A l’occasion de la COP 15 qui se tiendra à Abidjan du 9 au 20 mai prochain, la question écologique revient sur le devant de la scène pour tous les gouvernements, cependant les conséquences du dérèglement climatique ou de l’appauvrissement de la diversité du vivant ne sont pas les mêmes pour tous.
Au-delà des problématiques globales (la pollution des grandes puissances à un effet sur la planète entière) la Côte d’Ivoire doit faire face à des défis bien spécifiques.
Le 26 Avril dernier les artistes Yodé et Siro ont signé une convention avec la Sodefor (Société de développement des forêts) qui lutte contre la déforestation pour y apporter leur contribution. En effet bien que les espaces agricoles soient nécessaires à l’économie du pays cela ne se fait pas sans conséquences. En 1960 l’espace forestier dans le pays était de 16 millions d’hectares pour 2 millions aujourd’hui. La déforestation contribue à l’amenuisement de la biodiversité ainsi qu’au dérèglement climatique mais pas seulement. Les populations locales dépendent des écosystèmes des forêts pour subvenir à leurs besoins.
Selon le ministère de l’Environnement et du Développement Durable la Côte d’ivoire est concernée par la menace de désertification et donc de la dégradation des terres. Le Professeur Séka Séka dans sa déclaration à l’occasion de la clôture de la Quinzaine de l’environnement 2020 disait « La Côte d’Ivoire, grand pays agricole, où les pratiques culturales ne sont pas toujours durables, qui subit aussi les effets d’autres activités non respectueuses de l’environnement et du changement climatique, est sujette à une forte dégradation de ses sols. La sécheresse sévit dans le pays qui n’est pourtant pas un pays désertique, mais qui a le désert à ses portes ».
Selon les experts les populations du monde entier doivent ajuster leurs modes de consommation afin de permettre de libérer des terres arables et satisfaire aux besoins d’une population croissante (10 milliards d’habitants en 2050). Mais que met en place le gouvernement Ivoirien pour apporter sa pierre à l’édifice de la préservation de la planète ?
En 2020 la Côte d’ivoire a mis en place un système d’obligations vertes qui permettent aux entreprises de pouvoir emprunter de l’argent afin d’investir massivement dans des projets qui vont dans le sens de la transition écologique. De plus l’Union Européenne prévoit d’interdire l’importation de produits issus de la déforestation ce qui poussera nos agriculteurs à se tourner vers des modes de productions plus responsables, en effet si la Côte d’Ivoire veut maintenir sa position sur le marché du cacao en particulier, elle va devoir s’adapter et relever ce défi majeur.
Chaque pays porte sa responsabilité dans la lutte contre les catastrophes écologiques qui se multiplient et la coopération internationale est une condition nécessaire à la résolution des problématiques de cette nature.
Constantine Ndoko constantine.ndoko@gmail.com