Du 23 au 28 octobre 2023, se déroulera à Paris, la Semaine des l’Afrique des solutions (SAS). Léonce Houngbadji, journaliste, initiateur de l’évènement nous a expliqué qu’il est temps d’honorer et de valoriser les acteurs de solutions innovantes qui dessinent l’Afrique de demain. Notre entretien.
Pourquoi la semaine de l’Afrique des solutions à Paris ?
Nous avons constaté que la plupart des évènements qui se tiennent autour de l’Afrique n’abordent que des sujets problématiques. Quand les gens se retrouvent pour parler de l’Afrique, c’est toujours en termes de problème. L’Afrique c’est aussi des solutions. Des solutions qui sont innovantes, constructives et dynamiques. Mais il n’y a pas d’espace pour en parler. Il existe très peu d’espaces pour exposer ces solutions là. En Afrique et dans la diaspora, il y’a des Africains qui créent, qui inventent, qui osent et qui réussissent. Mais très peu d’espace leur sont accordés pour en parler. Cependant, il y’a beaucoup de places pour parler des problèmes que de places pour parler des solutions. Voilà pourquoi l’Afrique des solutions pour valoriser les initiatives porteuses de solutions et les dédier aux entrepreneurs innovants et durables, aux médias et journalistes qui s’engagent, imaginent et mettent en marche des solutions. Durant la semaine des l’Afrique des solutions qui aura lieu du 23 au 28 octobre 2023, nous allons organiser une trentaine d’activités. Des conférences de très haut niveau, des formations, des expositions des solutions africaines, des défilés de mode, et surtout la sortie du magazine ‘’L’Afrique des solutions’’ et le lancement de la télévision ‘’100% solution’’. Parce que les entrepreneurs qui imaginent, créent des solutions en Afrique ne disposent pas d’espace pour pouvoir en parler, ils sont obligés de venir ici à Paris ou partir au États-Unis pour en parler. Ils sont obligés de courir après les médias français ou européens pour obtenir une demie heure pour en parler. Nous, nous allons faire en sorte que les médias et journalistes se mobilisent autour des initiatives porteuses de solutions et créer les espaces qui puissent permettre aux entrepreneurs de valoriser leurs solutions. Ici en Europe, lorsque vous créer une solution, ce sont les médias qui vous courent après pour en parler, ce qui n’est pas le cas chez nous. C’est donc un évènement unique et original à recommander à tous les acteurs de solutions.
Mais pourquoi ne pas sonner la mobilisation autour des créateurs de solutions en Afrique, et c’est ici à Paris que vous le faites ?
La semaine de ‘’L’Afrique des solutions’’ est hybride. Elle se fera en présentiel à Paris, et en distanciel en Afrique. Et cette semaine concerne les Africains de la diaspora et ceux de l’Afrique. Dans la diaspora, parce qu’il y’a dedans des personnalités qui créent aussi des solutions. Vous avez ici à Montpellier, Bertin Nahum qui est à l’origine de la technologie médicale robotisée ROSA utilisée dans le traitement du cancer. Il est d’origine béninoise. La semaine de ‘’L’Afrique des solutions’’, c’est aussi pour les amis de l’Afrique. Il y’a des solutions créées ici et qui peuvent être adaptées en Afrique. Cette année, c’est à Paris. L’année prochaine ce sera dans une capitale africaine.
La semaine de ‘’L’Afrique des solutions’’ est-elle exclusivement réservée aux journalistes, médias, entrepreneurs ? Et les dirigeants africains ?
On ne peut pas parler de la semaine de ‘’L’Afrique des solutions’’ sans les dirigeants africains. Ce sont eux qui décident du sort des populations qu’ils dirigent. Mais c’est aussi le lieu des investisseurs et des banques d’affaire. Il faut que tous ceux qui créent des solutions puissent rencontrer lors de cette semaine des acteurs socioéconomiques et politiques qui peuvent rendre opérationnelles leurs solutions.
C’est donc la semaine de l’Afrique de l’audace et de l’innovation ?
L’Afrique de l’audace existe déjà puisqu’il y’a des solutions qui sont créées. Mais cette semaine, c’est beaucoup plus pour valoriser ceux qui ont l’audace de créer ces solutions. Il y’a des solutions locales qui existent. C’est parce que nous passons tout notre temps à parler des problèmes que nous ne voyons pas les solutions. Cette semaine de ‘’L’Afrique des solutions’’, c’est pour révéler et valoriser les créateurs de solutions pour le continent africain. Et il revient aux journalistes de solutions de valoriser et promouvoir ces entrepreneurs qui ont des solutions.
C’est quoi le journaliste de solutions ?
Le journalisme de solution est une nouvelle forme d’information. Ce n’est pas de la communication ni une idéologie, c’est du journalisme sérieux, honnête, positif et constructif. C’est une nouvelle méthode créée depuis quelques années en occident, mais ce concept n’est pas rependu en Afrique. Nous allons donc promouvoir ce concept en Afrique pour engager et mobiliser les médias autour des initiatives porteuses de solutions.
Avant que débute la semaine de ‘’L’Afrique des solutions’’, quel message pourrez-vous porter aux jeunesses africaines ?
L’Afrique de demain, c’est nous-mêmes. Il nous revient donc de valoriser nos talents et nos idées. Si nous ne le faisons pas, personne ne le fera à notre place. Voilà pourquoi j’invite tous les Africains, notamment les jeunes, les entrepreneurs, et les journalistes à se mobiliser pour promouvoir et valoriser une Afrique des solutions. Car l’Afrique de demain s’écrit aujourd’hui.
Entretien réalisé par Jean-Paul Oro à Paris