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    Le peuple Andôh revendique son identité : ni Baoulé musulman, ni Agni “façon-façon” (Côte d’Ivoire)

    Le peuple Andôh revendique son identité : ni Baoulé musulman, ni Agni “façon-façon” (Côte d’Ivoire)
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 2 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Faire connaître aux élèves et étudiants « l’origine du peuple Andôh », est l’objectif de la conférence organisée récemment par les responsables de la Mutuelle des élèves et étudiants Ano (MEE-ANO) dans les locaux de l’INSAAC (Institut national des arts et de l’action culturelle) et animée par le Docteur Siriki Ouattara, Historien africaniste.

    « Pendant longtemps, on a voulu nous faire croire que les Anofwè ne sont pas un peuple à part entière. Pour certains, nous sommes des Baoulé “façon-façon”. Pour d’autres, nous sommes des Agni musulmans. Nous disons : les Anoh sont les Anoh et nous avons une histoire. Nous venons forcement de quelque part, avec une histoire et une société bien organisées et structurées », a insisté Kouamé Henri Lopez, le Président de la section Abidjan de la MEE-ANO. Dr Siriki Ouattara, Historien africaniste et enseignant à la retraite a indiqué que le groupe Anoh n’est une fraction de quelque ethnie que ce soit. Selon lui, le groupe ethnique a bel et bien existé, et existe encore de nos jours en tant que communauté ethnique à part entière à ne confondre avec aucune autre, même avec celles de son de son aire culturelle. Et ce, a–t-il ajouté, tant au niveau de son origine, de son histoire que de sa culture.

    Cette communauté Anofwè naquit de la rencontre, de la cohabitation dans un même cadre géographique (le territoire de l’actuel Anoh) de plusieurs groupes et groupuscules de populations d’origine, de culture et de croyances religieuses différentes, à l’issue des grands mouvements de migrations, qui avaient secoué la bande guinéenne et brassé la quasi-totalité de ses peuples. Mais, malgré cette diversité d’origines, ces vagues d’immigrants ont pu se fondre pour constituer finalement une véritable « nation », la « nation Ano », explique l’historien. « Le peuple Ano a perdu beaucoup de sa visibilité depuis l’intrusion coloniale. À tel point que nombreux sont ceux qui le considèrent comme un sous-groupe Baoulé ou Agni, et l’appellent souvent les « Baoulé musulmans » ou « les Agni façon-façon », s’indigne-t-il. Malgré tout cela, dit-il confiant, aujourd’hui encore, l’Anofwè éprouve un véritable sentiment d’unité et d’appartenance à une unique « Nation » Anoh.

    La force de ce sentiment conduit, jusqu’à la revendication, par sa communauté toute entière, d’une origine commune. « Même les Anufo du Togo, malgré leur éloignement de la patrie d’origine et le nouvel ethnonyme qu’on leur attribue maintenant, sont restés très attachés, eux aussi, à leur appartenance à cette communauté ethnique « Anofwè », apprend Dr Siriki Ouattara. Plus précisément, le peuple Anoh ou également appelé “Andoh” est situé dans la localité de Prikro, au centre-est de la Côte d’Ivoire, à près de 300 klomètres d’Abidjan.

    Chris Monsékéla

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