiste. 
Contact: cg@afriquepartage.org

Autres Articles

CAN 2023 : 10.000 volontaires et 20.000 bénévoles attendus pour l’organisation de l’événement

La Chronique de Christian Gambotti – Les coups d’État militaires au Sahel : le signe d’un double désenchantement

Pour la CAN 2023 qu'organisera la Côte d'Ivoire du 13 janvier au 11 février 2024, ce sont 10.000 volontaires et 20.000 bénévoles qui seront déployés...

Lire la suite

FISAT 2023 : discuter du dynamisme du secteur des transports en Afrique

La Chronique de Christian Gambotti – Les coups d’État militaires au Sahel : le signe d’un double désenchantement

Le FISAT 2023 qui se déroule en Côte d'Ivoire sera l'occasion de discuter du dynamisme du secteur des transports en Afrique. La 7ème édition du...

Lire la suite

Entreprises françaises en Côte d’Ivoire : une étude révèle leur impact positif sur l’économie 

La Chronique de Christian Gambotti – Les coups d’État militaires au Sahel : le signe d’un double désenchantement

L'impact positif des entreprises françaises dans l’économie ivoirienne a été révélé, lors d’une rencontre à Abidjan. « La contribution économique et sociale des entreprises françaises...

Lire la suite
Charger plus
Article suivant
La Chronique de Christian Gambotti – Les coups d’État militaires au Sahel : le signe d’un double désenchantement

Coupe d’Afrique : après la remise du flambeau de la Can 2023 à la Côte-d’Ivoire, la CAF à Abidjan du 7 au 9 février

La Chronique de Christian Gambotti – Les coups d’État militaires au Sahel : le signe d’un double désenchantement

CAN 2021 - Finale : Sadio Mané offre au Sénégal son premier trophée continental

La Chronique de Christian Gambotti – Les coups d’État militaires au Sahel : le signe d’un double désenchantement

Service de santé des Armées : 4 nouveaux hôpitaux militaires modernes bientôt construits

Laisse un commentaire

RECOMMANDATION

La Chronique de Christian Gambotti – Les coups d’État militaires au Sahel : le signe d’un double désenchantement

CAN 2023 : 10.000 volontaires et 20.000 bénévoles attendus pour l’organisation de l’événement

La Chronique de Christian Gambotti – Les coups d’État militaires au Sahel : le signe d’un double désenchantement

FISAT 2023 : discuter du dynamisme du secteur des transports en Afrique

Afrikipresse

Site d'actualité et d'informations en continu sur l'Afrique francophone et le monde.

  • L’intelligent TV
  • Mentions légales

© 2014 Afrikipresse Multimédias Communication - Afrikipresse | Actualité africaine et internationale.

Pas de résultat
Voir tous les résultats
  • À la une
  • Politique
  • Économie
  • Société
  • Sport
  • Afrique
  • International
  • Opinion

© 2014 Afrikipresse Multimédias Communication - Afrikipresse | Actualité africaine et internationale.

Login to your account below

Forgotten Password?

Fill the forms bellow to register

All fields are required. Log In

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Log In
Nous utilisons des cookies sur notre site Web pour vous offrir l'expérience la plus pertinente en mémorisant vos préférences et les visites répétées. En cliquant sur «Accepter», vous consentez à l'utilisation de TOUS les cookies.
PARAMÈTRES DES COOKIESACCEPTER
Gérer

Aperçu de la confidentialité

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience pendant que vous naviguez sur le site Web. Parmi ceux-ci, les cookies classés comme nécessaires sont stockés sur votre navigateur car ils sont essentiels au fonctionnement des fonctionnalités de base du site Web. Nous utilisons également des cookies tiers qui nous aident à analyser et à comprendre comment vous utilisez ce site Web. Ces cookies ne seront stockés dans votre navigateur qu'avec votre consentement. Vous avez également la possibilité de désactiver ces cookies. Mais la désactivation de certains de ces cookies peut affecter votre expérience de navigation.
Nécéssaire
Toujours activé
Les cookies nécessaires sont absolument indispensables au bon fonctionnement du site. Ces cookies assurent les fonctionnalités de base et les fonctions de sécurité du site Web, de manière anonyme.
CookieDuréeDescription
cookielawinfo-checbox-analytics11 monthsCe cookie est défini par le plugin GDPR Cookie Consent. Le cookie est utilisé pour stocker le consentement de l'utilisateur pour les cookies dans la catégorie "Analytics".
cookielawinfo-checbox-functional11 monthsLe cookie est défini par le consentement du cookie GDPR pour enregistrer le consentement de l'utilisateur pour les cookies dans la catégorie «Fonctionnel».
cookielawinfo-checbox-others11 monthsCe cookie est défini par le plugin GDPR Cookie Consent. Le cookie est utilisé pour stocker le consentement de l'utilisateur pour les cookies dans la catégorie "Autre".
cookielawinfo-checkbox-necessary11 monthsCe cookie est défini par le plugin GDPR Cookie Consent. Les cookies sont utilisés pour stocker le consentement de l'utilisateur pour les cookies dans la catégorie «Nécessaire».
cookielawinfo-checkbox-performance11 monthsCe cookie est défini par le plugin GDPR Cookie Consent. Le cookie est utilisé pour stocker le consentement de l'utilisateur pour les cookies dans la catégorie «Performance».
viewed_cookie_policy11 monthsLe cookie est défini par le plugin GDPR Cookie Consent et est utilisé pour stocker si l'utilisateur a consenti ou non à l'utilisation de cookies. Il ne stocke aucune donnée personnelle.
Fonctionnel
Les cookies fonctionnels aident à exécuter certaines fonctionnalités telles que le partage du contenu du site Web sur les plates-formes de médias sociaux, la collecte de commentaires et d'autres fonctionnalités tierces.
Performance
Les cookies de performance sont utilisés pour comprendre et analyser les principaux indices de performance du site Web, ce qui contribue à offrir une meilleure expérience utilisateur aux visiteurs.
Analytics
Les cookies analytiques sont utilisés pour comprendre comment les visiteurs interagissent avec le site Web. Ces cookies aident à fournir des informations sur les mesures du nombre de visiteurs, du taux de rebond, de la source du trafic, etc.
Publicité
Les cookies publicitaires sont utilisés pour fournir aux visiteurs des publicités et des campagnes marketing pertinentes. Ces cookies suivent les visiteurs sur les sites Web et collectent des informations pour fournir des publicités personnalisées.
Autres
Les autres cookies non classés sont ceux qui sont en cours d'analyse et qui n'ont pas encore été classés dans une catégorie.
Enregistrer & appliquer