L’écosystème des jeux de casino en ligne et les paris sur internet connaissent un formidable développement en Afrique grâce à l’essor de la téléphonie mobile : 95 % des Africains jouent sur leur smartphone, que ce soit à des jeux de stratégie ou à des jeux de casino en ligne. Le marché des casinos en ligne, qui pèse déjà plus de 20 milliards de dollars en Afrique est en progression constante. L’Afrique représente un formidable marché potentiel pour quatre raisons : le dynamisme de sa démographie, la taille de ce marché et un retard technologique qui se résorbe avec le « leapfrog » digital, un accès à internet qui s’est étendu avec les connexions via un smartphone Ce sont plus de 660 millions d’africains qui possèdent un mobile, le double par rapport à 2016.
Parmi les sociétés de jeux en ligne, figure la société TAKE A CHANCE’ BENIBET, créée par M. SARDJOE Darmindra, un chef d’entreprise particulièrement dynamique, un « geek » qui surfe sur le développement de l’économie numérique pour avancer ses pions dans le domaine des jeux d’argent en ligne sur le continent africain. TAKE A CHANCE’ BENIBET arrive au Bénin et compte s’implanter dans l’Afrique francophone. La téléphonie mobile permet un accès facile aux jeux d’argent en ligne ; téléphonie mobile et jeux en ligne sont désormais présents dans le quotidien des Africains. Il existe certes, en Afrique, des casinos physiques où l’on peut se rendre pour jouer ou faire des paris. On compte 38 casinos sous licence en Afrique du Sud. Mais, l’Afrique, qui connaît un « leapfrog digital », s’adapte parfaitement à l’économie numérique et à la transformation digitale. On assiste au développement des casinos en ligne, alors qu’ils ne sont pas légalisés dans tous les pays d’Afrique. Parce qu’ils ne s’adressent pas aux mêmes clientèles et qu’ils n’offrent pas les mêmes conditions de jeu, les casinos en ligne ne concurrencent pas les casinos physiques. Tout le monde ne peut pas se rendre dans un casino physique et ne dispose pas des moyens nécessaires pour jouer à une table. Grâce à la digitalisation, tout le monde peut jouer en ligne, même de petites sommes, depuis n’importe quel lieu et à n’importe quel moment, interrompre une partie, un jeu, les reprendre un peu plus tard. Faciles d’accès, les casinos en ligne permettent de satisfaire le goût du jeu et des paris d’une clientèle africaine de plus en plus large et qui existe dans toutes les couches de la société. De plus en plus d’Africains sont séduits par des jeux de plus en plus créatifs, des systèmes de bonus de bienvenue, des gains ponctuels et des primes de fidélisation, autant d’avantages que l’on retrouve sur les sites des casinos en ligne. De nouveaux jeux sont constamment créés. Il suffit d’avoir un téléphone pour jouer ou miser (poker, roulette, Bingo, blackjack, machines à sous progressives, etc.).
Les dangers de l’addiction
Les opérations de séduction mise en œuvre par l’écosystème des casinos en ligne peuvent provoquer une dangereuse addiction. SARDJOE Darmindra, conscient de l’impact négatif des jeux d’argent sur des esprits fragiles, met en garde sur l’addiction au jeu, qui existe dans tous les pays, Internet facilitant partout l’accès aux jeux de pari en ligne. Ces esprits fragiles placent leur espoir dans un gain d’argent immédiat et facile. Un joueur qui sombre dans l’addiction pense toujours pouvoir se rattraper et il s’enferme dans l’idée, devenue obsessionnelle, que « la prochaine fois sera la bonne ». Son addiction le coupe de son entourage. Pour SARDJOE Darmindra, des mesures doivent être prise pour éviter aux joueurs de sombrer dans l’addiction et pour les aider à guérir de leur addiction, ce que font de nombreux Etats africains. L’Intelligence Artificielle (IA) permet à l’application de TAKE A CHANCE’ BENIBET d’identifier les joueurs compulsifs et les victimes d’addiction. « L’explication des risques et la prévention doivent être une priorité », explique M. SARDJOE Darmindra
Une activité économique
Il faut voir dans les casinos en ligne une activité économique créatrice d’emplois et une source de revenus pour un Etat. L’emploi, ce sont les développeurs et programmeurs qui créent des sites Web attrayants, sûrs et sécurisés, capables d’offrir à chaque joueur une chance de gagner, quel que soit le jeu ; ce sont des commerciaux, des gestionnaires, des webmasters, des juristes, etc. Pour les Etats, les taxes sur les casinos en ligne constituent une source de revenus non négligeable. Au Kenya, les autorités ont instauré une taxe de 35 % sur les gains des jeux de hasard en 2019 ; ce le taux, le plus élevé de la région, a ensuite été abaissé à 20 %. La révolution numérique permet au continent de s’ouvrir aux jeux en ligne, un secteur économique qui se développe rapidement. L’économie et les Etats doivent savoir tirer parti de ce développement.
Les insuffisances de l’encadrement et de la législation
Même si les jeux de hasard sont une activité soumise au régime de licence, ainsi qu’à un encadrement règlementaire strict, l’absence de législation, ou l’application insuffisante de cette législation, permet à de nouvelles plateformes de jeux de proliférer dans le cyberespace africain, attirant de plus en plus de joueurs, notamment chez les jeunes. Dans 7 pays africains, le jeu de hasard est interdit et puni par la loi : Burundi, Erythrée, Guinée-Bissau, Mauritanie, Somalie, Soudan. Dans d’autres pays, les interdictions sont partielles. Peu de législations prennent en compte les jeux en ligne. Une réglementation spécifique existe en Namibie, Ouganda et Tanzanie. M. SARDJOE Darmindra invite les pays qui le peuvent à ouvrir le secteur économique des jeux en ligne, mais à se doter en même temps d’un cadre réglementaire strict et une législation précise que s’appliqueront à faire respecter les organismes de contrôle (ministères de l’Intérieur, des Finances). Ce nécessaire durcissement de la législation peut freiner la croissance du secteur, mais il va contribuer à assainir l’écosystème des casinos en ligne. Il s’agit de mieux protéger les populations, notamment les mineurs de plus en plus nombreux à jouer et parier en ligne. Des mesures restrictives concernant la publicité des opérateurs de l’industrie du jeu semblent aussi nécessaires. Il s’agit de combattre l’addiction au jeu et la cybercriminalité (arnaques, blanchiment d’argent). La législation en matière de jeu en ligne doit s’adapter au développement d’internet, à la propagation de la téléphonie mobile et au contexte culturel dans chaque pays. On peut souhaiter aussi que l’arrivée d’investisseurs étrangers, de plus en plus nombreux dans ce secteur d’activité, ne se fasse pas au détriment des Etats. « L’absence de régulation du marché doit laisser la place à un cadre règlementaire strict, de façon à ce que les Etats soient en capacité d’exploiter cette ressource, notamment par les revenus de l’impôt que le jeu en ligne peut rapporter à des économies fragiles », déclare M. SARDJOE Darmindra.
La tribune de Christian Gambotti
Agrégé de l’Université – Président du think tank Afrique & Partage – Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) – Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : cg@afriquepartage.org