Le transport lagunaire ou fluvial est le mode de transport utilisant la lagune ou le fleuve pour transporter hommes et marchandises à travers les agglomérations. Appartenant à la famille des transports intérieurs, ils sont régis par la loi n°2014-812 du 16 décembre 2014 portant Orientation du Transport Intérieur (LOTI). Notre expert en transports maritimes Sékou CAMARA nous rappelle les systèmes lagunaire et fluvial.
« Le développement de ce segment va non seulement accroitre l’offre de transport mais aussi induire un regain d’activités économiques aux sein des agglomérations « arrosées » par ces cours d’eau », conseille-t-il.
Le système lagunaire ivoirien se compose de quatre grandes lagunes qui s’étirent sur environ 300 km, parallèlement au littoral avec près de 1200 km²; d’Est vers l’Ouest, on trouve successivement les lagunes Aby (426 km²), Ebrié (566 km²), de Grand-Lahou (190 km²) et N’Gni de Fresco (29 km²). On note également la présence de petites lagunes tels que Kodjoboué, Hébé et Brakré.
Afin de permettre la navigation, des canaux ont été creusés pour relier les lagunes entre-elles : le canal d’Assinie, entre les lagunes Ebrié et Aby, le canal Asagny entre la lagune Ebrié et celle de Grand-Lahou et enfin cette dernière communiquait avec la lagune N’Gni par un canal, aujourd’hui pratiquement bouché à cause de l’absence d’entretien.
Ces lagunes communiquaient directement avec la mer, mais les passes de Fresco et de Grand-Bassam ont été fermées ; des travaux ont été entrepris pour rouvrir celle de Grand Bassam.
Avec un système lagunaire mis entièrement en état (étude bathymétrique, dragage et balisage), il serait donc possible de naviguer de Fresco jusqu’au Ghana, en desservant de nombreuses localités riveraines.
Quant au système fluvial, il comprend 4 principaux fleuves (fleuves intérieurs) que sont le Cavally (700 km), le Bandama (1050 km), la Comoé (1160 km) et le Sassandra (650 km). Il comprend également une multitude de petits fleuves côtiers qui déversent leurs eaux soit directement dans la mer (notamment à l’Ouest), soit dans les lagunes le long du littoral ; ce sont essentiellement le Tabou, le Néro, le San Pedro, le Niouniourou, le Boubo, le Gôh, l’Agneby, la Mé, la Bia et le Tanoé.
Certaines affirmations indiquent la possibilité de navigation sur au moins 100 km, sur la majorité des fleuves ivoiriens. Il est donc nécessaire de procéder à des études approfondies pour faire bénéficier à l’économie ivoirienne des potentialités en matière de mobilité et de système logistique intégré.
Le développement de ce segment va non seulement accroitre l’offre de transport mais aussi induire un regain d’activités économiques aux sein des agglomérations « arrosées » par ces cours d’eau.
Philippe Kouhon