Si l’Afrique a longtemps été un continent de joueurs de jeux vidéo, elle est aujourd’hui un des acteurs les plus suivis dans la communauté vidéoludique grâce à son potentiel encore inexploité. Les jeux développés en Afrique rencontrent un succès critique et commercial et préfigurent un avenir radieux pour l’industrie vidéoludique sur le continent. De l’apport d’Internet dans l’accessibilité au jeu vidéo jusqu’au dernier-né des jeux africains, zoom sur l’industrie vidéoludique africaine.
Internet, le passeport vers le monde vidéoludique
Grâce à Internet, il est désormais plus facile de jouer à des jeux. Pas besoin de matériel spécifique ni d’un endroit pour se rassembler. Tout le monde peut jouer en quelques clics sur son ordinateur ou son téléphone. Des plateformes comme chess.com ou PokerStars offrent les sensations des jeux, sans les contraintes. C’est la présence des échecs, du poker gratuit en ligne, et de toutes les adaptations de jeux au format numérique qui ont permis la démocratisation du jeu vidéo pour une large partie de la population. Avec une culture de jeu immense, il n’est donc pas étonnant que l’Afrique en général se soit tournée vers le jeu vidéo, nouvelle forme de divertissement à la mode.
Mais ce n’est pas en tant que simple joueur que l’Afrique veut percer dans le monde vidéoludique, mais bien en tant qu’acteur de cette industrie. Des studios ont alors pris à cœur cette volonté et ont tenté de créer des jeux vidéo africains depuis quelques années.
Les premiers jeux africains
Si des grandes entreprises comme Ubisoft ou Xbox ont ouvert des studios en Afrique, notamment à Casablanca, les jeux restent supervisés par les multinationales et ne remportent qu’un succès commercial mitigé. Il faudra attendre 2016 pour véritablement voir un jeu africain se revendiquant comme tel et empruntant les codes et l’esthétique du continent. Avec plus de 13 ans de développement à cause du manque de moyen technique et de l’accès à Internet, le jeu Aurion : L’Héritage des Kori-Odan sort. Mêlant le style très prisé de la fantasy au folklore africain, le jeu gagne le cœur des joueurs et des testeurs et imprime un certain style.
Si d’autres jeux sont sortis depuis, le développement d’une réelle industrie tarde à se mettre en place, au plus grand dam des studios de développement qui ont décidé d’agir.
Le PAGG, un espoir pour tous les joueurs du continent et ailleurs
Très récemment, les dix plus grands studios de développement de jeu vidéo du continent se sont regroupés avec une idée en tête : partager les moyens et les technologies à l’échelle du continent pour donner un véritable coup de boost à l’industrie vidéoludique africaine. Cette nouvelle engendre de la joie et de l’espoir sur le continent, certes, mais aussi autour du monde.
La communauté du jeu vidéo est en effet à la recherche de nouveautés pour sortir du sempiternel jeu de chevaliers du moyen-âge ou de samouraï maniant le katana. Avec une industrie africaine forte, ce sont non seulement des jeux qui vont sortir, mais aussi des talents qui vont se révéler. Mahaman Sani Housseyni Issa, un jeune développeur ayant créé le jeu Les héros du Sahel sur Android en 2016 est une illustration des talents cachés du jeu vidéo en Afrique.
Avec le développement de l’accessibilité à Internet et une électricité plus stable sur le continent grâce aux énergies renouvelables, les joueurs du monde entier ont les yeux tournés vers l’Afrique et cette nouvelle alliance entre les studios venant d’Afrique du Sud, d’Éthiopie, de Tunisie, du Ghana ou encore de Tanzanie. Avec une créativité qui fait souvent défaut parmi les studios les plus réputés et quelques déceptions sur les dérives commerciales de certaines licences, les joueurs sont persuadés que des jeux portés par la passion pourront bientôt naître sur le continent africain. Et, peut-être qu’un jour, un de ses studios sortira un jeu qui entrera dans le Panthéon du jeu vidéo. C’est tout ce que l’on souhaite à cette nouvelle alliance baptisée le PAGG et toute l’industrie vidéoludique africaine.